Pris en charge en France en tant que mineur isolé, le jeune Guinéen Laye Fodé Traoré de 18ans n’avait pas obtenu de titre de séjour à sa majorité. La préfecture de la Haute-Saône considérait jusqu’à présent que les documents d’identité du jeune homme n’étaient pas authentiques. Mais leur validation récente par l’ambassade de Guinée, qui « lui a délivré un acte de naissance » et la mobilisation de son patron Stéphane Ravacley, le boulanger de Besançon en sa faveur ont mené la préfecture à revoir sa position.

Le boulanger de Besançon Stéphane Ravacley n’a pas hésité à se mettre en danger, entamant une grève de la faim pour protester contre l’expulsion de Laye Fodé Traoré son apprenti guinéen du territoire. Il avait également lancé une pétition qui avait recueilli plus de 220.000 signatures.

Stéphane Ravacley-Laye Fodé Traoré-MyAfricaInfos

Ce français n’était ni militant, ni politisé, juste un «boulanger qui ne connaît personne» mais qui n’a pas supporté de voir Laye Fodé Traoré, Guinéen de 18 ans, son apprenti, un bon gamin, travailleur et rêvant d’une vie meilleure, voué à l’expulsion.

« Avant que Laye n’arrive, je ne m’intéressais pas spécialement au sort de ces jeunes »: a-t-il confié.

Après plus d’une semaine de grève de la faim et une admission aux urgences, Stéphane Ravacley a obtenu gain de cause le jeudi dernier 14 janvier. La situation de Laye Fodé Traoré, a été régularisée, à la suite d’une rencontre à la préfecture de la Haute-Saône.

A l’annonce de sa régularisation, l’intéressé, âgé de 18 ans, a « pratiquement pleuré », a confié son employeur.

Son avocate, Me Amandine Dravigny, se réjouissant de cette nouvelle a affirmé: « Cela confirme que monsieur Traoré n’a pas produit de faux documents, ni menti sur son identité et que le rapport de la PAF [police aux frontières] ne permettait pas de conclure à des faux documents ».

Laye Fodé Traoré très ému et animé par un sentiment de reconnaissance a remercié son patron, ses éducatrices et l’Etat français.

« Quand on a gagné ce combat, c’est comme si je venais de renaître et de commencer une nouvelle vie. Je suis heureux, ému, et je remercie mon patron pour tout ce qu’il a fait pour moi. Il a mis sa santé en danger pour moi. Tout ce que j’ai à faire maintenant, c’est de me concentrer sur mes études, parce que c’est ce que j’ai demandé. Et j’ai le CAP dans quelques mois» : s’est réjoui le jeune homme.

« C’est une grande joie, une victoire. Maintenant, on va aussi se battre pour les autres qui sont dans le même cas ailleurs en France» : a déclaré Stéphane Ravacley.

« Les gamins comme Laye il y en a des milliers en France. S’ils vont au travail, c’est qu’ils veulent avoir une vie meilleure. S’ils sont venus en canoë de sauvetage, c’est qu’ils veulent une vie meilleure. Et s’il n’y a pas d’autres gamins qui veulent prendre leur place, alors qu’on les laisse travailler. Moi au mois de septembre quand j’ai fait un appel d’apprentis, personne n’est venu autre que les migrants. Donc c’est bien qu’il y a un problème» : plaide-t-il.

Stéphane Ravacley-Laye Fodé Traoré-MyAfricaInfos

Aujourd’hui Stéphane Ravacley milite en effet pour que la France donne sa chance à ces jeunes “méritants” qui occupent des formations délaissées par les jeunes français. Dans ce sens, il a rejoint la page “Non à l’expulsion des migrant-es en apprentissage”.

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Laye Fodé, Guinéen de 18 ans, s’est vu délivrer un titre de séjour en France grâce à son parcours d’intégration jusqu’alors exemplaire; ses perspectives d’insertion professionnelle et à son maître d’apprentissage, son premier soutien, un boulanger français exemplaire.

Serait-ce le début de l’abolition du racisme à l’égard des noirs ?

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