Les travaux de la première usine de dessalement d’eau de mer du Sénégal pour améliorer l’approvisionnement de la ville de Dakar confrontée à une pénurie d’eau ont été lancés mardi dernier par le président Macky Sall.

Le dessalement d’eau de mer étant un moyen efficace de lutte contre le stress hydrique dans des régions littorales arides, ce projet entamé cette semaine à Dakar ne fait pas l’unanimité au sein de la population sénégalaise.

Selon France 24, depuis 2015, ledit projet inquiète les défenseurs de l’environnement, les pêcheurs et les commerçants locaux.

Malgré les craintes de ces derniers par rapport à leurs activités, les travaux de construction de l’usine auront bel et bien lieu.

“Avec une capacité prévue de 100.000 m3/jour, l’usine participera à mettre fin aux coupures qui empoisonnent la vie de maints Dakarois. La mise en service de l’usine et le renouvellement en parallèle de 316 km d’un réseau de distribution en grande partie vétuste impacteront positivement 16 communes, soit plus d’un million de personnes dans les zones situées en hauteur ou en bout de réseau”, a affirmé le chef de l’Etat.

Ce projet complexe et inédit marque une étape majeure dans la réalisation du plan Sénégal émergent (PSE), vaste programme visant à mettre ce pays pauvre sur la voie de l’émergence à l’horizon 2035″, a-t-il souligné.

Les travaux vont durer environ deux ans et demi, et coûteraient 137 milliards de FCFA financés par le gouvernement sénégalais grâce à un prêt du Japon.

Les autorités prévoient une augmentation des besoins en eau à Dakar et dans les pôles émergents comme la nouvelle ville de Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de la capitale, la ville de Thiès, à 70 km, et la Petite Côte, une zone touristique.

Le mouvement citoyen “Y en marre” a dénoncé un projet qui va, selon un de ses responsables, causer notamment des dégâts à l’environnement et contaminer la faune aquatique. Pour le rappeur Cyril Touré, dit “Thiaat”, membre dudit mouvement, cette usine est sur le point d’être construite sur une des rares plages qui restent à Dakar dont le littoral est privatisé. Ce dernier pense que les vendeurs de friandises, de poissons et d’objets d’art sur cette plage vont arrêter leurs activités, une fois que l’usine sera opérationnelle.

De plus, les pêcheurs de la zone ont affirmé que les rejets de l’usine éloigneraient les poissons ; ce qui posera une entrave à la pêche.

Mais selon un communiqué du gouvernement sénégalais toutes les études nécessaires ont été menées pour préserver l’écosystème marin, la plage et les sites traditionnels.

Il faut souligner que de nombreux quartiers de Dakar sont régulièrement confrontés à des problèmes d’eau. Ainsi, avec une forte croissance démographique, Dakar concentre sur 0,3% du territoire le cinquième des 17 millions de Sénégalais et la quasi-totalité des activités économiques du pays.

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