Dans la nuit du samedi dernier le Nyiragongo s’est mis en éruption 19 ans après ses derniers dégâts au Congo. Moins tragique que sa dernière éruption, le volcan a quand même surplombé la ville de Goma provoquant la panique et la fuite en masse des habitants ainsi que d’énormes pertes.

La coulée de lave descendue des flancs du volcan Nyiragongo jusque vers Goma, après l’éruption de samedi 22 mai, s’est arrêtée dans les faubourgs de la ville. Des milliers d’habitants ont pu être évacués dans la panique lors de cette catastrophe. Du feu et de fortes émanations se dégagèrent du front de lave rocheux, noirâtre et toujours instable, dans le faubourg de Buhene, qui marque la limite de la ville avec le territoire voisin de Nyiragongo, où des maisons de plusieurs petits villages ont été englouties. Le front de lave était toujours instable au lendemain et plusieurs séismes ont été ressentis.

Éruption-Volcanique-Goma-MyAfricaInfos

Au petit matin de cette effroyable nuit, le bilan provisoire est de quinze personnes. L’éruption a fait deux morts et les autres décès sont consécutifs à la panique qui s’est emparée de la ville de Goma. Dans sa précipitation, un véhicule dont le conducteur a perdu le contrôle, a fini sa course dans un ravin causant la mort de 9 personnes. Quant aux détenus de la prison centrale, 4 d’entre eux ont tenté leur chance et se sont échappés ; malheureusement, ils ont été atteints par les balles des forces de sécurité. Autour de la ville, les dégâts matériels sont considérables.

Durant cette éruption volcanique la ville de Goma fut coupée de l’extérieur, privée d’électricité, de distribution en eau et en ravitaillement alimentaire. Dix-sept villages ont été touchés, la lave engloutissant sur son passage des maisons et détruisant les infrastructures, dont les routes notamment la principale route de la région, reliant Goma au Nord de la province, et une ligne à haute tension.

Dans ce contexte de panique générale, des malfrats en ont profité pour piller des maisons.

La ville de Goma, au pied du volcan Nyiragongo était toujours secouée hier matin par de nombreuses et fortes secousses telluriques, suscitant la peur des populations locales de retour après avoir fui en masse vers le Rwanda voisin.

« La majorité des gens sont rentrés ou sont en train de rentrer chez eux mais il reste les sinistrés qui n’ont plus de maisons. Ils ont tout perdu, ils restent là, par familles, coincés devant les boutiques le long des routes, ils sont très nombreux, des centaines de personnes. » a déclaré un habitant.

L’aéroport, situé en périphérie nord-est de la ville, qui s’étend entre la frontière rwandaise et les rives du lac, a été épargné, au terme d’une nuit confuse. La veille, plusieurs avions basés à l’aéroport, appartenant à la Monusco et à des compagnies privées, ont décollé dans la soirée pour évacuer, selon une source aéroportuaire.

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Sous la lave refroidie, le feu couvre encore par endroits et les habitants craignent une réplique. Surtout, ils ne comprennent pas pourquoi les autorités ne les avaient pas prévenus de l’éruption. En cause, l’observatoire créé après l’éruption meurtrière de 2002 a cessé sa surveillance en octobre dernier, faute de moyens.

Rappelons que la précédente éruption majeure du Nyiragongo situé à environ 10 km de la ville de Goma est entré en éruption pour la dernière fois en 2002, tuant 250 personnes et faisant 120 000 sans-abris remonte au 17 janvier 2002, couvrant de lave quasiment toute la partie est de Goma, y compris la moitié de la piste de l’aéroport. La lave s’était alors lentement écoulée vers la ville, qu’elle avait coupée en deux pour se déverser dans le lac Kivu.

Le Nyiragongo est le volcan le plus actif d’Afrique. Son réveil a provoqué la panique et l’exode.

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