Les travaux du chemin de fer Burkina-Ghana devant faciliter le transport d’environ 3 millions de passagers et 17 millions de tonnes de fret par an seront lancés au premier trimestre 2022. Cette résolution a été prise par Les autorités ghanéennes et burkinabés le 25 mars 2021 à Ouagadougou.

Le démarrage des travaux de la ligne ferroviaire devant relier Ouagadougou au port de Tema au Ghana interviendra au premier trimestre de l’an 2022, selon le ministre Burkinabè en charge des Transports, Vincent Dabilgou, et son homologue Ghanéen, John Peter Amewu’s, ministre du Développement du chemin de fer ; ces derniers ayant fait le point sur le dossier jeudi dernier à Ouagadougou.

« Depuis 2018, les présidents Burkinabè et ghanéens ont décidé de la construction d’une nouvelle ligne moderne entre le Port de Tema au Ghana et Ouagadougou au Burkina Faso pour favoriser le brassage de leurs peuples déjà unis par des liens multiséculaires sur les plans historique et géographique », a souligné Vincent Timbindi Dabilgou, Ministre des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière du Burkina Faso.

« Notre visite à Ouagadougou permet à nos deux pays de s’accorder sur l’exécution du projet de chemin de fer Ouagadougou-Tema. Il faut dire que ce projet va faciliter les échanges commerciaux entre le Burkina Faso et le Ghana à travers des services efficaces de fret et de transport de passagers. Nous sommes fiers de dire que le projet est en cours et la première étape technique a été exécutée avec satisfaction », a renchéri le ministre ghanéen du développement du chemin de fer, John Peter Amewu’s.

Ledit projet consiste à la construction d’une ligne ferroviaire moderne de 782km, dont 320km sur le territoire burkinabè, entre le port de Tema et Ouagadougou. Précisons que ce chemin de fer passera par 55 gares, dont 10 au Burkina Faso.

La proposition de l’itinéraire en territoire burkinabè part de Ouagadougou, dessert Kombissiri, Manga, Béguédo, Garango, Tenkodogo, Bagré-Pôle, Zabré, Pô, et se termine au lien frontalier Dakola-Paga.

Quant au tracé en territoire ghanéen, il débute au Port de Tema, longe la partie Est du pays et chemine vers le port fluvial d’Akosombo pour desservir Ho et Yendi au nord.

La ligne rejoint ensuite Tamalé pour emprunter la colonne vertébrale centrale et continuer jusqu’à Paga en passant par Walewale, Bolgatanga et Navrongo, soit une distance totale de 782 km.

Au Ghana, environ 90 km entre le port de Téma et Akosombo sont déjà en construction sur fonds propres du gouvernement ghanéen. Ce tronçon devait être livré en mars 2021 mais sa construction avait été suspendue à cause de la Covid-19.

Selon le ministre John Peter Amewu, les travaux ont repris avec un nouveau délai de livraison qui est novembre 2021.

Le Ministre Vincent Dabilgou pour sa part affirme que : « les projections de la demande de trafic passagers sont estimées entre 2 et 3 millions de passagers par an. Quant au fret, les prévisions de transport se chiffrent entre 7 et 17 millions de tonnes l’an. Le projet est économiquement fiable avec une grande contribution des économies générées à la société dans son ensemble ».

« Le coût du projet est évalué à 4,7 milliards d’euros. Le 30 novembre 2021, les deux parties vont entamer les négociations finales et dès le premier trimestre de l’année 2022, les travaux de démarrage vont proprement commencer », a-t-il ajouté.

Ce dernier souligne que la réalisation de l’interconnexion ferroviaire entre le Burkina Faso et la République du Ghana, permettra entre autres, l’amélioration de la balance commerciale des deux pays à travers une facilitation des transports et l’optimisation des coûts d’exploitation des véhicules automobiles par le basculement des surcharges sur le chemin de fer, la stabilisation des coûts de transport entrainant une réduction des prix des marchandises et la création de plus de 30.000 emplois directs et indirects pendant la phase de construction, l’amélioration des conditions économiques des zones traversées et la création d’activités génératrices de revenus dans les gares et tout le long du chemin de fer.

A cela, il faut ajouter l’amélioration de l’écoulement des produits de la zone de Bagré-Pôle sur le marché, l’amélioration des exportations de minerais vers les ports, de la sécurité et de la sûreté des transports terrestres, la réduction de la pauvreté locale et la préservation du réseau routier, sujet à des dégradations précoces résultant des surcharges.

Le Comité conjoint d’expert qui a travaillé alternativement au Burkina Faso et au Ghana, appuyé par la mission d’assistance technique a, après l’évaluation multicritères des entreprises, présélectionnées trois entreprises consortiums, techniquement aptes et financièrement fortes pour réaliser ce projet.

Les trois entreprises présélectionnées, « formuleront leurs offres techniques et financières dont l’examen par le Comité conjoint d’Experts et le consortium italo-ghanéen, Team Engineering/ Vision Consult permettra de retenir au final » celle chargée des travaux, a indiqué le ministre Dabilgou.

Ces trois consortiums ont été qualifiés en 2019 pour la suite de la sélection du partenaire privé chargé de construire et d’exploiter la liaison ferroviaire. Il s’agit des consortiums China Railway n°10, African Global Development et Frontline Capital Advisors, expliquait ce dernier.

Les deux pays ont pris la décision de s’attacher l’expertise du consortium italo-ghanéen, Team Engineering/Vision Consult, pour leur fournir des services d’assistance-conseil en ingénierie ferroviaire, juridique et économico-financier dans la dynamique d’une mise en œuvre efficiente et intelligente du projet.

La mission de l’Assistant Technique porte sur la réalisation des études préliminaires et de faisabilité, l’appui à la sélection du partenaire privé, la validation des études techniques, le suivi-contrôle et la réception des travaux de construction de la liaison ferroviaire.

En attendant le choix de l’entreprise, le ministre Dabilgou a indiqué que le taux de rentabilité interne du projet est à ce jour de 14%, un taux au-dessus du taux minimal qui est de 12,81%.

Le projet d’interconnexion ferroviaire Burkina Faso-Ghana a vu le jour à la suite des visites mutuelles entre les présidents Nana Akufo-Addo du Ghana et Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso respectivement en 2017 et 2018.

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