« A présent, ils sentaient leur corps en effleurement. Emma avait les mains moites, dont elle enceignit fébrilement le cou de l’autre, le buste englué contre sa poitrine et les yeux plongés dans les siens mais s’effrayant comme si elle pressentait déjà l’imminente fougue qui terrifie lors de ces entrefaites(…) Leurs lèvres allaient s’entremêler quand tout à coup, le téléphone de Emma retentit. C’était sa mère (…) Nous avons de véritables problèmes Emma. De grandes peines qui n’apparentent en rien ces amourettes auxquelles tu te livres aveuglement. Tes priorités devront être tes études et l’aide que tu me portes au marché. » Pourquoi donc ?

Pourquoi une telle opposition parentale pour une flamme qui venait à peine de voir le jour ?

Voilà qu’ils s’aiment.

Emma et Prudence ne devraient-ils pas lutter et s’opposer à toute éventualité allant les empêcher de vivre leur passion ?

C’est ce à quoi s’attendrait tout lecteur passionné. Mais, loin de nous inviter à parcourir des lignes de romances où des tourtereaux doivent lutter pour maintenir la flamme qui les lie, Sadlay Fiat-lux Hounyeme, tout en fredonnant LE REFRAIN DES ANGES ORPHELINS, plonge le lecteur dans une réalité intrinsèquement liée à nos sociétés. Celle à cause de laquelle plusieurs personnes partent de chez elles dans l’optique de ne plus jamais y retourner.

Parfois, nous sommes nous-mêmes, responsables des durs moments qui nous arrivent. Aujourd’hui, nous posons des actes ignobles  pensant que dame nature dans son calme, est souvent aveugle. Au moment de la récolte, nous sommes les mêmes à incriminer Dieu parce qu’il nous aurait abandonné. Le pire, c’est qu’innocemment, nos descendants en payent le prix. Ça se passe autour de nous et au lieu d’en prendre conscience, on préfère perpétrer le mal sur terre. C’est peut-être comme cela que l’équilibre social sera effectif. LE REFRAIN DES ANGES ORPHELINS est l’un de ces romans dont l’imagination de l’auteur tire sa source des origines lointaines de la méchanceté humaine que dis-je, du quotidien de ces âmes innocentes destinées à vivre involontairement, l’enfer sur terre. Entre pleure et curiosité, Sadlay Fiat-lux Hounyeme, appelle chacun de nous, à une prise de conscience sans laquelle, le monde va continuer d’évoluer alors que des talents destinés à sortir nos collectivités de l’ornière vont  somnoler toute leur existence et finiront par rejoindre le Père Céleste bredouilles, sans aucun bilan sur le pourquoi de leur arrivée sur terre. A travers Le Refrain des Anges Orphelins, l’auteur étale la vie de ces nombreux mineurs qui vivent sans père ni mère. Eux, qui remplissent nos marchés et lieux publics la nuit pour se trouver un abri leur servant de dortoir. Partant de la méchanceté des hommes du même sang que soi, Sadlay Fiat-lux Hounyeme retrace l’histoire de Rachidi, un jeune garçon pourtant intelligent et heureux mais, éternellement rendu orphelin puis misérable par la volonté humaine.

Le Refrain des Anges Orphelins : qui mieux que Théophile Vodounon, pourra  présenter cette œuvre et bénéficier des bonnes grâces de son auteur ? Pour Sadlay Fiat-lux Hounyeme, la présentation de Théophile Vodounon, son ami et compère de tous les temps, semble être la plus complète et étale le livre dans tous ses aspects.

D’abord, le titre de l’œuvre garde à lui seul, tout le sens de la trame exposée par l’auteur. C’est ce que pense Théophile Vodounon : « Le refrain des anges orphelins est un roman qui plonge les lecteurs dans un pan de leur propre vécu quotidien, de leurs réalités indéniables.  Le titre à lui seul connote l’intention de l’auteur : c’est un résumé de tout le roman. Le refrain des anges orphelins.  Voyons comme les anges dépendent entièrement de DIEU ; que se passerait-il si un jour, DIEU abandonne ses anges ? De la souffrance,  ils souffriront. Les orphelins, eux aussi,  sont des anges qui ont perdu une ou toutes leurs instances commandantes. Ils ont perdu le pourvoyeur de leur vie et ne peuvent que mendier la bonté des autres pour se panser le moral. L’auteur attire l’attention de la société sur tous les enfants abandonnés : c’est donc la voix des affamés. »

Ensuite, pour  résumer ‘’Le Refrain des Anges Orphelins’’, Théophie Vodounon n’utiliserait que quatre phrases mais, des phrases très édifiantes sur l’œuvre de Sadlay Fiat-lux Hounyeme : « Emma et Prudence sont deux amoureux qui nourrissent le rêve de s’épouser.  Mais ce qu’Emma ignore, c’est qu’elle est le fruit d’un passé de risques, un passé traumatisant, un passé assis sur la superstition et la souffrance qui lui défend tout lien érotique. Mélissa,  sa mère adoptive, s’oppose vite à cet épanchement, exhortant la jeune fille à se faire une image dans la société d’abord avant de songer aux amourettes. Et pour cause ! elle, Mélissa, maîtrise mieux le passé d’Emma ; le père de celle-ci lui ayant confié le journal qui résume sa vie ; ce journal qu’Emma finira par lire. »

Emma a lu ce journal, lequel ne lui a raconté que ce qu’elle est. Ce journal n’est que le résumé de toute la souffrance que vivent les enfants dont les parents ont très vite quitté pour un voyage sans retour. Théophile Vodounon : « Toute la trame de l’histoire semble être conçue pour montrer les types de souffrances qu’endurent les orphelins et bien même les enfants de rue. Cela commence par Emma (fille) dont le cœur souffre à cause de sa limitation dans ses épanchements de cœur, fautant pour Prudence malgré sa récente déception avec Oscar. Ensuite, c’est Mélissa qui porte en elle son mal de stérilité,  qui souffre de ne pas avoir d’enfant à cause d’un acte fatal survenu dans son passé. Puis, la souffrance d’Emma (mère), gardant en elle son mal qui l’écarte de tout plaisir sexuel ; la souffrance de Bold, la figure centrale de l’histoire. La souffrance de celui-ci a commencé depuis sept ans dès le décès de ses parents. Car, à tour de rôle, il sera placé chez sa tante Yèmi qui le traite comme un chien, avant que sa tante Sica ne prenne le relai. Et, ce n’est pas tout ! Il vivra durement dans les rues, mendiant sa survie dans les marchés,  fouillant dans les poubelles pour se nourrir, avec son équipe de miséreux. »

Lire aussi: “Garder le sourire c’est s’accorder le droit au bonheur” : Fatou Diome

Jeune Auteur-Ecrivain, Sadlay HOUNYEME est né en 1995. Sadlay Fiat-lux HOUNYEME est son pseudonyme de plume. Fol amoureux de la littérature et passionné de l’écriture, il représente fièrement le Bénin sur des concours d’écriture au terme desquels, il sort toujours victorieux. Il est auteur de plusieurs poèmes et nouvelles, mais, Le Refrain des Anges Orphelins est le premier qu’il a publié. Il a à son actif, plusieurs mérites littéraires pour avoir fait participer ses nouvelles et poèmes à nombre de concours tant au Bénin qu’à l’international. Par exemple, il a été méritant au concours littéraire organisé en l’honneur de l’écrivain Camerounais Mongo BETI. Il n’a pas baissé les bras après cet  exploit. Plusieurs autres concours littéraires d’écriture ont également apprécié sa plume. Il s’agit de l’AfroYoungAdult en 2018, le Prix de l’Ecrivain en herbe et du concours d’écritures des Editions Mémoire Héritage en 2019.

.

Share:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *