Chaque année durant la saison pluvieuse, des pluies torrentielles s’abattent sur Douala la capitale économique du Cameroun. La ville se retrouve inondée ; la montée des océans et la fréquence accrue des événements climatiques extrêmes aggravent la situation.  Le quartier informel de Makèpè-Missoké au cœur de la ville de Douala est particulièrement la plus touchée.

Située à l’embouchure du fleuve Wouri, au bord de l’océan Atlantique, la ville portuaire de Douala subit l’influence des marées, la rendant d’autant plus propice aux inondations.

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« Douala est située dans une zone qui est un bas plateau côtier sur des terres relativement basses, elle a des altitudes très basses couplées à une pluviométrie importante d’environ 4 000 millimètres par an », faisait remarquer le directeur adjoint des études et de la protection de l’environnement à Douala Joseph Magloire Olinga.

« Et quand on ajoute à cela, la très forte densité du réseau hydrographique, la ville de Douala est plus ou moins, d’un point de vue géographique, à haut risque d’inondation », a-t-il rajouté.

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Cette année encore, à Douala, des cris perçaient la nuit silencieuse du 27 août dernier. Pour cause, les eaux pluvieuses ont envahi les habitations du quartier Makèpè-Missoké.

Régulièrement, lors de la saison des pluies à Douala au Cameroun, les cris des habitants alertent sur la montée des eaux. Et avec le réchauffement climatique, ce phénomène s’amplifie dans cette ville portuaire de plus de trois millions d’habitants, qui ne cesse de s’étendre.

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« Télé grillée, réfrigérateur grillé… Tout est gaspillé », soupirait Hummel Tsafack, 35 ans victime de la catastrophe.

« Dès que le tonnerre gronde, on surélève les lits. On a toujours peur ici. L’eau arrive tellement vite », a renchéri son voisin François de la  cinquantaine.

Ce dernier garde un mauvais souvenir de la crue de l’été 2020 qui avait paralysé la ville et ravagé le quartier. Dans sa petite maison imprégnée d’humidité, tous les appareils électroménagers sont hors d’usage. Sur le sol, le béton est parsemé de quelques trous. « Cet endroit, on l’a déjà cimenté sept fois. A chaque inondation, ça casse et on doit recommencer. » a-t-il ajouté.

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Après chaque nouvelle montée des eaux, les habitants doivent parfois refaire en partie leur maison, qui a du mal à résister au phénomène.

De plus, les inondations de Douala sont amplifiées par la pollution plastique, qui jonche les rivières et bloque les drains d’évacuation d’eau.

« Mais ce que l’on remarque ici, ce sont surtout des déchets, beaucoup plus de déchets plastiques parce que la population riveraine transforme le cours d’eau en décharge aquatique. Naturellement, il y a un deuxième phénomène : le phénomène d’envasement et ensuite la colonisation de la surface de l’eau par des plantes invasives », a expliqué Dider Yimkwa, environnementaliste.

« On s’est installé ici parce que c’était moins cher. On ne va pas déménager », a prévenu François.

Ce quartier précaire de Makèpè-Missoké se trouve en zone inondable non constructible. Mais des habitants continuent de s’y entasser, poussés par le manque d’espace dans une ville au taux de croissance démographique supérieur à 5,5% par an.

Chaque année, près de 110 000 nouveaux citadins s’installent dans la mégapole et le fossé s’accroît entre l’offre et la demande de terrains disponibles.

Selon le dernier rapport des experts climat de l’ONU (GIEC), les villes côtières telles que Douala sont en première ligne dans la crise climatique et risquent d’être éliminées par les inondations à long terme et par la hausse du niveau des océans.

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