Pour éviter la fuite des cerveaux, les autorités togolaises exigent désormais un retour obligatoire au bercail des étudiants togolais boursiers après leur formation à travers la signature d’un engagement.

L’état Togolais veut à l’avenir faire signer à tous les futurs boursiers togolais un engagement de retour sur la terre de nos aïeux pour servir le pays à la fin de leurs études afin d’endiguer la fuite des cerveaux ; ceci dans le but de limiter la perte de compétences, d’idées, d’innovation, d’investissements dans l’éducation et des recettes fiscales.

La signature de cet engagement par le boursier et son parent ou son tuteur, est conditionnée à l’effectivité de la bourse, selon les autorités togolaises. Cette décision a été prise par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, le 26 août 2022.

Communiqué du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche

Selon l’audit du fichier des boursiers togolais, il ressort qu’à la rentrée académique 2021-2022, environ 1 300 étudiants togolais étaient boursiers à l’étranger, dont 500 en Occident. Ces derniers coûtaient à l’État togolais près de 4 milliards de francs CFA ; contre 16 milliards pour 100 000 étudiants restés au pays. Malheureusement, les bénéficiaires de ces bourses étrangères refusent catégoriquement de rentrer au Togo une fois leurs études terminées.

Très souvent ce refus est justifié par les conditions de travail au Togo notamment le manque ou l’inadéquation des infrastructures ; les crises économiques ; un climat des affaires pas très favorable à l’auto-emploi ; les conditions d’épanouissement socio professionnelles défavorables ainsi que les conditions salariales et la disparité entre l’offre et la demande des travailleurs qualifiés.

Cependant, l’amertume de l’Etat togolais face à cette situation et son souci d’inverser la tendance peuvent se comprendre.

La question qui se soulève actuellement au sein de la population est liée à la garantie que l’Etat compte offrir aux futurs boursiers à la fin de leur formation en matière d’insertion professionnelle.

Cette initiative prise par l’État a tout de même été saluée par le député Gerry Taama qui a fait une proposition concrète au gouvernement pour trouver une solution durable et à long terme contre le refus des étudiants à retourner au Togo.

« C’est une bonne idée ; mais la meilleure façon de faire revenir nos étudiants en fin de formation, c’est d’améliorer l’univers des affaires des belles opportunités d’emploi. » ; a-t-il affirmé.

Dans cette lutte contre la fuite des cerveaux, le ministre togolais de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Prof Majesté N. Ihou Wateba, a rappelé que les bourses du gouvernement togolais pour études à l’étranger et les bourses de coopération sont accordées aux étudiants togolais dans le souci de renforcer le tissu socioéconomique du pays en compétences nécessaires pour son développement.

Pour ce faire, l’état togolais pourra dorénavant exiger la restitution intégrale des frais de formation suite au non-respect de l’engagement par les futurs boursiers. Quant aux tuteurs ou parents ils devront également prendre l’engagement de faire respecter les obligations et recommandations à l’étudiant.

“Ceux qui ne signeront pas cet engagement n’auront donc plus l’effectivité de leurs bourses d’études” a affirmé le prof. Ihou Watéba.

Il sera donc mis en place un fichier de suivi de tous les boursiers, leur intégration et leur évolution qui constituera la base de données en matière de ressources humaines disponibles pour le Togo.

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