TIEM Nampoug est un jeune chef d’entreprise togolais qui excelle dans l’agroalimentaire. Avec la structure “GI Infusion”, son équipe et lui proposent aux consommateurs des thés Solo aux vertus thérapeutique à même de remplacer ceux importés. Au-delà du thé, Tiem Nampoug s’intéresse également à la technologie.

Dans cette interview, Tiem nous parle de ses projets, mais aussi des réalités que vivent la majorité des jeunes entrepreneurs. Bonne lecture.

D’où vous est venue l’idée de la création de votre entreprise ?

Je n’ai jamais su que je créais une entreprise. Tout a commencé quand je cherchais une manière de rendre appétissante une recette de ma maman contre les vers intestinaux. Pour la petite histoire, ma mère utilisait les graines de papaye comme vermifuge. Je détestais cette recette pour sa saveur et son odeur.

En suivant de près, j’ai pu développer une stratégie qui a reçu l’approbation de plusieurs personnes. Elles ont commencé par commander la poudre traitée de graines de papaye. Il fallait une solution pour filtrer cette poudre. Ainsi à la recherche du papier filtre, je suis tombé sur plusieurs vertus méconnues des graines de papayes. Et dès que la commande devient importante, je ressens le besoin en main d’œuvre.

Petit à petit, je me suis entouré d’une équipe et l’on parla d’entreprise. Je l’ai formalisé… Et là je me rends compte de l’utilité de ma structure, non seulement, sur le plan sanitaire mais aussi en termes de création d’emploi.

Que propose GI Infusion ?

Notre entreprise fait essentiellement de la transformation agroalimentaire, spécifiquement, la production des boissons chaudes à base de fruits bien choisis, de marque “Solo“, très appréciées pour leurs vertus.

Solo” lutte contre les vers et parasites, guérit les maux de ventre, les cirrhoses du foie, facilite la digestion et soulage la constipation, purifie l’organisme et évacue les déchets, toxines et substances nuisibles aux organites et aux cellules assurant ainsi le bon fonctionnement de l’organisme.

Vos diffucltés sont diverses et diversifiées. Quel est le chemin parcouru ?

Il faut être conscient de ses satisfactions quand on considère ses réalisations. C’est encourageant, même si cela n’a pas toujours été facile. Nous avions connu des difficultés sans avoir même lancé le produit, nous en avons présentement et nous traversons encore ces difficultés qui sont énormes et variées. Mais nous ne sommes pas prêts à baisser les bras.

Les difficultés financières sont devenues monnaie courante qu’il ne vaut plus la peine d’en parler.


Au départ c’était l’inadéquation entre ma formation de base (Génie Civil) et le domaine que je venais de choisir. Mais grâce à des formations personnelles et à l’accompagnement techniques du FAIEJ, cette situation a été régularisée.


Le souci technologique a fait son apparition. A côté du manque de main d’œuvre qualifiée, se trouve le manque de machines adéquats. Seul, possédant la technique de production, il n’est pas toujours facile d’y arriver.

Difficile de trouver des collaborateurs qui partagent votre vision?

Oui et c’est récurrent! Mon cas n’est pas isolé. Les jeunes promoteurs manquent de collaborateurs prêts à épouser leur vision, sans croire qu’ils deviennent des sous-hommes. Ils trouvent toujours à critiquer chaque consigne qui leur est donnée. Ils n’en font qu’à leurs têtes, et cela est préjudiciable pour la vision de l’entreprise.

Malgré les difficultés que rencontrent les entrepreneurs agro-alimentaires, il y a toujours une porte de sortie. L’engouement pour la consommation locale ?

Effectivement, il faut saluer cette volonté patriotique qui anime désormais les Togolais à la consommation locale. Aujourd’hui avec la persévérance et la motivation nous avons pu séduire et satisfaire la curiosité des Togolais qui courent désormais pour s’offrir nos produits.

Le dépôt-vente et la communication , un autre lot de challenges ?

La difficulté d’atteindre directement le client nous oblige à travailler en partenariat avec des points de vente (boutiques, supermarché) mais, ils ne sont pas prêts à investir pour nous soutenir, sous prétexte de manque de fond, il faut leur livrer à crédit les produits et attendre le jour où ils finissent de vendre pour penser régler la facture, ce qui n’avantage pas du tout les jeunes entreprises . Nous étudions encore ce cas pour trouver une solution durable.
L’autre souci , c’est la communication. Le coût est si élevé que c’est insupportable pour de jeunes structures qui roulent avec les moyens de bord.

Au-delà des diffucluté, il y a eu des avancées non négligéables. Parlez-nous de vos réalisations.

Certes nous avons connu des hauts et des bas, nous continuons par traîner des lacunes, mais on est au moins loin de notre point de départ.
Aujourd’hui nous avons pu créer et positionner une marque, qui s’étend jour après jour.

Nous avons fait de Solo, une histoire, un concept qui va au-delà d’une infusion. Jusqu’à preuve du contraire nous sommes les seuls à avoir donné le privilège aux consommateurs de rédiger avec nous cette glorieuse histoire dont le titre est Solo. Nous avons créé de l’emploi direct ou indirect. Nous avons non seulement modernisé une recette de grand-mère, mais nous contribuons à la quête d’un meilleur état de santé. Aujourd’hui nous offrons plus que du thé.

Du thé et de la technologie ?

Nous innovons dans plusieurs domaines. Depuis le 08 mars 2019, nous avons lancé une série d’applications mobile qui révolutionnent la vie des populations. Il s’agit de “SoloXvoice” et “Solo keeper“. Le premier permet de lire les textes sur les réseaux sociaux c’est-à-dire fournir une version audio des messages reçus. Le second est un bloc-note numérique.

Nous ne cessons d’innover et de nous rapprocher plus de nos clients grâce à nos programmes : solo’fid, soloweek’d, les chroniques de solo, soloweb
Nous avons commencé les démarches pour regrouper les producteurs de papaye de race solo en association afin de réorganiser ce domaine et valoriser le savoir-faire.


Nous comptons faire encore mieux…

Quelle vision avez-vous de votre entreprise dans les 5 ou 10 prochaines années ?

La vision globale qui nous convainc, et nous dompte est d’inscrire Solo dans les mœurs. Pour le quinquennat à venir, nous allons accroître la production, en modernisant le processus de production, en signant des accords avec des partenaires partant de la base (producteurs agricoles) jusqu’à la finition (structures de distribution ).

Même si nous sommes porteurs de l’histoire, nous ferons rédiger à chaque acteur la partie qui lui convient. Nous avons compris ceci :
« ensemble on va plus loin ». Ainsi, nous ouvrons nos portes à ceux qui croient en nous, malgré notre jeune âge, et ensuite, révélons au monde le génie enfouie en cette histoire: Solo.

Que pourrait apporter votre structure à l’Afrique de demain ?

Il est clair que nous avons beaucoup à donner à l’Afrique de demain. Nous allons non seulement valoriser notre savoir-faire, mais rendre les Africains fiers d’eux-mêmes.
C’est inévitable que nous créions de l’emploi à travers toute l’Afrique, parce que dans quelques décennies GI Infusion sera une multinationale.
Nous allons énormément contribuer à la recherche du bien-être, de la santé, à la valorisation de nos cultures, la formation d’une élite de demain, et surtout, être de véritables leaders sociaux et communautaires.

Voilà pourquoi nous sommes authentiques, uniques et particuliers, avec pour slogan: “Chez nous, le thé c’est solo“.

Quel regard portez-vous sur l’entrepreneuriat au Togo ?

Je suis ravi quand j’écoute des informations relatives au nombre d’entreprises créées par an. Il faut avoir le courage d’avouer que l’entrepreneuriat est trop jeune au Togo. La technologie est quasiment nulle, ce qui porte préjudice au processus de transformation surtout agroalimentaire. Il faut commander les machines de l’extérieur.
Et une fois qu’elles tombent en panne, l’entreprise est obligée de fermer si elle ne trouve pas les moyens de s’en offrir de nouvelles. Et il n’est pas encore encré dans la mentalité des Togolais que les jeunes entrepreneurs ne sont pas des débrouillards, ce sont en fait des Dangoté, des Bill Gates en miniature.

J’appellerai donc les autorités à financer et s’orienter vers ce domaine de la technologie, c’est en fait le moteur de l’ingénierie et de la créativité.

Il y a du potentiel, il y a du talent en la jeunesse. Parfois je suis sans voix face à des inventions purement togolaises. Il suffit encore d’un peu plus de soutien, de subventions, d’accompagnement techniques et dans quelques années, le Togo se hissera au rang des pays développés. J’y crois.

Des conseils à l’endroit de la jeunesse africaine?

Aujourd’hui le manque d’emploi fait tourner toute la jeunesse vers la création d’emploi, ce qui d’ailleurs est à saluer, surtout avec l’accompagnement de divers mécanismes mis en place par les gouvernements. Mais d’après mon expérience, je pourrais conseiller les jeunes en les ciblant en deux catégories.

Ceux qui se lancent déjà en entrepreneuriat, je les appellerai à s’interroger, s’il faut créer de l’emploi, devons-nous tous créer nos structures ?
Je pense qu’à priori non. Nous devons envisager l’intrapreneuriat. Au lieu de mettre sur pied une entreprise pour nous concurrencer, il serait préférable d’unir nos compétences, et concurrencer les produits importés. C’est ce qui aujourd’hui manque énormément à la jeunesse entreprenante.

A ceux qui attendent encore les concours de l’État, qui crient chômage sur tous les toits, il faut accepter les petits commencements. Il faut aimer le goût du risque, comprendre que dans aucun pays au monde, l’État n’a pu enrôler tous les diplômés. Mettez de côté vos diplômes, retroussez vos manches, et créer la richesse. Vous n’êtes pas obligé d’évoluer dans votre domaine de formation.
Moi je suis un technicien supérieur en génie civil, avant de me lancer en agrobusiness, puis me certifier en transformation agroalimentaire.

Pour contacter GI Infusion

N° de téléphone : (00228) 93487919/ 96506328
E-mail : giinfusion6solo@gmail.com Facebook :
GI Infusion thé solo

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