Diane Nama s’est exprimée sur son parcours et sa motivation pour cette deuxième édition de la campagne de lutte contre la dépigmentation.

Myafricainfos: Racontez-nous vos premiers pas dans le cinéma !

Diane Nama : Je commence le cinéma en novembre 2019 par le biais de La Légende qui fut le collaborateur de Ulrich Takam. On s’est connu en 2014, quand il était dans le fan club de l’Université Yaoundé 1 et moi celle de Yaoundé 2. Ayant fait une prestation formidable aux jeux universitaires de Douala, il m’a donc remarqué et me propose de travailler avec lui dans le cinéma. Ça a commencé comme un jeu et c’est devenu un plan de carrière.

Votre talent a beaucoup plus été mis en lumière à travers les web séries de l’humoriste Ulrich Takam. Comment s’est fait cette rencontre ?

On a eu à tourner dans les publicités au tout début. En 2020, je voulais me retirer de la web série, mais toujours disponible pour apporter mon aide au besoin. Ulrich m’appelle plus tard pour jouer le rôle de la vendeuse de beignets dans “École publique”. Après il m’a sollicité pour une publicité de Canal+. C’est ainsi que le projet des capsule est né. Publié sur la toile avec de bons retours, nous avons publié une autre vidéo qui a eu un succès incroyable. Et c’est suite à ça que nous avons créé le concept “Les Capsules de TAKAM”.

Depuis, vous vous êtes lancée et l’Afrique est fière de vous. Les Namatitudes sont votre première production. Quels sont les défis auxquels vous faites face ?

De simple actrice, je suis devenue productrice. Logiquement c’est un grand pas parce que ce n’est pas tout le monde qui se lance dans la production ; juste qu’il faut oser, parfois se faire violence pour atteindre ses objectifs. Pour moi, les problèmes sont comme des défis et non comme des difficultés. Je suis en train d’étudier sur le terrain et je décide de lancer « Les Namatitudes » un concept propre à moi en profitant de la notoriété du projet de Ulrich TAKAM avec les capsules. C’était très difficile au début. Les gens n’y croyaient pas vraiment, mais je vous assure lorsqu’on se fixe des objectifs il faut se donner des moyens de réfléchir et de s’appliquer. Il faut être à la fois un chef et une mère de famille, savoir gérer les humeurs des gens, les comprendre, être flexible…. C’est une expérience très enrichissante qui m’a fait grandir sur plusieurs plans surtout dans le domaine de l’art.

Vous avez participé au “Best Talent Cameroun female”(meilleure talent féminin du Cameroun). Qu’est-ce que cette nomination représente pour vous ?

Ce jour-là je n’y croyais pas. C’était une grande fierté pour moi. C’était le prix de la meilleure Web humoriste féminine. Je me suis retrouvée avec les grandes influenceuses, notamment Muriel blanche, Coco Émilia….bah, je me suis dit si j’ai pu arriver là, c’est déjà ma première victoire. C’est toujours une grande fierté quand tu travailles et on te remarque à distance. Ça te pousse à travailler encore plus pour éblouir ceux qui te suivent. Ça te booste davantage.

Vous avez lancé il y a quelques semaines, une autre web série intitulée Don Rémé. À quoi vos abonnés doivent-ils s’attendre ?

Don Rémé, met en avant les attitudes propres aux mamans africaines. Les Africains se reconnaîtront dans Don Rémé. Ce n’est pas seulement de la comédie mais aussi une série éducative. La jeunesse d’aujourd’hui se pervertie de plus en plus, beaucoup de règles sont bafouées.  J’aimerais que les téléspectateurs puissent déceler une leçon à la fin de chaque épisode. Au-delà de la comédie nous sommes censés être des éducateurs et des modèles pour la jeunesse. Don Rémé, c’est pour emmener les jeunes à se remettre en question.

Camerounaise et fière de ses origines et identités. Qu’est-ce-qui vous rend si fière d’être Africaine ?

Je n’ai jamais fait l’occident. Pour moi être africaine c’est une aubaine, c’est une bénédiction. Il y a certaines valeurs qu’on trouve en Afrique qu’on ne trouve pas chez les blancs. Le vivre ensemble, la joie de vivre , cette harmonie, cette familiarité entre nous, notre magnifique peau qui n’a pas de prix. Malgré notre précarité nous parvenons à vivre avec les moyens de bord et dans une fierté immense. Être Africaine n’a pas de prix. Si Dieu a voulu qu’on soit Africains, il faut en être fier et le remercier. J’aimerais hisser l’Afrique avec mon talent au-delà de l’entendement des hommes. A chaque fois que j’irai quelque part, je dirai que je suis Africaine et fière de l’être.

Dans le domaine du cinéma, nombreux sont les actrices, les acteurs aussi, qui s’adonnent à la dépigmentation. Est-ce une condition pour réussir dans ce domaine ?

Se dépigmenter est une décision personnelle. Ce n’est pas une condition pour réussir dans ce domaine. D’aucuns le pensent peut-être mais ce n’est pas vrai. Dans tous métiers, il y a des hauts et des bas. La clé du succès dans ce domaine c’est de se fixer des objectifs, de travailler dur, se donner les moyens pour réussir. Il faut être confiante, aimer et être sûr de ce que l’on fait et se focaliser là-dessus peu importe les “on dit”. C’est Le talent qui parle.

Avez-vous déjà fait l’objet de moqueries en rapport avec votre couleur de peau ? Si oui racontez-nous brièvement !

Non, jamais. On ne s’est jamais moqué de moi par rapport à ma peau. Au contraire je reçois des compliments. Avoir une peau noire c’est une grâce. Rires… ce n’est pas donné à n’importe qui. Quelqu’un qui se moque de la peau noire est mentalement instable.

Vous avez accepté de vous joindre à la campagne S’Aimer Au Naturel, pourquoi ?

J’aime tout ce qui est naturel et l’idée m’a accroché. Beaucoup de femmes aujourd’hui se laissent aller dans l’artificiel alors que la vraie valeur c’est la valeur naturelle. Quand une femme est naturelle, ça a un goût ! Je représente le naturel, ma façon de vivre est naturel, je prône le naturel, c’est ma vie. Je n’ai pas hésité à dire oui à ce projet. Si on peut sensibiliser pour permettre aux gens de se remettre en question je me lance sans me poser de questions parce que c’est une bonne initiative.

Quel est votre regard sur ce fléau qu’est la dépigmentation volontaire de la peau ?

C’est triste de voir que nos sœurs ont de plus en plus honte de leur peau. Elles se disent que c’est la peau brune qui est la vraie. C’est triste qu’elles ne sachent pas que la peau noire est une valeur sûre, c’est la meilleure ! Elles ne savent pas que les blancs envient notre peau. Je suis choquée qu’elles n’aient pas conscience de la mine d’or qu’elles ont.

Il est clair que vous chérissez votre peau. Pouvez-vous partager avec nous quelques astuces beauté ?

 La peau noire n’a pas besoin de complications. Elle est facile à entretenir. Dans l’enfance on me mettait du magnanga (l’huile de palmiste), ou du beurre de karité. Sur la peau c’est nickel. La peau est éclatante et brille. Pour un gommage fait maison quand j’ai le temps je gomme ma peau avec de l’huile rouge et du maïs. Quand je n’ai pas du magnanga, j’utilise “mixa”.

Que diriez-vous à une jeune fille qui pense à se dépigmenter ?

Rires… Je lui dirai d’arrêter la souffrance parce que se dépigmenter c’est l’entretien. Il y a des jeunes filles qui veulent se dépigmenter mais n’ont pas les moyens de leur politique. Elles deviennent violette ou blanc kaki. Ça ne sert à rien. On a déjà une peau sublime, une peau magnifique, c’est mieux de la valoriser. Quand on se voit magnifique, on le reflète aux autres. Valorisons notre peau, cessons de gaspiller notre énergie. La dépigmentation n’est pas bien psychologiquement et même physiquement à la longue.

Votre mot de fin ?

Je tiens à remercier MyAfricaInfos et le magazine Pensées Noires pour la campagne de sensibilisation sur la dépigmentation de la peau. La dépigmentation nous dévalorise, c’est une faiblesse. Apprenons à valoriser notre peau, à l’accepter, à l’aimer et à l’assumer. Si tous les Africains suivent ce conseil, cette pratique diminuerait. Nous sommes belles avec notre peau noire.

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