Le Niger est en deuil suite à un incendie survenu mardi dernier à l’école primaire du quartier Pays-Bas construite avec des huttes de paille aux abords de la capitale Niamey. Cet évènement tragique a entraîné la mort d’une vingtaine d’enfants âgés de trois à cinq ans. La population est sous le choc !

Une vingtaine d’enfants d’âge compris entre trois et cinq ans ont été piégés dans les flammes de l’incendie qui a lieu ce mardi 13 avril dans une école primaire dans la zone “Pays-Bas” un quartier déshérité, riverain de l’aéroport international de Niamey, construit dans une ancienne carrière d’argile. Les enfants ont été calcinés; seuls des squelettes des tables-bancs et des portes métalliques sont encore visibles. A moitié brûlés, des livres, des cahiers, des trousses et des sacs d’écoliers sont éparpillés au milieu des cendres.

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Selon les informations, les enfants étaient en classe dans l’école quand l’incendie s’est déclaré. Le feu a rapidement consumé l’école faite de huttes de paille et les enfants pris au piège n’ont pas pu s’échapper.

 « Vingt et une salles de classe dans des huttes de paille ont pris feu. Une vingtaine d’enfants ont été pris au piège dans l’incendie » a annoncé mardi soir, Sidi Mohamed, le commandant des sapeurs-pompiers du Niger à la télévision publique.

Les flammes ont pu être maîtrisées mais ce sont pas moins de 20 enfants qui ont été tués, selon le bilan encore provisoire.

“Les secours sont partis rapidement, le feu a été éteint (…) mais le pouvoir calorifique du feu était énorme, ce qui a permis l’embrasement généralisé de ces classes et les enfants n’ont pas pu sortir”, a expliqué ce dernier.

“Aujourd’hui, tout le quartier, tout le Niger vraiment, c’est le deuil total, les petits enfants, des innocents ont été vraiment calcinés suite à cet incendie”, a déclaré Gaya Habiba, la directrice de l’école, les yeux remplis de larmes.

Ce sont “des enfants du préscolaire surtout, 3 ans, 4 ans, jusqu’à 5 ans, qui sont morts calcinés dans ce drame”, s’est-elle indignée.

“C’est le pire drame qui ait jamais frappé l’école nigérienne: 20 enfants calcinés en un rien de temps, c’est une énorme perte pour le Niger”, a affirmé avec énervement Amadou Seyni, un riverain de l’école.

Au Niger, un des pays les plus pauvres au monde, pour remédier à l’insuffisance des classes, les autorités construisent des milliers de salles de fortune en paille et en bois où les enfants sont parfois assis à même le sol. Et même si les incendies sont fréquents, ils faisaient rarement de victimes.

 “Nous étions assis et nous avons été informés qu’un incendie s’était déclaré dans l’école. En un rien de temps, c’est devenu une énorme tragédie. Le vent à propagé les flammes de classes en classes, puis on nous a dit que tous les enfants étaient calcinés”, a témoigné Balaraba Ibrahim , tante d’une écolière décédée.

Le périmètre de l’incendie bouclé, la police scientifique nigérienne enquête toujours dans l’espoir de trouver des indices quant à l’origine du drame. Derrière le cordon de sécurité, des habitants du quartier, parmi lesquels de nombreux enfants, le visage triste, se pressaient devant ce qui reste des 21 classes qui ont pris feu.

“On ne souhaite plus voir de classes en paillote dans les écoles” , a tonné Habiba Gaya.

“Il y a plein de terrains vagues que l’Etat peut mettre à la disposition du quartier pour construire des classes” , affirma Balaraba Ibrahim.

Pour l’instant, les causes de cet incendie demeurent inconnues et une enquête a été ouverte, selon Actualités Niger.

Les vingt petits victimes de l’école Pays-Bas (dont 19 de l’école maternelle) ont été enterrés Hier mercredi, dans la soirée, avec beaucoup d’émotion.

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L’heure est à la colère et aux questionnements. Les parents d’élèves et les organisations d’enseignants veulent que la lumière soit faite sur les causes de l’incendie.

Le vice-président national du bureau des parents d’élèves, Wissillimane Ransarantane, n’a pas mâché ses mots :

« La vie est sacrée et la fin doit être protégée. Et nous, en tant que parents, nous ne pourrons plus cautionner ce genre de conditions, que nos enfants continuent à souffrir et à nous faire pleurer ».

Venu soutenir ses camarades enseignants, Mounkaïla Halidou, du Syndicat des Enseignants contractuels, qualifie ce drame d’inédit, au Niger: « Qu’on construise vingt-cinq classes, dans une ruelle… Une ruelle de moins de 15 mètres, 25 classes ! C’est quand même inadmissible, au moment où les gens prônent la qualité de l’éducation, au moment où on nous fait croire qu’on a fini avec les classes en paillote dans la ville de Niamey… »

Après le passage de la Police judiciaire sur le terrain, les résultats de l’enquête sont très attendus. Des têtes doivent tomber, selon un représentant des enseignants de base. « C’est vraiment déplorable… Nous, en tant que syndicats des Enseignants de base, nous demandons à ce qu’une enquête soit diligentée vraiment, pour situer les responsabilités ».

Contrairement à ce qui a été véhiculé sur les réseaux sociaux, aucun enseignant n’est mort dans l’incendie qui a ravagé l’ensemble du jardin d’enfants et une partie de l’extension de l’école primaire Pays-Bas de Niamey.

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