Le jazz est un genre musical crée à la fin du XIX siècle et originaire du Sud des États-Unis. Beaucoup en entendent parler ou l’écoutent mais peu connaissent son origine.

En effet il faut remonter à l’époque honteuse de la traite négrière pour voir ses racines. De 1450 à 1869, ce sont plus de 12 millions d’africains qui sont vendus par leurs congénères et déportés en Amérique pour aller travailler dans les champs de coton et de canne à sucre. Ces africains venus de différentes contrées du continent (Bénin, Togo, Côte d’ivoire Ghana, Sénégal et Guinée, Sierra Leone et aussi à l’intérieur des terres…), malgré leurs différences religieuses et idiomatiques, vont pour s’intégrer, abandonner non seulement leurs croyances au profit de celle du blanc en occurrence le catholicisme(en Louisiane) et le protestantisme, mais aussi s’adapter aux langues de leurs maîtres(le Hollandais au Nord de la côte Est, le Français au Sud de la côte Est et l’Anglais). Ainsi naît le peuple afro-américain, ce peuple travailleur, employé aux travaux les plus durs sans que rien ne leur appartienne.

En débarquant sur le sol américain, ces esclaves transportent avec eux non seulement leurs cultures, leurs religions et leurs dieux, mais aussi leurs souvenirs. Et pour soulager leur nostalgie face à la solitude, loin de leur terre natale, ainsi que leurs souffrances face à la cruauté souvent extrêmes des maîtres blancs,(on vous tranchait le pieds pour vous punir lorsque vous essayiez de fuir, on vous pendait haut et court, on vous fouettait au sang pour montrer l’exemple aux autres…), des chants sont scandés souvent sur des rythmes interminables, dans l’espoir des jours meilleurs. Un maigre réconfort certes, mais qui au fil des temps devient aussi leur activités de détente. Ils chantaient aussi pour rythmer leur effort lorsqu’ils travaillaient dans les champs de canne à sucre, pour se rassurer  lorsque les hautes tiges de canne empêchaient les uns et les autres de se voir, et les soirs autour du feu après une journée harassante. Au fond, dépouillés de tout, déracinés, la musique reste l’un des seuls canaux qui les reliaient encore à leurs racines. Chanter était leur seule liberté.

Leur musique était faite avec des instruments improvisés, ces esclaves n’ayant pas les moyens de se procurer des instruments dignes de ce nom. On chantait donc avec les moyens de bord: casseroles, poêles, tonneaux,c aisses, bouteilles ajoutés aux battements de mains et de pieds. “Oh Freedom”en est un exemple palpable.

Cette musique va bientôt se fusionner avec la musique ainsi que la religion du «maître» pour donner naissance au gré des événements au Negro spiritual, puis au Gospel  et aux work songs (chants de travail des esclaves dans les plantations de coton), puis au Blues et au ragtime,deux autres musiques noire rurales apparues avant 1900, époque qui voit aussi les premiers balbutiements du jazz. La musique du désespoir et de la tristesse fera place au fur et à mesure à une musique plus gaie, plus ironique. Les tons nonchalants des champs de coton se transforment en tempos plus joyeux, plus accélérés et plus harmonieux enrichis d’une grille de 12 mesures. Naît alors Le New Orleans Jazz, courant musical des années 1880 et 1890 à La Nouvelle-Orléans, avant d’émigrer vers Chicago dans les années 1910.

Dès cet instant le jazz connaîtra plusieurs transformations et évolutions allant du «Middle jazz» au «Latin jazz» en passant par le «Cool jazz»,le «Hard bop» et le «free jazz».

L’enregistrement du Livery Stable Blues en 1917 par l’Original Dixieland Jass Band est le premier disque qui marque la naissance officielle du jazz. Suivirent le Creole Jazz Band, groupe de jazz dont fera partie le célèbre Louis Armstrong. Ce dernier d’ailleurs sera l’un des propulseurs connus du jazz à l’échelle mondiale. De nos jours les jazz bands et les jazz clubs sont dans presque tous les coins de la terre. Les figures majeures et illustres telles que  les trompettistes Louis Armstrong, Dizzy Gillespie et Miles Davis, les pianistes Duke Ellington, Art Tatum, Thelonious Monk, Oscar Peterson, Bud Powell, Herbie Hancock et Count Basie, les saxophonistes Coleman Hawkins, Lester Young, Charlie Parker et John Coltrane, le contrebassiste Charles Mingus, le clarinettiste Sidney Bechet, et les chanteuses Billie Holiday, Nina Simone et Ella Fitzgerald y sont interprétés, chacun y ajoutant sa touche personnelle pour plus de musicalité. Telle est l’histoire du jazz de ses prémices à nos jours.

Alors, gardons en mémoire que le jazz avec plus de cent ans d’existence, est l’un des héritages musicaux de l’Afrique, et quoi qu’issue de la douleur, ce genre musical a révolutionné la musique dans le monde entier et continue jusqu’à lors d’inspirer beaucoup de nouveaux styles et rythmes musicaux naissants. Honneur à nos ancêtres!

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Rédacteur sur MyAfricaInfos.com

3 Comments

  • MR, 24 avril 2019 @ 14 h 33 min Reply

    Il faut stopper les fantasmes. Jazz musique noir americaine sans doute mais Africaine ? Je vois pas comment. Vous voyez pas la difference entre des casseroles et des clarinettes ou des contrebasses ? Est ce la meme production de son ? Y’a t’il des musiques ancestrales (avant la traite) sur les terres d’afrique ressemblant au jazz

  • blaise, 14 novembre 2019 @ 12 h 09 min Reply

    alors les noirs d’Amérique ne viennent-ils pas d’Afrique?

    • MR, 15 novembre 2019 @ 19 h 53 min Reply

      Les noirs americains d’aujourd’hui ou meme du 20e siecle pour l’immense majorité non. Ils ont été déracinés depuis bien trop longtemps et de façon trop inhumaine pour pouvoir se remémorer de leur culture en Afrique ou meme de quel endroit venait t’il. Ils sont parfois obligé de faire des tests ADN crée par des “Blanc” pour savoir de quel ethnie Africaine ils descendent.

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