Afin de subvenir à leurs besoins, des dizaines d’enfants s’affairent au milieu des ordures dans la décharge de Mindoubé à Libreville,  où des camions-poubelles et pelleteuses viennent tous les jours déverser près de 800 tonnes de déchets. Au péril de leur vie, ils fouillent les déchets à la recherche de métaux à vendre.

Le Gabon, petit pays d’Afrique centrale d’environ deux millions d’habitants est un des plus gros producteurs de pétrole du continent, et un des plus riches par habitant de la région. Mais selon la Banque mondiale, un tiers de la population vivait en 2017 sous le seuil de pauvreté et le taux de chômage touche 20 % de la population du Gabon. La situation a empiré depuis le début de la pandémie de coronavirus, qui a fortement ralenti l’économie.

Mindoubé-Libreville-MyAfricaInfos
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Plusieurs enfants vivent et travaillent dans la décharge de Mindoubé, sous une chaleur accablante. Une odeur pestilentielle émane de la montagne d’immondices haute de plusieurs dizaines de mètres. Des habitations de fortune, en tôles et en matériaux de récupération, sont construites sur la décharge, qui s’étire sur plusieurs centaines de mètres.

Les objets métalliques sont souvent brûlés par les enfants, afin de récupérer les parties en cuivre ou en aluminium pour les revendre. Une fumée âpre empeste la zone, où des habitations de fortune ont été construites par ces derniers. Des camions-bennes déversent quotidiennement à Mindoubé, seule décharge à Libreville, 800 tonnes de déchets.

Des pelleteuses poussent les ordures dans un brouhaha permanent. Au milieu de ce pandémonium, ces enfants errent à la recherche du cuivre, qu’ils pourront vendre 2000 francs CFA le kilo.

Chaque kilo de cuivre leur rapporte un peu moins de 4 dollars. Mais ce travail à un coût. Vivre dans la décharge entraîne l’apparition de nombreux problèmes sanitaires, tels que des maladies respiratoires ou dermatologiques.

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” J’ai peur pour ma santé, mais on se force, on est obligé de faire ça. On ne va pas tout attendre de nos mères. On a déjà l’âge de se débrouiller”, a expliqué Ekomi, un adolescent de Mindoubé.

Pour d’autres enfants, venir travailler à la décharge leur permet d’aider leur famille et prendre soin de la maison.

Un jeune adolescent de 17 ans a affirmé pouvoir gagner chaque jour quelque 15.000 francs CFA, environ 23 euros. Ce dernier vit seul dans une petite habitation de fortune en palettes de bois. Une glacière fait office de rangement pour ses vêtements.

“C’est notre gagne-pain, notre quotidien”, a témoigné , un jeune de 20 ans, qui travaille depuis 5 ans dans la décharge.

«Ça devient difficile, vraiment difficile. Il y a beaucoup d’enfants ici qui ne partent même plus à l’école et qui passent tout leur temps ici à la décharge », a expliqué Roselin Bendome, militante des Guerriers du social.

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Depuis le début de la crise sanitaire, elle observe de plus en plus de jeunes enfants chaque jour dans la décharge. Pour elle, c’est à l’Etat de prendre ses responsabilités pour lutter contre ce phénomène, mais aussi à l’éducation nationale.

«Nous voyons de plus en plus d’enfants venir travailler à la décharge depuis un an», «L’Etat doit les prendre en charge.» a-t-elle renchéri.

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