Le huitième jour du mois de septembre est celui pris par le système des Nations Unies pour célébrer l’alphabétisation. On parle ainsi de la journée internationale de l’alphabétisation. Après la célébration de l’édition 2020 de cette journée, MyAfricaInfos a procédé à un sondage afin de connaitre la répartition géographique de certaines langues du Bénin et faire l’état des lieux de l’alphabétisation en chacune d’elles.

Le Bénin est un pays de l’Afrique de l’ouest qui couvre une superficie de 114 764 km2 et s’étend sur 700 km du fleuve Niger au nord à la côte atlantique au sud. Ancienne colonie française, l’ex-Dahomey compte au moins 52 langues nationales. Mais, l’ancien maître s’imposant, c’est le français qui est constitutionnalisé et considéré comme langue officielle du pays. Ainsi, ses propres langues sont abandonnées au dernier rang. A l’école, dans les institutions, les administrations et au niveau des échanges économiques formels, seul le français doit être utilisé. Par conséquent, le français, langue du colonisateur, s’est enraciné dans le quotidien de tous les citoyens. Rares sont ceux qui parviennent à s’exprimer en leur langue sans y mettre ne serait-ce qu’une seule expression française.

Ainsi, pendant que des peuples travaillent leurs langues et les actualisent, celles béninoises restent pour la plupart, parents pauvres dans l’animation de la vie sociale. Néanmoins, il faut noter une volonté du conseil des ministres du 15 juillet 1992 selon lequel six langues constituent des langues d’intercommunication et de post-alphabétisation. Il s’agissait du fↄngbè, ajagbè, édèyoruba, ditammari, dɛndicinɛ et le baatↄnumbarum auxquelles s’étaient ajoutées le gungbè et le gɛngbè. Aussi, le gouvernement du Président Patrice Talon œuvre dans ce sens avec la phase expérimentale de l’introduction de certaines langues dans l’enseignement au niveau de quelques écoles de base mais (…) Mieux vaut laisser le soin à des jeunes béninois pour mieux faire le constat. L’alphabétisation en nos langues, où en sommes-nous ?

Prumas Mahuna KATAKENON: Moi personnellement, je pense qu’il il y a une belle dynamique de l’alphabétisation au Bénin ces derniers temps. Des formations diplômantes en Goun existent et des formations à visées entrepreneuriales sont en Fongbe, des écoles naissent en Adja et … Tout le monde sait que la nouvelle technologie doit être mise au service de toute entreprise, c’est pourquoi plusieurs jeunes réfléchissent et travaillent sur beaucoup de solutions pour digitaliser nos langues et faciliter ainsi l’alphabétisation. Pour mieux partir, comme ça se fait déjà, la question doit être confiée à des groupes d’intérêts culturels nationaux. Car, sauf pour intérêt politique, nos dirigeants ne s’intéressent pas à la question.

Je suis Ricardo Ahouanvlame, web marketer béninois. Au Bénin, l’alphabétisation est toujours en constante évolution, même s’il y a encore assez à faire. Très personnellement, je conçois l’alphabétisation sur deux angles : la promotion des ressources linguistiques extérieures et celle des ressources linguistiques internes. Il est obvie de remarquer que l’on s’est plus penché sur un axe, celui de la promotion des langues étrangères. Ce qu’on remarque est qu’en République du Bénin, un effort est toujours en cours. L’alphabétisation promouvant la langue de travail est en constante évolution; les béninois sont désormais habiletés à manier sans grandes difficultés le Français, malgré toutes les complexités qu’on lui reconnaît. De même, les langues locales connaissent désormais une évolution, même si l’alphabétisation en ce sens n’est toujours pas ce qu’on aimerait avoir. Heureusement qu’il y a désormais une jeunesse avertie et à l’œuvre ! Les opportunités du numérique en ce sens, sont diverses et multiples. Il suffit juste d’y penser! Pourquoi ne pas commencer par adopter les langues locales sur les réseaux sociaux ? Pour s’y prendre, il faut juste y penser comme je le dis. Les opportunités demeurent diverses: remplacer le Français par le Fongbé sur le web et un grand pas.

Moi c’est Flito DJELLE et je suis du groupe sociolinguistique Xwla-Sètô. Je parle le Xwla. On nous retrouve dans les communes de Sème-kpodji et Grand-popo. Plus que capital, l’alphabétisation en nos langues devrait nous être une obligation. Primo, cela nous permet de bien exprimer ce que nous pensons.
Nous avons besoin de fixer sur des supports, ce que nous pensons, les idées que nous développons dans la tête.
Secundo, la langue est le vecteur de transmission de la culture. S’alphabétiser dans sa langue, c’est la sauvegarder, c’est sauvegarder toutes les cultures qui s’expriment à travers cette langue. Pour ma part, il y a eu un début d’alphabétisation en XWLAGBE. Mais les recherches sont en cours pour mieux documenter la langue et renfoncer son enseignement. En tant que Xwla, ma toute première responsabilité, c’est d’abord de m’exprimer dans ma langue avec les personnes de mon groupe ethnolinguistique sans être complexé parce qu’une langue n’est vivante que lorsqu’elle a assez de locuteurs.
La deuxième, c’est de travailler à faire évoluer la langue. C’est à dire, trouver des terminologies pour exprimer les réalités nouvelles qui n’étaient pas exprimées dans la langue. Une sorte de mise à jour.
Pour exemple, trouver un terme de commun accord pour désigner ” Internet” en xwlagbé.

Je me nomme N’TCHA Léon. Je suis de l’ethnie ditammari et je parle la langue ditammari. On nous retrouve au nord-ouest du Bénin dans le département de l’Atacora plus précisément dans la commune de Boukoumbé. Selon moi, on doit s’alphabétiser parce qu’on doit se cultiver, on doit apprendre à s’exprimer aisément dans notre langue, cela développe des facultés en nous. A ma connaissance, l’alphabétisation en ma langue est presque inexistante, elle est ignorée, abandonnée, personne ne met un accent particulier sur ça. Il n’y a pas des formations en ce sens. C’est l’affaire de tous parce que tout le monde peut prendre l’initiative de donner des formations en langue maternelle ou subventionner ce programme. Tout le monde doit se sentir concerner, c’est une affaire de tous. Pour ma part, je sensible mes camarades à se cultiver en langue, à se faire former en notre langue car, on s’exprime mieux et aisément dans notre langue maternelle que dans d’autres langues. On a même pris l’initiative d’aller voir les autorités pour organiser les cours d’alphabétisation au profit de la population.


Je réponds au nom de DANSOU MICHEL ARCHANGE. Je suis Adja Tado et je parle le Sénois. Les locuteurs de cette langue se trouvent à Sahoué principalement à HOUEYOGBE . On doit s’alphabétiser dans sa langue pour avoir la maîtrise parce que outre le français chez les européens, ils ont leurs propres langues d’origine, alors, pourquoi laisser les nôtres ? En ma langue, je sais que nous avons un alphabet qui s’apprend même si ce n’est pas ce qu’on espérait.

Je m’appelle Maurice N’TOUA. Je suis de l’ethnie Lamba et nous parlons la langue Lama. Les locuteurs de cette langue sont dans le département de l’Atacora, commune de Boukombé (village Agbontè). Je crois que l’homme doit s’alphabétiser en sa langue maternelle pour non seulement la promouvoir sur le plan international, transmettre les richesses linguistiques de cette langue aux générations futures mais aussi, pour pouvoir partager la culture de sa langue oralement et par écrit. En ce qui concerne l’état des lieux sur l’alphabétisation en ma langue, il faut noter que 95% des locuteurs ne sont pas alphabétisés en ladite langue. Ce qui est bizarre. À mon avis, nous locuteurs des différentes langues devrons contribuer à l’étude de celles-ci en transmettant l’alphabétisation de génération en génération.

Je suis Philippe Ivane. Je suis wémè, une ethnie qui est purement dans le département de l’OUEME. Je m’exprime en français, un peu en anglais (puisque ce n’est pas ma langue), le goun et surtout, le wémè dans lequel je travaille d’ailleurs afin qu’un jour, l’on puisse faire résonner dans les oreilles du monde, les merveilles du conte et du slam en langue wémè puisse qu’on a de la particularité. L’alphabétisation en nos langues maternelles est très primordiale car, pour vous dire vrai moi-même, j’ai commencé à conter et à faire du slam en français, mais hélas je voyais que cela ne me faisait pas découvrir la moisson que j’attendais du public et aussi de l’environnement. C’est avec le temps que j’ai compris qu’en réalité nos langues maternelles sont en train d’être rejetées et nous nous attachons tous aux langues qui ne sont pas nôtres. Si j’étais une haute personnalité, un peu comme les dirigeants de notre pays, je ne vais pas hésiter à instaurer l’apprentissage de nos langues maternelles dans le cursus scolaire de mes frères et sœurs élèves et écoliers. Et je vais aussi veiller à ce que cela ne soit pas de l’eau versés sur le dos du canard…Nous ne pouvons pas parler le français mieux que les Français eux-mêmes, ni l’anglais ou l’espagnol que les propriétaires de ses langues. Alors, la seule chose à leur vendre serait notre culture et nos coutumes or, nos langues en sont les véhicules.

On m’appelle NAMBI Tiéta Eugénie, originaire de Boukombé. Je suis Otammari (de l’ethnie tammari). Je parle le ditammari. Les otammari sont dans le Nord-Ouest du Bénin, dans le département de l’Atacora, plus précisément dans la commune de Boukombé. Selon moi, l’on doit s’alphabétiser en sa langue pour permettre d’abord son propre développement personnel et ensuite, celui local, ça te permettra de mieux te connaître. La langue représente notre identité culturelle, c’est notre patrimoine culturel immatériel que nous devons sauvegarder, mettre en valeur, faire sa promotion et le transmettre de génération en génération, un homme bien cultivé est celui qui maîtrise bien et s’exprime aisément dans sa langue maternelle. L’alphabétisation en ma langue est presque inexistante, les choses avaient commencé à entrer dans l’ordre et des centres d’alphabétisation existaient mais aujourd’hui, ce système est de plus en plus délaissé et n’intéresse plus personne, ce qui nous arrière. En réalité, l’Alphabétisation n’est pas seulement l’affaire des autorités mais, elles doivent être à la tête de cette initiative parce que ce n’est qu’avec leur aide que nous pourrons développer les centres d’Alphabétisation et atteindre un grand public, ce sont eux qui ont la charge du développement local et l’Alphabétisation est un pan de ce développement. Mais, c’est avant tout, la responsabilité de tous. Ainsi, en tant que locuteur ditammari, je veux œuvrer pour la sensibilisation de mes parents, frères et sœurs et appuyer les autorités à la création des centres d’Alphabétisation pour qu’elle soit désormais effective. Faire aussi la promotion de ce patrimoine (langue) à travers l’internet par des enseignements en ligne sera un autre atout.

Je me nomme Oladélé Aïssatou, je suis NAGO. On peut trouver les locuteurs de cette langue au sud du Bénin à Igolo, Ifangni, Itasounba, isakété, Ibèshor. Moi, je pense qu’on doit s’alphabétiser en sa langue pour connaître la source et l’origine de cette langue afin de bien la maîtriser et la parler. En ma langue, l’alphabétisation est souvent ignorée surtout dans les localités comme Ibèshor, Itasounba et Isakété. On dénonce l’inaction des autorités alors que l’alphabétisation selon moi, ne doit pas être seulement l’affaire des autorités. Moi, je pense mettre en œuvre des projets pour faire accéder l’alphabétisation au sommet de tous les NAGO dans ma localité sans oublier les autres localités aussi.

Je suis Moustapha ABDOULAYE. Je suis de l’ethnie Batõnu (Bariba). Nous sommes situés dans le Nord du Bénin précisément dans les communes de Parakou, Bembêrêkê, Nikki, Kouande, Wassa, Sinende et aussi dans Banikouara et autres … Notre langue est notre première identité, cette étiquette même qui dessine nos origines. C’est aussi à travers la langue que nous pouvons conserver notre culture. La culture sans ma culture m’acculture dit-on. C’est très important. Actuellement, de grands pas sont faits et continuent d’être faits pour l’alphabétisation dans ma langue. Nous avons aujourd’hui des centres d’éducation en langue Bariba. L’alphabétisation devient désormais une affaire de tous, mais la grande responsabilité revient aux autorités afin qu’elles puissent éveiller les consciences et mettre à la disposition des populations, les matériels et infrastructures qu’il faut en vue de lever au plus haut degré l’alphabétisation dans notre cher pays le Bénin. Personnellement, je me force de parler ma langue chaque jour que Dieu fait et chez moi, la première langue d’éducation, c’est le Bariba, l’école vient ensuite agrémenter avec les langues étrangères. Mais, j’adore bien ma langue et je la vends partout.

Je me nomme Joachim HOUESSOU. Je parle la langue Kotafon. On nous retrouve au sud-Bénin précisément dans le département du Mono. Les Kotafon sont plus dans les communes de Lokossa et d’Athiémé. J’ai compris qu’on doit s’alphabétiser dans sa propre langue pour savoir écrire et lire cette langue afin de ne pas perdre la culture autour. C’est maintenant que l’alphabétisation dans ma langue a commencé à prendre car, elle reste encore moins développée quand on considère l’alphabétisation en fon et yoruba. Mais, la population est forte dans son parlé. J’estime que l’alphabétisation est l’affaire de tous et non, celle des autorités seules. Même si les autorités vont prendre ça et la population n’en connait pas la valeur, alors elles auraient fait un travail inutile et gaspilleraient nos maigres fonds.

Ousmane KOUCHELE, je suis nago mais, je parle le KOURA. Nous pouvons retrouver des locuteurs de cette langue au nord du bénin dans la Donga plus précisément au niveau d’une petite communauté de Bassila exactement dans les villages d’Alédjo-koura, Manmi, Yarakè ou Boutou etc…. L’alphabétisation est plus qu’importante en nos langues. D’abord, c’est notre langue, elle est notre ”identité orale”, facilite la communication au sein des personnes d’une même communauté et permet de protéger certaines richesses culturelles et cultuelles. Pour ce qui est de ma langue, l’alphabétisation a été très négligée pendant longtemps. Mais, aujourd’hui, grâce à l’émancipation de certains cadres ressortissant de notre communauté, de vrais travaux d’avancées majeures ont été réalisés. Ce qui fait qu’aujourd’hui, nous disposons de petits recueils de l’alphabet de cette langue et aussi, des travaux en arithmétique. En tout cas, pour ma petite pierre à l’édifice, c’est que je n’hésite jamais à parler ou me servir de mon dialecte peu importe où je suis quand le besoin de m’exprimer s’impose. Mon souhait, c’est de voir un jour enseigner dans nos écoles et lieux d’échange de savoir, la langue Koura.Je nomme AMOUSSOU Romain Mawuna Atindekun. Je suis d’ethnie Ayizɔ (Aizɔ) mais, je parle couramment le Alladagbé (Goungbé). Le gun est majoritairement parlé dans les départements du Littoral (Akpakpa) et Ouémé (Sèmè-Kpodji et Porto-Novo). L’alphabétisation en gun n’est pas si développée à mon avis. Je pense que le tout dépendra de la volonté politique car, ils sont les décideurs de l’avenir du pays. C’est à eux d’établir un programme d’alphabétisation et d’amener la population à y adhérer. Me concernant, même si je parle français, je dois être en mesure de parler une langue maternelle de mon pays et forcément, m’investir pour savoir écrire et lire mais, la question est de savoir le nombre de centres d’alphabétisation dont on dispose dans le pays… Donc la question retourne aux politiques… à agir…
-Je m’appelle TCHAO Moubarak. Je parle le lopka et on nous retrouve dans le département de la Donga (les communes de Ouaké, Djougou, Bassila, Copargo…) et aussi quelques-uns dans les départements du Borgou et de l’Atacora. Selon moi, on doit s’alphabétiser en notre langue afin de faire sa promotion, de la faire connaître au monde entier et surtout, connaître son patrimoine culturel et les origines de cette langue. En ce qui concerne l’alphabétisation en ma langue, nous avons des documents avec lesquels l’on peut se renforcer en phonétiques et en grammaire. L’alphabétisation ne doit pas être seulement l’affaire des autorités car tout citoyen doit savoir écrire et lire en sa langue, donner de l’importance à sa langue, mobiliser la population à s’alphabétiser en cette langue.


HOUNKPE KOLAN PIERRE, je suis Sêtô. On nous retrouve dans les communes d’Abomey-calavi, Porto-Novo, Cotonou et Sèmè-Kpodji. Selon moi, un enfant qui ne maîtrise pas sa langue est un mort vivant. Ce qui est bizarre en ma langue, c’est que ceux qui ont quitté Calavi leurs origines, pour d’autres lieux, ne parlent plus la langue entre eux, ils n’en parlent même pas à leurs enfants. Un danger nous guette ainsi. Le pur travail incombe aux autorités. A elles seules de décider s’il faudra insérer nos langues parlées dans les programmes scolaires ou pas. Sinon pour certains parents, comme la langue n’est pas enseignée, ils préfèrent parler la langue enseignée (langues étrangères appliquées) avec leurs enfants à la maison. En tout cas, pour ma part, je parlerai toujours ma langue Sêto à la maison chez moi avec mes enfants et toute ma famille.

Soule Béti, je suis originaire de l’Atacora précisément dans la commune de Boukombe. Nous devons nous alphabétiser dans nos langues pour pourvoir garder notre culture et aussi pour mieux nous instruire dans nos langues car, force est de constater que nous faisons semblant de parler nos langues respectives au lieu de bien nous exprimer. L’alphabétisation dans ma langue était peu développée (je parle le ditammari), on ne l’observait que dans quelques maisons du village. Il n’y avait pas de classe pour ça, c’est à la longue qu’il avait une classe dans l’arrondissement et toujours dans la commune d’origine, donc ceux qui sont hors du territoire, même s’ils sont dans le besoin, n’ont pas de chance. Mais de nos jours, on rend grâce à Dieu car, on assiste à une grande évolution dans le domaine, on a assez d’alphabétiseurs et beaucoup de centres. Tout le monde doit être instruit, ce n’est pas une affaire d’autorité ou pas, c’est très important pour notre développement et celui du monde entier. Ma contribution, c’est de sensibiliser les frères et parents dans ce sens en leur faisant ressortir le bien-fondé de l’alphabétisation.

Adja de Lokossa, on m’appelle Bodjrenou Auguste et je parle couramment le fon. On trouve les fons à Abomey, Agbanyizoun, Ouidah et des branches dans presque tous les coins du Bénin. Pour les Adjas, on les trouve à Lokossa (Tchikomè). Moi, je pense qu’on doit s’alphabétiser en sa langue car c’est la première langue qu’on acquiert des parents dès le bas-âge. Le dommage, c’est que nous les jeunes peinons à savoir l’utilité de notre langue qui est, reste et demeure une source très importante pour l’évolution de notre culture, par ricochet, de chacun de nous.

Symphorien TOKONNONTO on me nomme. Je suis Linguiste fon de passion.
1975-2020 soit 45ans déjà que l’état béninois a décrété l’alphabet devant servir à l’apprentissage et à l’écriture des langues nationales au Bénin. Malgré les nombreuses années écoulées, l’alphabétisation n’est pas encore fructueuse. L’alphabétisation souffre encore beaucoup pas défaut d’engagement, d’investissement et d’accompagnement.
Beaucoup d’efforts restent encore à faire car le développement de notre nation passe nécessairement par celui de nos langues maternelles, socle de notre culture. Le numérique est le moyen idéal aujourd’hui pour l’éclosion et la promotion de l’alphabétisation. Nous sommes dans un monde qui offre aujourd’hui beaucoup plus de facilité d’accès à l’information à travers les médias, le web, les réseaux sociaux et même les applications. Passer par ces canaux ne serait que d’un grand atout pour le décollage et l’éclosion de l’alphabétisation dans notre pays. Cherchons juste à promouvoir et encourager les activités d’alphabétisation en nous adaptant à la dynamique du monde numérique. C’est dire qu’il faudra profiter des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour une alphabétisation plus élargie et autonome. Promouvoir l’auto-apprentissage en mettant à la disposition des populations, des outils capables de satisfaire leurs attentes en matière d’alphabétisation libre. Organiser des journées de réflexion entre acteurs du monde de l’alphabétisation en vue d’une synthèse des nouvelles notions et leurs vulgarisations.

Malheureusement, les langues Africaines, béninoises précisément, naissent, évoluent et meurent sous l’influence de ce que les gens appelleraient modernité. Avertissement !!! La disparition d’une langue est synonyme de l’effacement de toute une culture. Prenons-en garde et travaillons, documentons, développons, numérisons et faisons évoluer la recherche scientifique en nos langues. Elles restent les véritables richesses qu’on pourra exposer au concert des nations car, autour de chacune d’elles, sont forgés tout un savoir-faire et toute une organisation socioculturelle et économique. Certaines organisations religieuses et certains projets coopératifs le font déjà. Juste qu’il s’agit là, d’une alphabétisation orientée surtout avec les organisations religieuses, oui, prenons par leurs langues pour mieux les désorienter de leurs valeurs les plus chères. En tout cas, alphabétisons davantage en nos langues.

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