L’actrice et réalisatrice franco-guinéenne Maïmouna N’Diaye, lauréate du prix FESPACO et aux Trophées francophones 2015 de la meilleure interprétation féminine pour  ‟L’œil du cyclone” du Burkinabé Sékou Traoré, fera partie du jury du festival de cannes 2019 qui dévoilera son palmarès le 25 mai prochain.

Née de père sénégalais et de mère nigériane, Maïmouna N’Diaye a passé son enfance en Guinée-Conakry, puis a vécu en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. C’est lors de ses études en médecine en France qu’elle a découvert le théâtre. Maïmouna possède plusieurs cordes à son arc. Après avoir obtenu son diplôme d’études théâtrales supérieures, elle a regagné l’Afrique. « Je me considère comme Africaine et c’est une chance que j’ai de venir de tous ces pays, d’appartenir à toutes ces cultures, de les mettre à profit. Je suis chez moi là où je me sens bien. Si j’ai quitté la France, c’est qu’il n’y a pas tant de rôles pour les acteurs africains. Je crois que c’est plus facile de mener ma carrière en vivant au Burkina Faso et en effectuant des allers retours entre l’Afrique et l’Europe plutôt que de vivre en France», a t’elle affirmé.

Elle devient actrice sous la direction d’Otar Iosseliani dans “La Chasse aux papillons (1992)” et de Michel Ocelot à qui elle prête sa voix dans «Kirikou (1996)». Elle s‘installe ensuite en Côte d’Ivoire où elle rejoint la troupe de théâtre ‟Ymako Teatri” et réalise en parallèle des documentaires parmi lesquels «Warbassanga (1998)» et «Tranches de Vie» présentés au FESPACO en 2009 à partir de portraits faits pendant les drames qu’a connu le pays. Elle alterne en tant qu’actrice des rôles à la télévision, dans des courts et longs métrages : «Bol d’amour» de Jacques Trabi (2001), «Jardin en automne (2005)» d’Ottar Iosseliani, «Une femme pas comme les autres» d’Abdoulaye Dao (2008) et «Ça tourne à Ouaga» de Irene Tassembedo. Elle a aussi fondé l’association Maimoundi.

Tout cela malgré les difficultés de percer dans un milieu dominé par les hommes. « Il y a de plus en plus de femmes dans le milieu de la culture, notamment dans la musique où l’on retrouve beaucoup de chanteuses. C’est toutefois plus difficile au cinéma, c’est un combat qui n’est pas fini. Le cinéma a longtemps été dominé par les hommes parce que certains n’acceptaient pas que leurs femmes travaillent dans ce milieu. Nous ne sommes pas des extraterrestres et nous sommes de plus en plus nombreuses à faire notre place au cinéma, même si ce n’est pas facile d’y gagner sa vie en Afrique. Je ne sais pas si les jeunes femmes me voient comme un modèle, mais je vois dans le regard des jeunes qui m’interpellent dans la rue que je peux en être un, et j’espère que c’est dans le bon sens », a déclaré Maïmouna N’Diaye.

Vedette de la populaire série télé ivoiro-burkinabée « Super flics », l’actrice se retrouve souvent à incarner des justicières, tel son rôle d’avocate dans “L’œil du cyclone” qu’elle avait d’abord créé sur les planches. « Ce n’est pas ma soif de justice, mais des coïncidences qui m’ont emmené à jouer ces rôles. Ce n’est pas moi qui ai demandé ces rôles. Cela dit, je suis assez contente de mon rôle dans L’œil du cyclone», dit-elle à ce propos.

Maïmouna N’Diaye représentera ainsi l’Afrique dans le jury du 72e festival de Cannes, qui s’ouvre le 14 mai prochain.

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