Le 06 Octobre dernier a eu lieu à Johannesburg le lancement officiel de la Fondation de l’innovation pour la démocratie en Afrique.

La création de la Fondation pour la démocratie en Afrique a été l’une des recommandations phares émises par l’historien et philosophe camerounais, Achille Mbembe, en amont du sommet Afrique-France 2021.

Ce projet vise à promouvoir la démocratie sur le continent ayant plus de jeunes dans le monde. La fondation aura donc pour mission d’impulser et d’accompagner le renouvellement en profondeur de la pensée et des pratiques de la démocratie sur le continent Africain.

Ainsi, le premier dialogue de la toute jeune Fondation pour la démocratie en Afrique a eu lieu le  6 octobre 2022  en Afrique du Sud à Johannesburg.

Une centaine de participants se sont donc donnés rendez-vous en Afrique du Sud  pour approfondir les réflexions dans le cadre du lancement de cette fondation qui compte relancer l’agenda démocratique.

La cérémonie de lancement s’est déroulée solennellement dans les locaux de l’incubateur Tshimologong.

Elle a vu la participation de Mme Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’État auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux; de l’ambassadeur de France en Afrique du Sud, M. Aurelien Lechevallier; des responsables de l’Institut Français; des membres du Conseil d’administration et du comité de préfiguration de la Fondation; des activistes; des acteurs de la societé civile; des journalistes; des jeunes et femmes d’Afrique et d’Europe.

“Nous voulons créer de nouveaux outils qui permettent de refonder la relation. Une relation qui libère, une relation enrichissante plutôt qu’une relation qui enchaîne.”, a expliqué Achille Mbembé.

 « La fondation est une institution africaine au service de l’Afrique, au service de la refondation de la démocratie d’abord en Afrique et au service du dialogue qui doit nécessairement avoir lieu entre l’Afrique et le monde en général. Elle n’est pas un outil d’expansion de l’influence française en Afrique » ; a protesté Achille Mbembé, l’an dernier face à Emmanuel Macron qui suggérait la création d’un fonds d’innovation avec une gouvernance indépendante, pour aider les acteurs du changement sur les questions de gouvernance et de démocratie en Afrique.

Ladite fondation fait partie des nouveaux dispositifs et outils qui vont permettre d’innover non seulement la pratique de la démocratie sur le continent africain, mais aussi de repenser les relations entre l’Afrique et l’Hexagone.

Le philosophe Mbembé a éclairé la lanterne des participants sur les raisons qui ont conduit au lancement d’une telle institution et les raisons qui ont conduits au choix de l’Afrique du Sud pour abriter le siège de la fondation pour la démocratie.

 « Premièrement, la fondation n’est pas francophone, elle n’est pas non plus française, elle est panafricaine et elle a une vocation panafricaine. Sa vocation va au-delà du cadre linguistique ou néocolonialiste, car elle va apporter sa contribution dans l’enracinement de la démocratie dans tous les pays africains » ; aurait témoigné l’historien camerounais.

 « En Afrique du Sud, on dispose tout de même d’institutions puissantes capables de protéger la fondation et de garantir son indépendance. Par exemple la fondation telle qu’elle existe maintenant est une organisation de droit sud-africain. La législation sud-africaine dispose de mécanisme pour abriter ce genre d’institution autonome et indépendante … » a-t-il ajouté en précisant que la fondation aura aussi trois antennes régionales en Afrique ainsi qu’à Marseille ou Paris.

Selon Mme Lesley WILLIAMS, PDG de l’incubateur de Tshimologong, son entreprise est un centre d’innovation numérique qui vise à créer des entrepreneurs numériques africains de premier plan.

« Nous sommes donc, le lieu des nouveaux départs. Je ne vois donc pas d’endroit plus approprié pour lancer la fondation de l’innovation pour la démocratie, car il s’agit en effet d’un nouveau départ, d’un nouveau dialogue » ; a -t-elle martelé.

La fondation a été dotée de 50 millions d’euros sur cinq ans et son responsable est l’universitaire sénégalais et philosophe Souleymane Bachir Diagne. Malgré que le financement du démarrage de ce projet provienne de la France, la fondation pour la démocratie en Afrique n’est pas francophone mais plutôt panafricaine au-delà des découpages hérités de la colonisation.

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