Christelle Johnson est une artiste dont la renommée n’est plus à présenter. Passionnée de l’entreprenariat et engagée dans les luttes africaines, Christelle Johnson adhère au concept S’Aimer Au Naturel pour lutter contre la dépigmentation afin de valoriser la peau noire. Dans cette interview, la star togolaise vous parle de sa vie mais aussi du combat qu’elle mène en faveur de l’Afrique.

Christelle Johnson vous êtes artiste de la chanson, promotrice culturel, entrepreneure, vous résidez et travaillez en France, décrivez votre journée type de travail ?

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Je suis Christelle JOHNSON artiste de la chanson et Présidente de l’ONG Coup de Pousse Chaine de l’Espoir Nord-Sud (CDP-CENS). Je vis en France, où en plus de mes activités artistiques et associatives, j’interviens en tant qu’Accompagnante d’élèves en situation de Handicap dans des écoles privées et publiques. 

Mes journées sont souvent bien meublées et très actives. Après le réveil, je prends un petit temps de méditation avant de me plonger dans mes différentes tâches quotidiennes. J’aime bien cet instant, parce que c’est le meilleur moment de ma journée, où je me retrouve avec moi et je décide des objectifs à atteindre. Je passe cet instant magique dans une ambiance de musique, dont le choix dépend de mes humeurs.

Ensuite je me rends à mon lieu de travail où je me consacre à aider les enfants qui font face à différents types de difficultés. Il s’agit concrètement d’apporter à ces élèves :


Dans le cadre éducatif et apprentissage 

Un soutien dans la compréhension et dans l’application des consignes du travail pédagogique, un accompagnement du travail différencié, une articulation avec l’apprentissage conduit par l’enseignant, une aide à la concentration et à l’attention adaptée des activités ;


Dans le cadre social 

Une mise en confiance dans leurs environnements, une incitation à réaliser des activités avec d’autres enfants, à échanger, à prendre la parole ;

Dans le cadre de l’aide humaine

Une sécurité par adoption de l’environnement, matériel et physique ;

Au cours de ma pause, je profite souvent pour passer des coups de fil à mes proches et prendre de leurs nouvelles. C’est également pour moi l’occasion de discuter avec mes collaborateurs relativement à mes projets artistiques et associatifs.


Les soirs, après les diners, j’essaye de travailler parfois sur mes compositions, soit une mélodie, soit un texte, ou carrément, si j’ai encore l’énergie, je m’attaque aux projets de l’ONG. À travers toutes ses activités, je trouve toujours du temps à consacrer à ma famille, puisque c’est elle ma source de motivation et d’inspiration.

Que défend votre ONG Coup de Pousse Chaine de l’Espoir Nord Sud et quels sont les projets que vous portez ?

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Notre ONG défend les droits et l’épanouissement des enfants ainsi que l’autonomisation des femmes vulnérables à travers les projets que nous portons. Ainsi, de l’aide à la scolarisation des enfants démunis au salon de la jeune fille, en passant par la sensibilisation sur les grossesses précoces en milieu scolaire, les échanges interculturels entre les jeunes de la France et du Togo, la formation sur les bases de la petite enfance, les camps chantiers et l’incitation à être naturel à travers les journées « Nappy Days », nous essayons avec les moyens limités dont nous disposons, d’apporter notre contribution au bien-être des enfants et des femmes vulnérables des différentes régions du Togo.

Infatigable, vous êtes à l’initiative d’un événement baptisé “NAPPY DAYS”, que prône cette initiative et un point sur les actions menées ?

 « Nappy Days » est l’initiative d’une équipe dont je fais partie et qui prône la valorisation de la beauté noire par les cheveux naturels. Il s’agit ainsi de libérer les jeunes noirs et métisses des préjugés et clichés longtemps entretenus, et d’affirmer l’identité culturelle noire africaine. A travers cette initiative, il s’agit également de faire découvrir le travail et le talent des professionnels du cheveu naturel et favoriser ainsi l’éclosion d’une mode de cheveu naturel.


Nous lancerons très prochainement, la nouvelle édition de cet évènement avec comme thème cette année « Nappy Hair – Happy Me ». Dans le cadre de la crise sanitaire qui sévit, nous axerons nos activités cette année par le biais digital afin de respecter les consignes édictées par les autorités publiques. 


Dans cette dynamique, et compte tenu du fait nous partageons les mêmes objectifs, nous avons accepté collaborer avec « S’AIMER AU NATUREL » sur ce projet.

Justement ” Nappy Days” est la valorisation de cheveux naturels donc l’amour du naturel, ligne à penser de la campagne S’AIMER AU NATUREL”, qu’est-ce que vous aimez dans le naturel ?

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Le naturel est pour moi, en des termes simples, ce que nous sommes, et qui nous rattache à une certaine identité culturelle. Ainsi, aimer le naturel, au risque de se répéter, c’est s’aimer soi-même comme on est. J’aime en fait, me sentir moi-même tout le temps, j’aime donc le naturel.

Comment vit-on au quotidien ce choix de vie au naturel qui passe un message aussi, celui de la chevelure, la peau, le vestimentaire etc…

Je ne cache pas que le choix de vivre au naturel implique des restrictions et impose de prendre des dispositions pour entretenir ce naturel. Mais après l’avoir expérimenté, je pense que ça vaut le coût de s’y aventurer. J’apporte ainsi sans cesse des soins particuliers à ma peau et à mes cheveux que je reçois auprès des professionnels du naturel que je côtoie.

Le choix de mes vêtements est également guidé par ce désir de rester naturel. Pour se faire, j’essaye de valoriser le pagne et les accessoires de beauté provenant de ma culture africaine.

Comment arrive-ton à s’accepter tel que l’on est ?

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On ne finit pas un jour par s’accepter tel que l’on est. Mais on apprend plutôt chaque jour à mieux se découvrir et à aimer ce qu’on découvre. En fait, nous oublions souvent que l’être humain est plus que l’aspect corporel qu’on voit. L’homme est esprit, il est doté d’intelligence et de la capacité d’aimer et de s’émerveiller devant le beau. Ainsi, l’être humain peut par diverses manières impacter son entourage tant qu’il a cette volonté. 


S’accepter tel que l’on est, est d’abord une décision qu’on prend et ensuite un mode de vie qu’on essaye d’adapter à tous les domaines de son existence.

S’aimer au Naturel véhicule un message capital, celui de l’acceptation de soi et sensibiliser contre la dépigmentation, quel est votre mot d’alerte face à ce fléau qui mine les sociétés africaines ?

Je suis d’accord avec vous que « S’aimer au Naturel » véhicule effectivement un message capital notamment celui de l’acceptation de soi. Et comme je l’ai dit précédemment, s’accepter tel que l’on est, est un choix et un processus. Ainsi, mon message à l’endroit des frères et sœurs qui pratiquent la dépigmentation, soit par choix, soit par concours de circonstances, sera tout simplement de leur dire que lorsqu’on fait un choix et qu’on constate que ce choix nous cause plus de problèmes que de solutions, ou est susceptible de nous en causer dans un futur proche, il est important de revoir la voie sur laquelle on s’est engagé, et de privilégier sa santé avant tout et à tout.

On en vient à la beauté, quels sont vos astuces beautés ?


Mes astuces beautés sont très simples et pas différentes de ce que font beaucoup de personnes autour de vous. Il s’agit de faire régulièrement du sport, de la méditation, de soigner son alimentation en choisissant des produits bio/naturels qui renforcent notre santé, et d’utiliser les ingrédients de beauté qu’on peut faire soi-même à partir des éléments naturels, et des tutoriels sur internet, pour se rendre belle sans abimer son bien-être.

Un mot aux hommes qui poussent les femmes à se blanchir la peau

La question que je ne cesse de me poser par rapport à ce fléau est : pourquoi ces hommes ne se blanchissent pas eux-mêmes la peau ? Si cela était si bénéfique pour la santé, je suis sûr qu’ils le feraient en premier. Si donc, ils ne le font pas, et qu’ils poussent plutôt les femmes à leur faire, pour la satisfaction de leurs yeux, sans tenir compte des impacts sur la santé, c’est totalement injuste. J’en appelle donc à leurs responsabilités en tant qu’hommes garants du bien-être des femmes, afin qu’ils aident ces femmes à arrêter par se faire du mal.


Parlons musique, quel est votre actualité bien que les conséquences fâcheuses de la crise sanitaire à coronavirus ne facilitent en rien les choses ?

La crise sanitaire a touché durement le secteur de la culture en général, et les artistes essayent tant bien que mal de se maintenir. Je n’échappe pas à cela également. Je suis en train de travailler sur un certain nombre de projets pour ma carrière pour cette année 2021, que je dévoilerai les mois à venir, en tant compte de l’évolution de la crise sanitaire. Mais en attendant, j’invite tout un chacun à visiter ma chaine YouTube afin de redécouvrir mes œuvres qui sont intemporelles. 

Pour finir Christelle Johnson votre souhait pour l’Afrique et ses fils et filles pour 2021 ?

Je constate que notre manque de solidarité ne cesse de nous diviser et de nous individualiser. Il est temps d’aimer notre continent et de s’unir pour son développement.

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