Les diasporas possèdent un nouvel outil pour transférer les fonds à moindre coût C’est le défi que s’est lancée l’entreprise Tap Tap Send pour proposer une alternative aux solutions déjà existantes.
Les transferts de fonds internationaux représentent une manne financière non négligeable pour les Etats africains. Les sommes atteignent parfois jusqu’à 30% des PIB nationaux à l’instar du Soudan du Sud et 10% pour le Sénégal, selon certaines études de la Banque Mondiale. Mais en ces temps de pandémie, les montants et la fréquence des envois risquent d’être amoindris en raison de la COVID-19 et de ses conséquences économiques: «Les difficultés liées à cette instabilité freinent nos possibilités financières bien que le cœur ait ses propres raisons et que nous voudrions subvenir aux besoins de nos familles et collaborateurs sur place», explique André Tchangueu – entrepreneur franco-camerounais implanté en France.
En cause: les frais des transactions appliquées par les principaux opérateurs. «Quand vous devez débourser près de 4 000 FCFA en frais, c’est très élevé alors que nous sommes dans une crise économique qui ne fait que durer. Sans oublier les queues interminables aux abords des agences», conclu-t-il. Ajouté à ces problèmes, il n’est pas toujours commode pour les bénéficiaires de se rendre à un guichet. Une startup a donc trouvé une solution : envoyer directement les fonds depuis l’Europe sur les téléphones portables des bénéficiaires en pariant sur l’interopérabilité.
TapTap Send a flairé le bon filon. «Avec nos comptes, nos clients peuvent envoyer directement les fonds via MTN ou Orange Money qui sont les opérateurs les plus répandus en Afrique de l’ouest et centrale notamment au Cameroun avec le code CMR237», explique Fatimatou Ousmanou, Responsable des acquisitions en lien avec l’Afrique. «Avec des frais évalués à moins de 2 000 FCFA et une instantanéité des opérations, les clients gagnent du temps et les frais sont amoindris. En ces temps de crise, nous pensons que c’est une alternative crédible aux services existants», résume-t-elle.
La diaspora au cœur du jeu
L’émergence de TapTap Send rabat les cartes dans ce secteur. « La digitalisation des procédés permet un gain de temps et l’expérience utilisateur devient importante notamment dans la gestion des portefeuilles clients en cas de litiges ou problèmes que les utilisateurs peuvent rencontrer», admet-on au sein de la direction de l’entreprise. A l’instar de N26 ou Transferwise, chaque structure défend sa propre politique en matière de relation client. Pour TapTap Send, il s’agit de parier sur une forte réactivité. «Nous avons une FAQ et une équipe qui rappelle les utilisateurs sur leur téléphone portable en cas de problème particulier. Nous répondons de manière instantanée», indique-t-on.
Pour l’heure, l’entreprise qui a bouclé une importante levée de fonds revendique jusqu’à plusieurs milliers d’utilisateurs entre l’Europe et l’Afrique. Mais Tap Tap Send ambitionne de continuer sa progression en renforçant sa présence au Cameroun avec le fameux code CMR237. «C’est un pays à fort potentiel. Les utilisateurs camerounais sont nombreux alors qu’il y a une forte croissance économique au pays du CMR 237», analyse Fatimatou Ousmanou. Le marché camerounais : un développement d’avenir ?