Par: Rudy Casbi

La RDC ne manque pas de talents et ses entrepreneurs en font l’éclatante démonstration à l’instar de Jonathan Monunu.  Son objectif est simple : avec le numérique et l’éolienne, l’eau pourrait être accessible à tous. 

Cette innovation devrait faire couler beaucoup d’encre dans les années à venir. Des entrepreneurs originaires de la République Démocratique du Congo ont une idée dont l’avenir nous démontrera à coup sûr, la pertinence: «Grâce à l’éolienne, nous pouvons produire de l’eau!», explique Jonathan Monunu.

Cet entrepreneur de 27 ans s’est lancé dans le projet d’une vie à partir d’un constat simple. «Il y a trois ans, je me suis rendu à l’intérieur du pays. Et j’ai constaté les dégâts que causait la consommation d’une eau impropre, engendrant différentes maladies. Des enfants de 12 ans mourraient car ils n’avaient pas accès à une eau de qualité».

Issu d’une famille de cinq enfants vivant avec des revenus modestes, Jonathan Monunu s’est construit de solides convictions au fil du temps. « j’ai un parcours en gestion des entreprises. J’ai démarré mon parcours professionnel dans une entreprise pharmaceutique. J’ai aussi effectué des recherches dans le secteur hydrique dans le cadre de mes activités professionnelles», dit-il.

Une innovation sans limite

Jonathan Monunu a crée un système révolutionnaire. « A l’arrière des climatiseurs, j’observais que des gouttelettes d’eau jaillissaient de l’appareil car le vent et l’humidité de l’air faisaient sortir de l’eau en petite quantité en raison de la condensation des éléments naturels», se souvient-il. Leur technologie est simple. Elle consiste à mettre sur pied des stations d’eau dans différentes localités de 3 000 – 5 000 personnes. «J’ai construit une éolienne qui va engendrer des gouttelettes qui seront traitées grâce à un filtre interne».  Mais son invention ne se limite pas à cela. En plus de produire indépendamment sa propre eau, il en assure aussi la distribution grâce à un système de carte automatisée. «J’ai mis en place un système pour rationaliser les quantités d’eau pour chaque villageois. Chacun d’eux viendra avec une carte qu’on posera sur un scanner et celle-ci indiquera si le villageois possède encore assez de crédits pour une quantité d’eau supplémentaire. Alors un voyant vert s’allumera et la pompe s’activera automatiquement», détaille-t-il.

La tablette, un allié de poids

L’entreprise peut produire jusqu’à 1m3. Cela correspond à 1 000 litres revenant à 2l par personne par zone de distribution où se concentrent 500 villageois. Si le projet s’annonce ambitieux, Jonathan  Monunu démarre progressivement. «J’étudie l’impact de notre solution auprès des particuliers. Nous démarrons avec un prototype de distribution qu’on joint à l’utilisation d’une tablette qui fonctionne également à l’énergie produite par les éoliennes», précise-t-il. Cette étape préfigure la suite de l’évolution de l’entreprise tenant compte des améliorations qu’elle devra apporter au fil des mois. «Une tablette peut contenir jusqu’à 100 données concernant mes utilisateurs. Je teste sur un panel de 100 personnes avant d’élargir ma base», indiquent Jonathan Monunu et ses associés. «Cela m’est rendu possible car j’ai plusieurs soutiens comme celui du fabricant de tablettes qui est une entreprise locale avec qui j’espère travailler sur le long terme», insiste-t-il. Ce projet va certainement attirer l’attention des autorités, des ONG locales ainsi que les fondations. «Près de 300 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, cette innovation est donc la bienvenue et j’espère travailler avec cette jeune entreprise si elle parvient à finaliser l’élaboration de son innovation», affirme Michel Yao, membre de la direction du bureau régional pour l’Afrique au sein de l’OMS. Au préalable, une grande campagne de distribution d’eau potable devrait avoir lieu à Kinshasa, capitale de la RD Congo.

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