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Interview / Zoom sur Menteur Ambulant !

Un professionnel dans le métier de l’art au Togo ; il est slameur et auteur de textes voilés à travers lesquels il raconte la vie et ses tours. Il est nommé Menteur Ambulant. Un conteur pas comme les autres.

Bonjour Monsieur ! Présentez- vous à nos lecteurs s’il vous plait !
Bonjour MyAfricaInfos ! Je suis Zakli Kokouvi Mawouena alias Menteur Ambulant, Togolais et prince héritier de la Mentoland, le pays des menteurs.

Pourquoi Menteur Ambulant ?
Menteur Ambulant, juste parce que je dis des textes mensongers qui imagent la réalité puisque toute vérité dépend de l’observateur.

Toute vérité dépend de l’observateur ? Comment ?
Ah oui ! Toutes les vérités dépendent de la position de l’observateur dans ce sens qu’un homme dans une case sombre verra tout en noir alors qu’un autre dans une case éclairée distinguera tout objet que son regard croise. Bref, on fait admettre au monde la vision du plus fort comme une vérité et celui du plus faible comme un mensonge. En d’autres termes, ce qui définit AHOLOU ne définit pas PIERRE.

Que faites-vous dans l’art ? Et comment mettez-vous vos idées en scène ?
Je me suis réfugié dans le slam, puisque mon art est une mayonnaise de poésies, d’humour et de contes.
Mes idées me viennent de mes vécus, de l’observation de mon environnement, les remue-ménages, tous les sujets qui peuvent changer le quotidien des dignes hommes m’intéressent.

Avez-vous choisi l’art ? Ou c’est plutôt l’art qui vous a choisi ?
Comédien à la base, l’amour de mon art vient du théâtre. Je pense que l’art n’est pas un sacerdoce mais une question d’élu. Au-delà de cette aptitude plus ou moins innée, je suis diplômé en Comptabilité contrôle audit, et en Gestion de projet culturel dans les collectivités. Actuellement, je prépare un Master en audit et contrôle des risques bancaires.

Avez-vous un spectacle à venir ?
Aujourd’hui, je suis plus dans la promotion du slam au Togo. Ainsi, le dernier dimanche de chaque mois, ma structure “La Dose du slam” met en scène des slameurs de la capitale. Aussi avec l’Association Calebasse Challenge, nous venons de lancer la coupe nationale du slam, avec les sélections à l’intérieur du pays à partir de fin juin. La finale aura lieu lors du Festival Grand Show Calebasse Challenge prévu pour les 2 et 3 novembre 2018 à l’Institut français du Togo à Lomé.
Mes dates artistiques en vue sont : fin juin 2018 pour le Festival de slam action au Gabon et début octobre 2018 pour Fishgoni au Niger.

Quels sont les artistes slameurs et paroliers qui vous inspirent sur le plan national, africain, et international ?
Je vais peut-être vous surprendre mais aucun slameur ne m’inspire ; d’où ma particularité. Cependant, je m’inspire beaucoup de l’endogène et des humoristes comme Garden Marley et MAMANN.

Vous aviez fait une collaboration avec un artiste, racontez-nous !
Oui ! En fait, j’ai fait plusieurs collaborations dont La plume nègre où nous avions fait un album de 12 titres et deux clips dont “Réveillez-vous” et “A chacun son diable” avec Az Fofolly, Saffson , Amzon , Kaporal Wisdom et Menteur Ambulant. Quatre spectacles d’une heure, Duel de mot avec Harmonie du Bénin, Duel de drague avec Feshal du Togo, Délire de l’océan avec Tabala du Togo et Libre en slam le dernier en mars 2017 à Bruxelles avec Joy de Bruxelles, Nervno d’Haïti, Bérekia de Guillane, Kjt de Québec, Larry, Dsing du Gabon et Makwa de Madagascar.

Avec quel autre artiste ou parolier aimeriez collaborer si l’occasion vous était donnée ?
Je suis ouvert à toute collaboration. Le hasard n’existe pas ! Nous avons toujours la coexistence des choses qui résulte des rencontres donc je n’ai pas de rêve défini, tout arrive au bon moment.

Etes-vous du même style que Grand Corps Malade ou Kerry James ?
Non ! Mon art est une renaissance de l’art du griot et qui ne se définit pas forcement dans les styles des noms que vous venez de citer. Mais c’est des gens que je respecte du fait de leurs œuvres.

Avez-vous déjà réalisé des spectacles ?
Oui ! je suis à une trentaine de spectacle depuis 2009 à aujourd’hui et ce, dans plusieurs pays dont le Togo, le Benin, le Burkina-Faso, le Niger, la Côte d’Ivoire, le Ghana et la Belgique.
J’ai raclé 8 fois le concours “Je dis jeudi”. Il s’agit d’une compétition de slam initié par Maras un slameur français au Togo en 2013 qui regroupait les slameurs Togolais, ceux de la sous-région et du monde. Je fus finaliste de la sélection coupe du monde au Togo en 2014. J’ai également été lauréat du concours d’Amnesty international sur les droits de l’homme au Togo en 2015.
Depuis 2016, je suis directeur du Festival Grand Show Calebasse Challenge, une compétition et performance en slam qui regroupent les slameurs Africains et de l’Occident. Lauréat du concours Résidence Libre en Slam à Bruxelles avec un concert, je suis souvent Artiste invité sur les grandes rencontres internationales à Lomé.

L’accomplissement d’aucune œuvre humaine n’est aisé ! Quelle est votre principale difficulté ?
Un élève dans son cursus scolaire doit éprouver des épreuves pour obtenir ses diplômes. Comme tout art, l’artiste doit faire preuve de pénitence avant une notoriété. C’est le cours des choses dans une vie artistique, donc ce ne sont pas des difficultés.

Avez-vous une autre activité au-delà de votre passion artistique ?
Je suis artiste à plein temps, promoteur culturel et enseignant de comptabilité dans mes heures perdues.

Comment arrivez-vous donc à concilier votre passion et votre métier d’enseignant ?
Les cours de comptabilité et le slam sont tous deux des passions, donc pas d’ambiguïté entre les deux univers. D’ailleurs, je donne des ateliers de slam à tous les amoureux de la poésie et de scène tous les mercredi soir depuis 4 ans au centre de formation bancaire du Togo. Par conséquent, la conciliation des deux est une harmonie parfaite.

Avez-vous un conseil pour les jeunes amoureux de l’art, le slam ?
Je dirai aux jeunes d’être persévérant et de rouler à contre-courant ; c’est à dire ne pas suivre la mode. En revanche, c’est à la mode de suivre votre sens de créativité et beaucoup d’innovation. Je finirai par cette citation de Victor Hugo ‘’ le dire ai-je dis mais bien le dire fait le charme de la magie’’

Merci Menteur Ambulant
Merci à vous également !

Contacts de Menteur Ambulant
E-mail : menteurambulant@gmail.com
Facebook: https://www.facebook.com/menteur.ambulant

YouTube: https://www.youtube.com/channel/UClvVVCaz4njyM_5grCR9y9Q/featured

 

Propos recueillis par Jacob Kate

Essenam K²

Journaliste Web

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