Les fonctionnaires du secteur éducatif ivoirien sont en grève depuis le début de la semaine. Une grève que les autorités jugent illégale. Elles menacent de suspendre les salaires des enseignants qui eux, ne décolèrent pas.
Au-delà d’une longue liste de revendications, c’est la réforme des retraites qui envenime la situation. Adoptée en 2012, la réforme a porté l’âge de la retraite de 55 ans à 60 ans. Cette réforme prévoit également la réduction des pensions de retraite de 30% ou même de 50% pour certaines classes de fonctionnaires.
Si les fonctionnaires fustigent cette réforme, les autorités ne voient pas les choses du même œil. Pour le gouvernement, le déblocage des avancements bloqué depuis 20 ans est à saluer. “Cette mesure a été prise depuis 2012 et tout le monde voit comment le processus de la retraite est en train de s’améliorer, à la satisfaction des retraités”; a indiqué Kandia Camara, la ministre de l’Éducation nationale.
Se faisant porte-parole du gouvernement, elle estime que la grève qu’observent les enseignants depuis lundi est “un mouvement illégal”. “Donc, nous demandons aux fonctionnaires en général, mais en particulier aux enseignants, de se remettre au travail”; a-t-elle martelé ce vendredi lors d’une rencontre avec plusieurs acteurs de la société civile.
Par conséquent, “si la grève continue, le gouvernement fermera les écoles et les salaires des enseignants seront suspendus”, a menacé la ministre. Des menaces qui semblent ne pas faiblir la détermination des grévistes. Suite à plusieurs rencontres infructueuses entre la ministre de l’Éducation et l’intersyndicale de l’enseignement primaire et préscolaire de la Côte d’Ivoire (ISEPPCI), les syndicats ont décidé de reconduire les mouvements de débrayage lundi.
“Nous avons décidé de reconduire notre grève lundi”, a annoncé le leader du syndicat enseignant le MIDD (Mouvement des Instituteurs pour la Défense de leurs Droits), Mesmin Comoé.