Survenu la semaine dernière sur les côtes ghanéennes dans la région de la Volta, un raz de marée aurait occasionné d’énormes dégâts en balayant environ 500 logements et une large partie de la côte sur son passage. Près de 4.000 personnes ont été déplacées dans les districts d’Angola, de Keta et de Ketu Sud.
L’élévation du niveau de la mer est un problème qui subsiste depuis belle lurette en Afrique de l’Ouest et la menace s’accroît au fil des années. Plusieurs victimes de cette catastrophe sont souvent forcées d’abandonner leurs maisons et de perdre leurs moyens de subsistance.
Le directeur général adjoint de l’Organisation nationale de gestion des catastrophes du Ghana (NADMO) M. Seji Saji Amedonu a affirmé que les premières évaluations de ce raz de marée ont montré une dévastation massive.
« Les données que nous avons obtenues indiquent que près de 200 à 300 maisons sont affectées, puis ceux qui sont déplacés le plus important, j’ai entendu dire qu’ils sont à peu près en dessous de 4000, et c’est un nombre assez énorme. Donc, la dévastation pour nous est assez grave et nous y accordons toute l’attention nécessaire, le plus durement touché, d’après ce qu’on m’a dit, est la région de Keta » a-t-il déclaré.
Ce dernier a mentionné qu’il évaluait les dommages causés aux maisons pour déterminer celles qui peuvent être récupérées ou temporairement restaurées pour servir d’abris aux propriétaires.
Un bilan Choquant
Même si les ravages occasionnés par les raz-de-marée ne sont pas nouveaux sur le littoral de Keta, les dégâts cette année ont été énormes, perturbant les principales activités économiques, affectant les femmes, les enfants et d’autres personnes vulnérables dans ces communautés.
« C’est le troisième raz-de-marée cette année mais c’était le plus gros (…) Cela devient inquiétant. Nous n’avions pas connu cela à cette ampleur depuis de nombreuses années » a indiqué M. George Kwadwo Ayisi, directeur des communications de la NADMO.
Certains résidents ont reçu un abri temporaire et des refuges pendant que l’évaluation est en cours. D’autres résidents de la municipalité de Keta se sont retrouvés sans abri après le raz de marée qui a balayé leurs maisons dimanche dernier à l’aube.
Des communautés comme Abutiakope, Kedzikope et Keta Central sont largement touchées dans la mesure où les résidents n’ont rien à sauver.
À Anloga, les habitants de Dzita, Agbledomi, Atiteti, Agokedzi et Fuveme ont également été déplacés par les violents raz-de-marée qui ont balayé les communautés aux petites heures de dimanche. Des propriétés représentant des milliers de cedis ghanéens ont été détruites.
Les vagues de cette année ont affecté de nombreux ménages et individus, déplaçant de nombreux résidents et détruisant des équipements de pêche, du bétail et d’autres objets de valeur.
Des solutions prises
Le député de Ketu Sud, Dzifa Gomashie, affirmait que les effets des vagues dépasseraient ce que les résidents subissent actuellement si des mesures n’avaient pas été prises plus tôt.
Réagissant aux inquiétudes, le ministre des Travaux et du Logement, Francis Asenso-Boakye, a révélé que le ministère des Finances allouerait des fonds pour la construction de la deuxième phase du mur de défense maritime de Keta.
Par ailleurs, le directeur général de la NADMO M. Eric Nana Agyemang Prempeh, a indiqué qu’une équipe de sa tenue a été déployée dans la municipalité de Ketu Sud pour présenter des articles de secours aux résidents rendus sans abri par les récents raz-de-marée.
Selon lui, l’équipe a commencé une évaluation de la situation et bien qu’elle n’ait peut-être pas le nombre exact de personnes affectées, la NADMO est prête à distribuer les articles de secours.
Afin d’atténuer les conséquences de l’élévation de la mer, le Ghana a lancé un projet « défense maritime », consistant à poser des blocs de rochers le long des côtes pour créer des digues. La première phase du projet, couvrant 4,3 kilomètres de côte, a été achevée en 2019.
Le ministre ghanéen des Travaux et du Logement, Francis Asenso Boakye, a récemment affirmé que le gouvernement allait bientôt entamer les travaux de la deuxième phase, qui couvrira au moins huit kilomètres.
À la veille du sommet en cours sur le climat COP26 à Glasgow, les Nations unies ont affirmé que plus de 100 millions de personnes extrêmement pauvres en Afrique étaient menacées par l’accélération du changement climatique.
Un responsable local de Keta, Emmanuel Gemegah, a déclaré qu’une aide aux déplacés avait été mise en place. « Le gouvernement a fourni de la nourriture, des vêtements, du savon et des moustiquaires. Les personnes vulnérables restent dans les écoles, les centres communautaires et les églises dans des zones sûres mais d’autres commencent à retourner sur la côte. »
Pour M. Eric Nana Agyemang Prempeh, c’est une catastrophe nationale que personne n’avait prévu. Par conséquent un appel est lancé à tous ceux qui peuvent apporter leur soutien.
Il faut souligner que le quart des 30 millions d’habitants du pays vit sur le littoral.
Rappelons qu’un raz-de-marée est un envahissement exceptionnel du rivage par la mer, une submersion marine dû à une surcote temporaire en d’autres termes une élévation anormale du niveau de la mer.