La menace d’une suspension par la Fifa qui planait au-dessus de la tête d’Ahmad Ahmad a connu son épilogue ce 23 novembre 2020 résultat : le malgache n’est plus à la tête de la plus grande organisation continentale du football africain et il devra en outre verser une amende de 200 000 francs suisses (185 000 euros soit environ 120 250 000 FCFA). Voici les causes.
Le président sortant de la Confédération Africaine de Football (CAF) est accusé de détournements de fonds. Il a de ce fait enfreint aux articles 15 (Devoir de loyauté), 20 (Acceptation et distribution de cadeaux ou autres avantages) et 25 (Abus de pouvoir) de l’édition 2020 du Code d’éthique de la Fifa, ainsi que l’article 28 (Détournement de fonds) de son édition 2018 », précise la Fifa. C’est pourquoi M. Ahmad Ahmad s’est vu démis de toutes activités liées au football professionnel pendant cinq ans par la chambre de jugement de la Commission d’éthique indépendante de la Fifa (communiqué publié sur le site de la Fédération internationale de football association).
M. Ahmad Ahmad parait déloyal aux yeux de la FIFA
Le Malgache élu à la surprise générale en mars 2017, devait révolutionner le monde du ballon rond sur le continent africain longtemps dirigé par le camerounais Issa Hayatou. Malheureusement il ne pourra pas terminer son mandat. « L’enquête sur le comportement de M. Ahmad au poste de président de la CAF entre 2017 et 2019 a porté sur diverses questions liées à la gouvernance de la CAF, dont l’organisation et le financement d’un pèlerinage à La Mecque (Oumra), ses accointances avec l’entreprise d’équipement sportif Tactical Steel et d’autres activités », indique le communiqué de la Fifa.
Dans sa décision, qui a fait suite à une longue audition, la chambre de jugement de la Commission d’éthique a établi, sur la base des informations recueillies par la chambre d’instruction, que M. Ahmad « avait manqué à son devoir de loyauté, accordé des cadeaux et d’autres avantages, géré des fonds de manière inappropriée et abusé de sa fonction de président de la CAF », découvre-t-on dans le même communiqué.
Le leadership de M. Ahmad Ahmad porte les germes de sa propre destruction
Avant son licenciement en avril 2019, le secrétaire général de la CAF, Amr Fahmy accusait M. Ahmad de corruption auprès de la FIFA. Les faits évoqués dans sa lettre sont : le paiement de pots de vin à plusieurs dirigeants, usage personnel de fonds de la CAF et de harcèlement sexuel à l’encontre de plusieurs salariées de la Confédération.
En juin 2019,. Ahmad Ahmad fut placé en garde à vue et interrogé par la justice fraçaise, avant d’être remis en liberté sans poursuite. Il avait, à la même époque, demandé l’aide de la Fifa pour superviser une CAF fragilisée par plusieurs polémiques et des problèmes de gouvernance. La numéro deux de la Fifa, Fatma Samoura, avait effectué un mandat de six mois en tant que “déléguée générale pour l’Afrique). Malgré l’engagement de celle-ci à «apporter son expertise pour évaluer la situation et aider à accélérer la mise en place du processus de réforme en cours », elle n’avait pas été reconduite à la fin en février dernier de son mandat de six mois.
Testé positif au Covid-19, fin octobre, puis hospitalisé, Ahmad observe actuellement une période de convalescence de 20 jours durant lesquels il a quitté son poste. Le premier vice-président, Constant Omari, assure actuellement l’intérim à la tête de l’exécutif de la CAF et ce jusqu’au 30 novembre 2020.
La CAF et le président de la CAF ont pris acte de la décision de la commission d’éthique de la Fifa. En application de ses statuts, la CAF annonce dans un communiqué que l’intérim actuel de M. Constant Omari comme Président de la CAF est de fait prolongé. La CAF s’inquiète « des conséquences sur sa réputation de cette longue procédure », et « maintient le calendrier de l’ensemble de ses activités et programmes. »
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En ce qui concerne la prochaine élection à la présidence de la CAF, le Sénégalais Augustin Senghor, le Mauritanien Ahmed Yahya, l’Ivoirien Jacques Anouma et le milliardaire sud-africain Patrice Motsepe ont déclaré leur candidature. L’élection aura lieu le 12 mars 2021 au Maroc. Rappelons que M. Ahmad ne s’est pas encore prononcer sur éventuel recours. Nous en reviendrons.