Conçu en tant qu’attraction majeure pour les touristes et en tant que centre de recherches et de conservation à la renommée internationale, le Musée national de la civilisation égyptienne (NMEC), a officiellement ouvert ses portes le dimanche dernier à El Fustat, dans la partie ancienne du Caire. Les visiteurs peuvent à présent arpenter les allées de ce nouveau Musée.
Premier véritable musée de la civilisation égyptienne, le NMEC situé sur le site archéologique d’El Fustat dans la partie ancienne du Caire, surplombant le lac Ain El-Seera a désormais ouvert ses portes ce 04 avril 2021. Cette ouverture survient au lendemain d’une parade grandiose dans les rues du Caire, pour transférer les momies de 22 rois et reines de l’Egypte ancienne du musée du Caire place Tahrir à l’aide des chars à leur nouvelle demeure. Ces objets d’art constituent le joyau du NMEC et ne seront exposées au public qu’à partir du 18 avril prochain.
Ayant été conçu par l’architecte égyptien El Ghazzali Kosseiba et l’architecture intérieure par l’architecte japonais Arata Isozaki; ledit musée présente la civilisation égyptienne des temps préhistoriques à nos jours, par une approche multidisciplinaire mettant en avant le patrimoine matériel et immatériel du pays.
Le Musée national de la civilisation égyptienne a un rôle significatif dans la sensibilisation à l’histoire et à la société de l’Egypte moderne et contemporaine (événements, expositions et démonstrations temporaires) mais également en tant que centre dédié aux jeunes du pays.
Les touristes peuvent dès lors se plonger dans l’histoire d’une civilisation unique, l’une des plus anciennes au monde, à travers les quelques 50 000 pièces exposées et provenant de différents musées égyptiens.
Découvertes près de Louxor à partir de 1881, la plupart des 22 momies n’avaient pas quitté la place Tahrir depuis le début du XXe siècle. Depuis les années 1950, elles y étaient exposées dans une petite salle, sans explications muséographiques claires.
Au NMEC, elles apparaitront dans des caissons plus modernes « pour un contrôle de la température et l’humidité meilleur qu’au vieux musée », a expliqué Salima Ikram, professeure d’Egyptologie à l’Université américaine du Caire, spécialiste de la momification. Tout a cependant été pensé pour qu’elles continuent à fasciner.
Elles seront présentées aux côtés de leurs sarcophages, dans un décor rappelant les tombes souterraines des rois, avec une biographie et des objets liés aux souverains.
« La salle qui accueillera les momies royales sera conçue pour que le visiteur ait l’impression d’être dans une vraie tombe. L’inscription au plafond sera d’ailleurs la même que dans les tombeaux originaux. Nous ne nous contenterons pas d’exposer les momies, mais de présenter, derrière chacune d’entre elles, tous les artefacts pertinents, le sarcophage et une empreinte radiographique indiquant l’histoire qui entoure la mort du roi momifié », a détaillé Ahmed Ghoneim, Directeur exécutif du Musée national de la civilisation égyptienne (NMEC).
Il faut souligner que le caractère macabre des momies a par le passé rebuté plus d’un visiteur.
« La raison pour laquelle on l’appelle le Musée de la civilisation est que la chose la plus importante ici est le concept même de civilisation. Il ne s’agit pas d’une époque ou d’un temps spécifique. Chaque vitrine raconte une histoire ou un concept différent de la civilisation », a confié Asmaa Said, conservatrice au Musée national de la civilisation égyptienne (NMEC).
En dehors du musée national de la civilisation égyptienne, l’Egypte doit inaugurer d’ici quelques mois le Grand musée égyptien (GEM) près des pyramides de Guizeh qui abritera des collections pharaoniques.
« Le musée de la place Tahrir ne mourra pas, on va le développer », a cependant assuré le ministre des Antiquités et du Tourisme, Khaled al-Enany.