Tourné au Bénin avec l’actrice Bella Agossou et le jeune espoir Moustapha Oumarou, « Adù » est un film hispano-béninois qui a reçu quatre prix lors de la cérémonie des Goya en Espagne en mars dernier et est désormais disponible sur Netflix.
Le film “Adu “, promu par l’actrice béninoise Bella Agossou est une production espagnole dont une partie a été tournée au Bénin, à Cotonou, Porto-Novo, Adjara, Ouidah, Grand-Popo, Ganvié etc..) avec pour personage principal, Moustapha Oumarou.
Ce film aborde la question de l’immigration en montrant les difficultés liées à la migration vers l’Europe et attire également l’attention sur la protection des animaux.
Claude Balogoun, directeur de “Ganga productions”, producteur délégué au plan national du film a souligné que sa réalisation est la preuve que le Bénin peut abriter le tournage de productions cinématographiques conformes aux standards internationaux.
Au départ, le Bénin était en concurrence avec d’autre pays tels que le Cameroun, le Sénégal, le Ghana sur le projet. Le producteur espagnol du film, Edmond Roch s’est réjoui de cette première œuvre qui a réuni les équipes techniques espagnoles et béninoises.
Six semaines. C’est à peu près le temps qu’a duré le tournage du film sur les terres béninoises, de Grand Popo à Porto-Novo, en passant par Cotonou, Ganvié et la forêt d’Adjarra.
Résumé
Ce film qui a remporté quatre prix sur 13 nominations lors de la cérémonie espagnole des Goyas et désormais disponible sur la plateforme Netflix, croise les destins de trois personnages tourmentés : un petit garçon de six ans prêts à tout pour rejoindre les côtes espagnoles, un père qui renoue difficilement les liens avec sa fille et un garde-côte rongé par le remords.
Bella Agossou, dans son rôle de promotrice.
Si ce long-métrage sur l’immigration suscite beaucoup d’enthousiasme au Bénin, il aurait pourtant pu ne jamais nouer d’histoire avec le pays. Tout est parti d’un pari risqué de l’actrice d’origine béninoise Bella Agossou, vedette de télévision et de cinéma en Espagne.
En 2018, alors qu’elle est sur le tournage d’un autre film en Ouganda, elle réussit à convaincre, sans aucune certitude, l’équipe de production d’Adù de choisir le Bénin pour tourner certaines scènes. À l’origine, celles-ci devaient être réalisées au Cameroun, où se déroule une partie de l’action du long-métrage.
Déjà retenue au casting, l’actrice endosse alors un nouveau rôle sur le projet, celui de médiatrice culturelle. Elle multiplie les missions au Bénin avec une partie de l’équipe de production. D’abord pour visiter les villes et les paysages pouvant servir de décor. Ensuite pour rencontrer les autorités afin d’obtenir les autorisations et les garanties nécessaires pour tourner.
Bella Agossou va aussi aider à révéler à l’écran le jeune Moustapha Oumarou, perle rare dénichée dans les rues de Parakou, ville située au centre du pays, pour interpréter le rôle d’Adù après un mois de casting vain à Cotonou. Partenaires à l’écran (Bella joue sa mère dans le film), elle est également chargée de l’entraîner à jouer. Un challenge pour l’équipe de réalisation.
« C’était comme travailler avec des diamants à l’état brut », a témoigné le réalisateur espagnol Salvador Calvo.
Moustapha Oumarou surnommé « chef quartier » à Parakou s’est révélé particulièrement efficace. Impressionnée par son jeu d’acteur, la production espagnole a même décidé de rebaptiser le film qui devait sortir sous le titre original “Un mundo prohibido” qui signifie « Un monde interdit ».
Le succès du film aux Goya 2021
Le succès d’Adù aux Goya 2021 doit beaucoup au Bénin, à son décor et à son équipe. Si Salvador Calvo a délocalisé près d’une centaine de techniciens et d’acteurs espagnols pour les besoins du tournage, il a surtout compté sur environ 150 techniciens béninois coordonnés par Claude Balogoun.
En participant à ce projet, « le Bénin a gagné une grosse expérience », a affirmé ce dernier, également co-producteur délégué du film.
Bella Agossou, pour sa part voit dans le succès du film Adù les prémices de la réalisation du rêve cinématographique qu’elle nourrit pour le Bénin ; celui de faire de ses terres d’origine un grand lieu de tournage à ciel ouvert.
« Il faut faire en sorte que d’autres professionnels viennent ici et que le Bénin puisse devenir le plateau de tournage d’autres films », a-t-elle soulevé.
L’actrice est d’ailleurs déjà en piste pour attirer d’autres productions internationales au Bénin.