En Côte d’Ivoire , le combat pour les droits de la femme gagne de plus en plus du terrain. La ligue des militantes féministes est très engagée dans cette lutte et ne baisse pas les bras.

“Je pense que maintenant on n’a plus peur de s’attaquer à de grandes figures. Peu importe qui on est, qu’on soit une simple commerçante, un cireur de chaussure, quand on a été victime de quelque chose, il faut que la justice soit de notre côté”; a affirmé Méganne Boho, présidente de la Ligue ivoirienne des droits des femmes.

Au-delà des victimes d’agression et de violences, la place des femmes aussi évoluent en Côte d’Ivoire. ” Il y a un déclic qui est en train de se faire mais on a une société assez conservatrice. Ce sont des petits pas et il ne faut pas les minimiser”: a-t-elle ajouté.

Le mouvement de libération de la parole a déjà dépassé les frontières du pays : des Ligues de défenses des femmes sont apparues ces derniers mois au Bénin, au Tchad et au Mali.

En mars dernier, les militantes de la Ligue avaient permis d’amener devant la justice un ancien footballer ivoirien. La preuve pour Méganne Boho, que “la justice n’a pas de classe sociale”.

Depuis le talk-show sur le viol dans une émission diffusée sur la NCI qui a choqué la côte d’ivoire, la parole des femmes se libère, encouragée par une nouvelle génération de militantes très actives sur la Toile.

Lucie une jeune femme ivoirienne explique avoir puisé son courage dans les témoignages d’autres femmes, qui se sont multipliés ces derniers jours. Elle s’est aussi sentie portée par la mobilisation d’une nouvelle génération de militantes, celles de La Ligue ivoirienne des droits des femmes, plus que jamais décidées à bousculer l’opinion publique.

C’est ainsi que la jeune femme a surmonté sa honte et ses peurs et s’est rendue au commissariat de son quartier à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, pour porter plainte contre son mari violent. Ceci, après des années d’hésitation. Dans la foulée, le mari a été interpellé.

Soulignons que la Ligue est une association fondée en 2020 par dix jeunes Ivoiriennes, aux avant-postes de tous les combats féministes des derniers mois. Le slogan de ces militantes des droits des femmes:   « Pour qu’elles ne soient jamais seules », est diffusé partout où elles peuvent : sur les marchés, dans les lycées, lors de cours d’autodév organisés dans les quartiers. Et plus encore sur la Toile.

« Le web c’est un terrain, tout autant que la rue », a expliqué Bintou Mariam Traoré, membre de la Ligue et à l’origine de l’hashtag #VraieFemmeAfricaine, qui a inondé les réseaux sociaux début 2020 pour dénoncer et tourner en dérision les injonctions faites aux femmes africaines.

Persuadées que leur combat est le bon, les militantes en veulent pour preuve la parole qui se libère.

Les statistiques manquent pour documenter les violences faites aux femmes en Côte d’Ivoire. Mais une enquête commandée par le ministère de la femme en 2018 recensait 3 184 cas pour cette année-là, dont 68 % de violences domestiques. Un chiffre que beaucoup estiment très en deçà de la réalité.

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