Afin d’améliorer la santé mentale et le bien-être de 5 000 000 de femmes africaines et de former 1000 coiffeuses dans 20 villes africaines à l’horizon 2035, L’association Bluemind Foundation propose une solution révolutionnaire baptisée “Heal by Hair”.
En Afrique, les maladies mentales même si elles sévissent, restent encore peu connues et largement stigmatisées. Au sein de ce continent où beaucoup de personnes ont des difficultés pour accéder aux soins de santé pour soulager les maux physiques, la santé mentale se retrouve souvent reléguée au second plan.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), environ 66 millions de femmes souffrent de dépression et de troubles anxieux sur le continent Africain et 85 % d’entre elles n’ont pas accès à un traitement. En effet, seul un pays africain sur cinq a une politique de santé mentale et la plupart consacre moins de 1 % de leur budget de santé au traitement des troubles mentaux. Ainsi, dans des sociétés où la santé mentale est taboue, le personnel soignant insuffisant et les ressources limitées, l’importance de trouver des solutions contextualisées apparait comme une impérieuse nécessité. Même si les gouvernements africains n’ont pas encore fait des maladies mentales leur priorité, sur le continent des initiatives naissent tant bien que mal.
Ainsi, aux problèmes mentaux en Afrique, l’association Bluemind Foundation propose un programme très intéressant dénommé “Heal by Hair” qui se veut initier des coiffeuses aux maladies mentales, pour qu’à leur tour, elles sensibilisent leurs clientes.
“Heal by Hair” est le premier mouvement de coiffeuses secouristes en santé mentale en Afrique. C’est un programme court et innovant de trois jours basé sur des recherches de pointe, entièrement revus et adaptés au milieu africain.
«L’idée de passer par les coiffeuses, c’est de se dire, on va aller rencontrer les femmes là où elles sont. On va les trouver et les toucher grâce à d’autres femmes auprès desquelles elles se confient déjà. Il s’agit de ces coiffeuses. Elles ont beau être quasi-invisibles dans la société, du fait de leur statut social, tous les jours, elles reçoivent en moyenne sept femmes au quotidien. Et tous les jours, ces clientes leur parlent, les femmes leur ouvrent leur cœur. Malheureusement, aujourd’hui, ces coiffeuses ne sont pas formées pour pouvoir apporter du conseil dans le domaine de la santé mentale. Nous cherchons donc à mettre en place le premier mouvement de coiffeuses secouristes en santé mentale en Afrique. C’est notre projet “Heal by hair”” » a expliqué Marie-Alix de Putter, fondatrice de la Bluemind Foundation.
«Si ces coiffeuses dites secouristes doivent être formées aux maladies mentales, il ne s’agit pas de faire l’impasse sur des professionnels, comme les psychiatres et psychologues, voire les travailleurs sociaux. De la même façon que l’on peut se former, dès l’âge de trois ans, aux premiers secours en sécurité et en santé physique, “Heal by hair” doit permettre aux coiffeuses d’acquérir des connaissances en terme de santé mentale. Nous souhaitons leur expliquer ce que signifie ce terme de santé mentale, leur permettre de reconnaître les premiers signes de maladie, de pouvoir les accompagner jusqu’au début de la chaîne de soin. Et bien sûr, les orienter vers des thérapeutes pour les cas les plus les plus graves » a t-elle renchéri.
Par conséquent, la Bluemind Foundation dévoile les résultats d’études croisées menées auprès de 714 femmes et 148 coiffeuses dans sept pays d’Afrique francophone (Togo, Cameroun, Côte d’ivoire, Bénin, Mali, Sénégal et Guinée) et auprès de la diaspora en France. Ce Rapport s’intéresse particulièrement aux femmes, principales victimes des troubles de la santé mentale notamment en raison des violences physiques et psychologiques auxquelles elles sont exposées au quotidien.
Les conclusions du Rapport d’Etudes Croisées Heal by Hair, démontrent qu’il est urgent que soit menée une action collective et concertée autour de la santé mentale en Afrique. Il apparaît aussi qu’en faisant preuve d’audace, de créativité et d’innovation, en tenant compte de l’unicité des sociétés africaines et, surtout, en incluant tous les acteurs dans la chaîne de soin, il est possible d’apporter une solution efficace, durable, et à fort impact social.
Les enquêtes de terrain révèlent que des coiffeuses secouristes en santé mentale seraient un facteur de mise en confiance pour les femmes africaines : plus de 6 femmes sur 10 feraient davantage confiance à une coiffeuse secouriste en santé mentale et 91% de coiffeuses sont prêtes à être formées.
« Si la psychiatrie est entrée dans ma vie par effraction et que j’en ai une connaissance intime, je sais aussi qu’il ne devrait y avoir ni honte ni fatalité aux troubles de la santé mentale. Ce sont des maladies comme les autres : elles peuvent se prévenir et se guérir. Les faits sont là. Les chiffres du terrain, aussi. Tout le monde devrait avoir accès à des soins de santé mentale de qualité. Mais, pour 66 millions de femmes en Afrique, ce n’est pas le cas. Nous sommes déterminées à changer cela en co-construisant des solutions innovantes avec les premières personnes concernées. C’est aussi dans cette perspective que s’inscrivent les 10 recommandations du Rapport d’Etudes Croisées Heal by Hair qui visent à poser les bases d’une démarche collective porteuse d’espoir et de changements durables. »; a témoigné Marie-Alix de Putter.
Heal By Hair, un projet innovant
Heal by Hair s’inspire des principes utilisés par le programme international « Mental Health First Aid » (MHFA) qui est aujourd’hui reconnu, adapté et déployé dans 28 pays. Ce programme déploie son action sur les réalités culturelles et sociales propres au contexte africain. De plus, il propose une approche innovante en santé mentale, consistant à mobiliser un réseau de professionnelles de la coiffure.
À l’instar des formations en premiers secours somatiques, la formation Heal by Hair, permettra ainsi aux coiffeuses secouristes de devenir le premier maillon de la chaîne de soins et non des professionnelles de santé.
Ainsi, à travers Heal by Hair, la Bluemind Foundation ambitionne de contribuer à améliorer la santé mentale et le bien-être de 5 000 000 de femmes africaines et de former 1000 coiffeuses dans 20 villes africaines à l’horizon 2035.
Bluemind Foundation, une organisation à but non lucratif
Bluemind Foundation est une organisation internationale à but non lucratif fondée en juillet 2021 et présidée par Marie-Alix de Putter après l’assassinat de son époux et son expérience personnelle du stress post traumatique, de la dépression et de l’anxiété chroniques.
«Notre message constant repose sur une conviction forte : la santé mentale, c’est la santé. Avec l’ambition de faire de la santé mentale un enjeu social, sociétal, culturel et politique, la Bluemind Fondation se donne pour mission de déstigmatiser la santé mentale et de rendre accessible le soin pour tous. » a souligné la fondatrice. Le siège de la Bluemind Foundation est à Lomé (Togo) avec des représentations à Douala (Cameroun) et Paris (France). Cette organisation s’appuie au quotidien sur l’expertise de personnalités africaines et internationales, réunies autour d’une vision commune.