Le Gambien Alagie Manka, un photojournaliste indépendant est retenu depuis jeudi par les services de renseignements pour avoir utilisé son smartphone lors d’une manifestation des pro-Jammeh. Sa famille s’inquiète.
Le photojournaliste gambien Alagie Manka paie le prix de l’utilisation des NTIC dans un pays dirigé par Yahya Jammeh. De sources sécuritaires au sein de l’Agence nationale du renseignement (NIA), “Alagie Manka a été arrêté jeudi après-midi par des soldats qui l’ont découvert en train de prendre des photos volées de militants du parti au pouvoir”.
“Photos volées”?
Jeudi, le chef de l’État Yahya Jammeh a déposé son dossier auprès de la Commission électorale indépendante (IEC) pour la présidentielle du 1er décembre prochain. Pour l’occasion il a été demandé aux journalistes de n’utiliser que des caméras et appareils photo conventionnels pour la prise des images; les smatphones étant donc interdits.
Arrêté par les soldats, Alagie Manka aurait été remis aux services de renseignements. Depuis jeudi, il est retenu dans les locaux de ce service; ce qui inquiète la famille et les proches du journaliste. Toutefois, une source au sein des renseignements a indiqué: “nous l’interrogeons, il n’est pas maltraité par les agents”.
En plus d’avoir utilisé le smartphone pour filmer les militants qui “revenaient de la cérémonie de dépôt du dossier de candidature de président Jammeh”, il est reproché à Manka de ne pas disposer d’une accréditation délivrée par la Commission électorale.
Yahya Jammeh qui brigue son 5e mandat a toujours été dans le viseur des organismes de défense des droits de l’homme notamment pour tortures, disparitions forcées et harcèlement de la presse et des ONG.
