Ce samedi 3 novembre, Donald Trump a déclaré : « la Mauritanie ne progresse pas suffisamment dans la mise en place de la protection de droits des travailleurs internationalement reconnus (..) En particulier, elle n’a pas progressé dans la lutte contre le travail forcé, et notamment contre le fléau de l’esclavage héréditaire. En outre, le gouvernement mauritanien continue de limiter la capacité de la société civile à travailler en toute liberté pour résoudre les problèmes liés à la lutte contre l’esclavage ».
Ainsi, à partir du 1er janvier 2019, le pays ne bénéficiera plus des avantages commerciaux accordés par les États-Unis dans le cadre de l’AGOA.
Il faut dire que la Mauritanie n’est en rien un exemple en matière de droits de l’Homme car beaucoup de pratiques dégradantes y sont encore légales notamment l’esclavage sous toutes ses formes.
Tout comme le Burundi, le Soudan du Sud et la RDC qui ont écopé de cette pénalité à cause de leur mauvaise gouvernance, la Mauritanie se verra supprimer 32 à 36% des droits de douane sur les produits qu’il exporte vers les États-Unis. Concrètement cette sanction ne devrait pas avoir une grande incidence sur son économie, la Mauritanie exportant à peine quelques dizaines de millions de dollars de produits (hydrocarbures, phosphate et produits de la pêche).
Toutefois, le gouvernement mauritanien serait devant une situation assez peu avantageuse dans un futur proche si cette sanction venait à se pérenniser.
Pour l’économiste El Hadj Fall, « la suspension de l’Agoa n’a pas d’effet significatif pour l’instant, compte tenu de l’insignifiance des exportations mauritaniennes vers les États-Unis. Mais la découverte de gisements d’hydrocarbures au large de nos côtes donne aux Américains un levier pour peser sur le gouvernement».
Charles J. Mahoney, représentant adjoint du Commerce des États-Unis, appuie les déclaration de Donald Trump en ces termes : « Le travail forcé ou obligatoire, tel que l’esclavage héréditaire, n’a pas sa place au XXIe siècle (…) Nous espérons que la Mauritanie travaillera avec nous pour éliminer le travail forcé et l’esclavage héréditaire, afin que son éligibilité à l’Agoa soit rétablie à l’avenir ».
Une invitation donc à l’État mauritanien à changer son fusil d’épaule et à prendre des mesures pour être dans les normes internationales en matière de droit de l’Homme, de liberté d’expression et à abolir l’esclavage qui peine à s’effacer de cette partie du globe.
Notons que l’AGOA (The African Growth and Opportunity Act) est une loi qui a été promulguée en mai 2000 par l’ancien président des États-Unis, Bill Clinton et qui vise notamment à élargir et à approfondir les relations commerciales et d’investissement avec l’Afrique subsaharienne afin d’encourager la croissance économique, au développement ainsi qu’à l’intégration régionale et à faciliter l’intégration de cette zone de l’Afrique dans l’économie mondiale.