Pour avoir répondu aux propos du président français Emmanuel Macron sur le franc CFA à Ouagadougou, M. Nubukpo a été suspendu de ses fonctions à l’OIF. Connu pour son engagement contre le franc CFA, l’ancien ministre togolais Kako Nubukpo n’en démord pas.

 

Titulaire d’un doctorat en sciences économiques, Kako Nubukpo a toujours été allergique au franc CFA (francs des Colonies Françaises d’Afrique). Ses prises de position lui ont été souvent fatales. On se rappellera de son éviction en 2015 de son poste de ministre de la prospective du Togo.

Depuis mars 2016, il est le directeur de la francophonie économique et numérique au sein de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie). Cependant, cette position n’empêche en rien l’économiste de maintenir son engagement vis-à-vis du franc CFA.

En novembre dernier, lors de sa visite en Afrique de l’ouest, le président français Emmanuel Macron n’a pas manqué de parler du franc CFA. Une sortie médiatique que l’économiste engagé qualifie d’ « imprécise, caricaturale et, pour finir, déshonorante pour les dirigeants africains ». Cette tribune a été publiée sur le Monde Afrique.

En réponse à cette publication de Kako Nubukpo, il lui a été demandé de démissionner de son poste à l’OIF. Face à son refus de s’exécuter, celui-ci a été suspendu le mardi 5 décembre par la secrétaire générale de la francophonie Michaëlle Jean. Comme conséquence de cette mesure ; le salaire de l’économiste a été bloqué. Ses outils de travail comme son ordinateur, son adresse mail ainsi que son badge d’accès au siège de l’OIF à Paris, lui ont été retirés.

Officiellement, Kako Nubukpo fait l’objet d’une « suspension de fonctions à titre conservatoire ». Pour combien de temps ? Personne ne saurait le dire.  On lui reproche d’avoir manqué à son « devoir de réserve ».

« Il est surprenant qu’à un moment où le président Macron invite à avoir ce débat sans tabou, l’institution dans laquelle il pourrait légitimement avoir lieu, cherche à l’étouffer », fait remarquer M. Nubukpo.

Visiblement le débat sur le franc CFA n’est pas aussi libre qu’on le clame du côté de l’Elysée ou des ‘’députés africains’’ de la France.

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