L’immigration clandestine est un fléau qui décime le continent africain qui se vide de ses bras valides et de ses têtes pensantes. D’où vient ce désir désespéré de quitter sa terre natale au risque de perdre sa vie ? Quelles sont les approches de solutions ?

La cause des migrations en Afrique

L’Africain est foncièrement sédentaire ; c’est-à-dire qu’il voyage très peu. Si un Africain devait quitter son pays d’origine, son plus long voyage s’arrêterait au pays voisin. D’où une chanson qui dit, je cite : « quand le Béninois grandit il devient Togolais et quand le Togolais grandit il devient Béninois ». Ceci en fait pour dire que le brassage des peuples est fait de telle sorte qu’on trouve parfois ses racines dans les pays voisins.

Entre les pays sahéliens et le Maghreb, les flux migratoires ont toujours existé. Mais le Maghreb se révèle la porte d’à côté ; alors on veut aller plus loin en ralliant le vieux continent : l’Europe. Le désir d’aller plus loin dans ce voyage à la recherche d’une vie meilleure est né d’un mirage et du renforcement du système des visas instauré par l’Europe.

Le mirage est le résultat de la propagande des médias internationaux ; ceux-ci peignant toujours en rose la vie en Occident tout en veillant en même temps à ternir l’image du continent Africain à travers des clichés, le cataloguant de terre « maudite » où la misère, la famine, la maladie et les guerres font bon ménage. C’est ainsi que dans les publicités qui passent sur les chaînes occidentales, on y voit des gamins qui sont soit dévêtus, soit avec toujours la main tendue comme pour quémander une quelconque aide aux pays développés. Ces publicités sont travaillées de sorte que quelqu’un qui n’a jamais mis les pieds en Afrique est persuadé que l’Afrique se résume à ces seules réalités.

Par ailleurs l’instauration et/ou le renforcement du système de visas vers l’Europe, en plus de la création de l’espace Schengen qui devraient faire la promotion de ‘’l’immigration choisie’’ ont plutôt produit l’effet contraire.  Ces actions ont favorisé le développement des filières de la migration clandestine avec le nombre de rêveurs sans cesse croissant et pour qui l’Occident représente la poule aux œufs d’or.

Aujourd’hui l’une des principales causes de l’immigration clandestine est l’instabilité du système politique des pays africains. La plupart des dirigeants du continent sont à la solde des pays occidentaux, ce qui les empêche d’une manière ou d’une autre d’œuvrer pleinement pour le développement de leurs pays. Ils accèdent le plus souvent au pouvoir dans des conditions douteuses ou peu honorables et doivent donc répondre aux exigences dictées par l’ex-colonisateur qui ne peut vraiment pas se passer de ses anciens comptoirs. De ce fait, certains dirigeants ont les mains totalement liées et le véritable intérêt du peuple est relégué au dernier rang. Les infrastructures sont quasi nulles voire inexistantes. Les hôpitaux sont devenus des “mouroirs”, car les dirigeants eux-mêmes s’ils sont malades préfèrent aller se soigner ainsi que leur famille en Occident. Tout est fait dans le plus grand mépris du peuple. Les jeunes à la fin de leurs études malgré leurs diplômes en poche ne trouvent pas de travail. Comment arriver à rester dans un tel environnement qui semble si hostile même si c’est chez eux ? À cela il faut rajouter ceux qui ont de surcroît une famille à nourrir.

Ces différentes situations conduisent les gens à partir à l’aventure, car ils se disent qu’ailleurs ne peut pas être pire que ce qu’ils vivent déjà.

Quelles approches de solution ?

Loin d’accuser uniquement les dirigeants africains, il faut reconnaitre que la solution ne peut venir que de nous-mêmes. Une prise de conscience s’impose à tous. Chaque Africain doit faire un exercice sur la vision qu’il a de lui-même et reconquérir son identité. Le mirage instauré par l’occident a tellement bien réussi que l’Africain a perdu ses propres valeurs et ses repères par la même occasion, voulant adopter celles qui ne sont et ne seront jamais les siennes.

Après cet examen de conscience qui se veut général mais aussi individuel, les dirigeants de nos pays ont un devoir envers leurs pays celui de couper le « cordon ombilical » avec les anciennes puissances colonisatrices. Entretenir et nourrir ces liens est malsain voire toxique car il ne sert qu’à engraisser l’un au détriment de l’autre. Il convient de noter que l’Occident ne défend et ne défendra jamais les intérêts de l’Afrique sauf s’il a quelque chose à y gagner en contrepartie.

De plus, il faut une politique de gouvernance alternée qui profite aux populations et non à une minorité qui s’enrichit. Pour cela, il est indispensable de mettre sur pied des institutions fortes capables de préserver l’économie des pays africains. L’ego surdimensionné des dirigeants africains est à bannir au profit de l’unité du peuple, les pays gouvernés ne sont pas des royaumes.

Les populations africaines doivent se soutenir les unes et les autres. La discrimination inter-africaine est une maladie qu’il faut combattre.

Nombre de puissances mondiales convoitent le continent africain à cause de l’opportunité que représente sa jeunesse. Pourquoi l’Afrique ne peut pas prendre conscience de sa chance et confier son avenir en donnant tous les moyens à la future génération ?

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