Un prix: le «Freedom Award». Une distinction honorifique de plus à cette femme nigérianne, Hafsat Abiola qui a presque tout perdu mais s’est quand même vouée à rendre l’humanité heureuse par son combat, récompensé par le Award du National Civil Rights Museum
Le 28ème Annual Freedom Award du National Civil Rights Museum a sélectionné Hafsat Abiola pour faire partir des trois lauréats de 2019. Aux côtés du chanteur et activiste social John Legend et de l’auteure et promotrice des droits des femmes Gloria Steinem, on retrouvera l’activiste nigériane Hafsat Abiola pour l’édition de 2019 qui se tiendra le 30 octobre 2019 à Memphis aux USA.
Les lauréats du prestigieux prix sont sélectionnés pour leurs nombreuses réalisations et contributions au niveau national et mondial au nom de l’égalité, de la justice sociale et de la liberté pour tous.
«Ces trois lauréats se sont consacrés à soulever des communautés de femmes, à protéger les plus jeunes et les plus vulnérables, et ont efficacement utilisé le pouvoir d’organisation locale pour promouvoir le changement. Ils ont fait appel au concept de manifestation pacifique, reconnaissant les combattants de la liberté et les guerriers qui les ont précédés. Nous sommes ravis de partager leurs histoires et de reconnaître leurs réalisations »,
Déclaration de Terri Lee Freeman, présidente du National Civil Rights Museum.
Présidente et directrice générale de Women in Africa, Hafsat est une activiste reconnue pour les droits de l’homme et les droits civils. Depuis l’âge de 19 ans, elle œuvre pour la démocratie et l’équité économique au Nigéria au nom de ses parents décédés.
L’activiste nigériane se joint à Oprah Winfrey, au Dalaï Lama et à d’autres personnalités inscrites sur la liste des acteurs du changement au cours de la 28ème édition de cet événement qui se tient chaque année.
«Malgré l’adversité, Hafsat Abiola travaille depuis le plus jeune âge sur les lignes de front des droits civils au Nigeria. Nous sommes ravis de lui décerner le Prix de la liberté»
Déclaration de Terri Lee Freeman, présidente du National Civil Rights Museum.
Le prix Freedom Award rendra par ailleurs hommage au “Green Book” également appelé «Negro Travelers’ Green Book» . Le Green Book identifiait un hébergement et des services sûrs pour les Afro-Américains voyageant pendant l’ère des lois ségrégationnistes Jim Crow. Parmi ces hébergements sûrs figurait le «Lorraine Motel», l’actuel site du National Civil Rights Museum.
Le National Civil Rights Museum est en effet situé dans le Lorraine Motel où a été assassiné de Dr. Martin Luther King Jr. Ce musée donne un aperçu complet du mouvement américain des droits civiques, de l’esclavage à nos jours.
Au cours des 27 dernières années, le Musée national des droits civils a décerné le Prix de la liberté à certains des grands leaders du monde dans le domaine des droits civils et des droits humains. On a notamment Coretta Scott King, Nelson Mandela, le dalaï-lama et Bill Clinton, Jimmy Carter, l’archevêque Desmond Tutu, Rosa Parks, la rock star internationale Bono, l’ancien secrétaire d’État américain Colin Powell, la présidente libérienne Ellen Johnson-Sirleaf, le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, Cicely Tyson, le révérend Jesse Jackson,…
Une femme, une histoire.
Née le 21 août 1974 à Ikeja au Nigeria dans une famille politique de premier plan, Hafsat Abiola est une activiste nigériane des droits de l’homme et des droits civiques et de la démocratie. Depuis son plus jeune âge (19 ans) elle œuvre pour la démocratie et l’équité économique au Nigeria au nom de ses parents tous deux décédés.
Diplômée de la Phillips Academy et du Harvard College aux USA, Hafsat s’est activement engagée dans la société civile après le drame survenue dans sa famille. En effet, alors qu’elle était étudiante de premier cycle aux États-Unis, des élections démocratiques ont eu lieu en 1993 au Nigéria après pratiquement 30 ans de régime militaire. Son père Moshood Abiola avait remporté les élections par une grande victoire, déclenchant un mouvement en faveur de la démocratie, ce qui n’était guère digéré par l’armée. L’élection fut rapidement annulée et Moshood Abiola fut emprisonné. Kudirat Abiola, sa mère a lancé une campagne audacieuse pour la libération de son mari, et Hafsat Abiola a soutenu ce mouvement à partir des USA.
Trois ans plus tard, en 1996, Kudirat Abiola a été assassinée pendant une manifestation pour la libération de son mari. A peine deux ans après le décès de sa mère, elle est confrontée une nouvelle fois à un malheur. Le 7 juillet 1998, Moshood Abiola a été retrouvé mort la nuit précédant sa libération.
Près de 20 ans après la perte de ses parents, l’engagement de Hafsat Abiola envers leur héritage reste inébranlable. Elle s’est établie en tant que leader des droits civils au Nigeria, en Afrique et dans le monde.
En hommage à sa mère assassinée, elle a fondée le Kudirat Initiative for Democracy (KIND), une organisation à but non lucratif basée à Lagos, au Nigeria. Cette organisation travaille dans les domaines du développement du leadership chez les jeunes femmes et de projets collaboratifs visant à éliminer les obstacles à la participation publique des femmes et à mettre fin à la violence à l’égard des femmes. KIND a pour mission de renforcer la démocratie et le développement en Afrique en appuyant les organisations et en créant des initiatives dédiées à la promotion de la femme.
Toujours en première ligne au Nigéria et aux États-Unis, elle utilise ses plates-formes mondiales pour autonomiser les femmes par le biais de la formation et du développement du leadership et renforcer la société civile au Nigéria et dans d’autres pays africains par l’intermédiaire de son organisation KIND.
Elle a été membre du cabinet et conseillère spéciale du gouvernement de l’État d’Ogun, où elle a travaillé à la sécurité des communautés et à la promotion de l’égalité des droits des femmes.
Hafsat est également membre du conseil consultatif de la fondation Nuclear Age Peace qui milite pour un monde juste et pacifique, exempt d’armes nucléaires.
Encourager les femmes et créer une nouvelle Afrique à travers WIA
Hafsat Abiola est depuis juin 2018 la présidente du réseau « Women in Africa », fondée par la française Aude de Thuin. WIA est la première plate-forme digitale de développement économique et d’accompagnement des femmes africaines leaders et à haut potentiel.
L’objectif de cette plate-forme est de révéler le potentiel de la nouvelle génération de femmes leaders africaines à tous les niveaux de responsabilités de la société civile et des États ainsi que de mettre en réseau des femmes leaders africaines et internationales au service d’une Afrique innovante et inclusive.
«J’accepte avec honneur cette fonction, car je crois en la vision de Women in Africa (WIA) Initiative. Les femmes sont la plus grande ressource inexploitée du continent. Je veux donc aider à diriger l’organisation qui œuvre à mettre en valeur leur potentiel. Il pourrait très bien être le facteur déclencheur de la montée en puissance tant attendue du continent», mots de Hafsat Abiola lors de sa nomination.
A travers WIA, Hafsat Abiola veut soutenir, encourager et faire rayonner les jeunes entrepreneuses du continent. Elle veut créer une Afrique nouvelle avec l’énergie des femmes. Elle croit en la potentialité et à la persévérance des femmes africaines pour faire décoller l’Afrique.
Prix et distinctions de la femme battante
Hafsat Abiola a à son actif plusieurs prix : Doctorat honoris causa du Haveford College ; prix de la jeunesse pour la paix et la justice de la Commission pour la paix de Cambridge en 1997; leader mondial de l’avenir au forum économique mondial à Davos, en Suisse en 2000. En 2003, elle est membre de « l’Ashoka : innovateurs pour le public », une association internationale, apolitique, non confessionnelle et sans but lucratif fondée en 1980 en Inde, en reconnaissance de son statut international en tant qu’entrepreneur social et en 2006, elle est désignée pour être conseillère fondatrice du Conseil pour l’avenir du monde.
Hafsat Abiola est une femme exceptionnelle qui contribue à ériger la femme africaine en une force motrice du développement économique et à révéler le véritable potentiel de l’Afrique.
