Une étrange affaire de note d’évaluation conduit à l’interpellation du Vice-doyen de la Faculté des sciences de la santé (Fss) de l’Université de Lomé par les services de renseignements. Quelques jours plus tard, c’est au tour du fils d’un autre universitaire de la même faculté d’être détenu par les mêmes services. En réponse, les enseignants de ladite faculté suspendent toutes leurs activités académiques.

 

Tout commence le mardi 6 mars avec l’interpellation sur le campus de Lomé du Professeur Majesté Wateba Ihou par les éléments du Service de Recherche et d’Investigation (Sri). Selon les premières informations, le Prof. Ihou serait interpellé dans le cadre d’une enquête sur des notes sous évaluées, attribuées à un étudiant de ladite faculté.

Le lendemain, en réponse, tous les enseignants de la Fss organisent un sit-in et décident de suspendre les activités académiques et les évaluations du semestre en cours. Ils exigent alors la libération de leur collègue qui, si les faits sont avérés, devrait passer d’abord en conseil de discipline de faculté puis de l’Université avant toute interpellation. Et de fait, les mêmes enseignants reprochent aux autorités de l’Université de Lomé notamment à son président le Professeur Dodzi Kokodoko de n’avoir pas joué auparavant son rôle de garant de la franchise universitaire. Selon les enseignants des sciences médicales, le Prof Kokodoko aurait permis plutôt l’immixtion d’un service extérieur, le SRI en l’occurrence, dans les affaires internes à la communauté universitaire.

Le jeudi 8 mars, alors que le Prof. Ihou est resté en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie, l’affaire prend une nouvelle tournure avec la convocation cette fois-ci toujours par le SRI, du Professeur David Dosseh également enseignant à la Fss. Un rebondissement se produit, ce n’est plus seul Prof. Dosseh qui est convoqué mais aussi son fils Cedric Dosseh, actuellement en 2e année d’études à la même Faculté des sciences de la santé de l’Université de Lomé. Dans la foulée, le Prof. Majesté Ihou fait une crise d’accident cardio vasculaire et évacué sur le CHU Campus. Que reproche-t-on réellement aux Professeurs Ihou, Dosseh et au fils de ce dernier ?

Selon plusieurs sources, c’est le Professeur Dosseh qui serait visé à travers l’interpellation de son collègue Ihou. Selon ces sources, le pouvoir en place reprocherait à David Dosseh son engagement et ses déclarations affichées à l’encontre du régime togolais. Prof. Dosseh est Coordinateur des universités sociales du Togo (UST) et aussi du Front citoyen Togo Debout, un mouvement associatif qui participe activement aux manifestations contre le pouvoir togolais depuis plusieurs mois. S’il a pu être relâché et regagné son domicile, son fils Cedric est toujours gardé par les services d’investigation. Le Professeur Ihou quant à lui, dans sa garde à vue, est toujours au CHU. On signale une deuxième interpellation d’étudiant, celle de Mlle Tamekloe dont le père est Chef Programme au ministère de la Santé.

Ces événements ont fait naître un climat délétère à l’Université de Lomé souvent secouée par les protestations des étudiants réclamant de meilleures conditions d’études et de travail. Les jours à venir nous éclaireront sur cette scabreuse affaire.

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