Le Comité de Réflexion et d’Action pour la Promotion des Droits de l’Homme (CRAPH) appelle à la mobilisation générale pour arrêter le phénomène.

“Il est donné de constater que le phénomène de l’immigration des jeunes filles togolaises au Moyen Orient (plus précisément au Liban et en Arabie Saoudite) pour les travaux domestiques, prend de plus en plus une autre tournure. Une fois sur place, elles sont soumises aux traitements cruels, inhumains, dégradants, humiliants, etc. Les dernières informations indiquent que certaines de ces filles continuent actuellement leur mésaventure en prison. L’affaire fait aujourd’hui grand bruit au sein des familles au Togo, attristées du sort réservé à leurs enfants ou proches.


Car, la nouvelle stratégie utilisée par leurs patronnes employeurs consiste à les accuser de vol une fois qu’elles s’acheminent vers la fin de leur contrat. Ce qui permet auxdits employeurs de se dérober du respect du contrat qui stipule le versement de la totalité des salaires à la fin de la durée du travail (trois ans pour la plupart des cas).


Pire, une fois atterries au Moyen Orient, tous leurs documents sont confisqués à l’aéroport par celles chargées de les accueillir et de les « dispatcher » après. Ce qui les met dans des situations migratoires clandestines.


En outre, depuis le point de départ, elles sont souvent sujettes à des propositions incitatives qui les motivent à tenter leur chance. Une fois arrivées à destination, elles sont en situation irrégulière ou sans papiers du fait de la confiscation de tous leurs documents. De ce fait, elles hésitent souvent à saisir les organismes officiels lorsqu’elles sont victimes de discrimination, de violence, de traitements cruels, inhumains, dégradants, humiliants, ou d’exploitation à des fins diverses.


Conformément à la Convention internationale du 18 décembre 1990 sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille et que le Togo a signée en 2001et rentrée en vigueur le 1er juillet 2003, le Comité de Réflexion et d’Action pour la Promotion des Droits de l’Homme (CRAPH) demande non seulement aux autorités de s’y impliquer davantage, mais également à la population de collaborer pour le démantèlement du réseau qui opère sur le territoire national.


La démarche du CRAPH s’avère importante du fait de la gravité de la situation dans laquelle se trouvent nos compatriotes au Moyen Orient.”


Fait à Lomé, le 17 octobre 2016
Pour le Bureau Exécutif
Le Président

Dosseh SOHEY

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