Le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) pour faciliter les échanges de produits agricoles et alimentaires dans les marchés transfrontaliers lance le projet ‘’FARM-TRAC’’ dont bénéficient les populations du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest.

Présentation du projet FARM-TRAC

D’une durée déterminée de trois ans (2020-2023),ce projet d’une valeur de 3 500 000 Dollars US, se définit comme Agriculture Familiale, Marchés Régionaux et Corridors Commerciaux Transfrontaliers. En anglais: Farming, Regional Markets and Cross Border Trade Corridors in the Sahel and West Africa (FARM-TRAC).

Le projet est mis en œuvre par le consortium composé du Comité permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), l’institut international de recherche sur les politiques alimentaires  (IFPRI) et l’Association Ouest Africaine du Commerce Transfrontalier des produits Alimentaires Agro-sylvo-pastoraux et Halieutiques (AOCTAH).

‘’FARM-TRAC’’ fonde son intervention sur deux postulats : pour le coordonnateur du projet, la promotion du commerce intra régional des produits agricoles peut stimuler la croissance régionale, réduire la pauvreté et améliorer la sécurité alimentaire dans la région ouest-africaine.

Aussi, l’amélioration de la qualité des données sur les flux transfrontaliers et les barrières commerciales dans la région peut contribuer selon eux à un meilleur dialogue sur les politiques commerciales, la sécurité alimentaire et l’adoption de mesures de lutte contre la pauvreté dans la région.

« L’objectif visé par ce Projet est d’améliorer le niveau du commerce inter-régional au Sahel et en Afrique de l’Ouest et d’augmenter les opportunités dont la finalité est de valoriser le volume des échanges entre les pays de la région. D’une manière générale, le projet veut renforcer la sécurité alimentaire, la croissance économique, la résilience et la réduction de la pauvreté au Sahel et en Afrique de l’Ouest grâce à un marché commun fluide et intégré » note Brahima CISSE, Coordinateur du Projet.

Spécifiquement, le projet doit contribuer à une meilleure connaissance du fonctionnement du commerce des produits agricoles et alimentaires au Sahel et auenAfrique de l’Ouest; à la libre circulation de ces produits; à la formulation et à la mise en œuvre de politiques et stratégies régionales pour la promotion du commerce des produits agricoles et alimentaires.

Gestion du projet au sein du consortium

Comme dit un peu plus haut, le projet FARM-TRAC est mis en œuvre par le consortium composé du Comité permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), l’institut international de recherche sur les politiques alimentaires  (IFPRI) et l’Association Ouest Africaine du Commerce Transfrontalier des produits Alimentaires Agro-sylvo-pastoraux et Halieutiques (AOCTAH)

Le CILSS, bénéficiaire direct de la subvention assure la gestion administrative et technique du projet.L’IFPRI assure la mise en œuvre des activités de recherche et l’AOCTAH-WACTAF assure la mise en œuvre des activités terrain tout en préparant leur pérennisation après le projet.

Les pays enroulés sont ceux du G5 Sahel et tous les autres pays de la CEDEAO, soit 17 pays que sont Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Tchad et Togo. Le nombre de bénéficiaires directs ou indirects ciblés par le projet au cours des trois années est estimé à 750 000 personnes.

Il est attendu du projet, une meilleure documentation en valeur et en volume des flux transfrontaliers; une documentation des barrières physiques et non physiques au commerce transfrontalier ; la réduction des barrières commerciales transfrontalières par l’élimination ou la réduction des tracasseries le long des corridors commerciaux couverts ainsi que la simplification des procédures douanières.

Ensuite l’amélioration du dialogue national et régional sur les politiques et stratégies commerciales et sur un meilleur ciblage des investissements visant à éliminer les goulots d’étranglement existants dans l’accès des ménages ruraux à la nourriture ; l’amélioration de l’accès au marché par les mises en relation commerciales.

Que retenir après 1 an de mise en œuvre du projet (mai 2020 à août 2021)

Contribution à la libre circulation des produits agricoles au Sahel et en Afrique de l’Ouest.

Sur ce point, l’AOCTAH-WACTAF qui assure la mise en œuvre des activités terrain a mené des actions de plaidoyer au Nigéria afin de faciliter le passage des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques originaires du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest aux frontières avec le Bénin (Idiroko/Igolo et Seme/Kraké).

«  En prélude à la TABASKI avec le soutien technique du CILSS, nous avons réalisé des mises en relation commerciales entre les vendeurs de bétail Burkinabé et lesacheteurs ivoiriens» précisent les acteurs de l’AOCTAH-WACTAF.

En plus de la mise en relation commerciale, avec le soutien technique du CILSS, l’AOCTAH-WACTAF a facilité la fluidité routière en concertation avec les corps de contrôle (Police, Gendarmerie, Douanes). Cette opération de fluidité a porté sur 510 chargements de camions de petits ruminants et 123 chargements de camions de gros ruminants soit une valeur de 15 milliards de transactions en deux semaines.

Au Togo, l’AOCTAH-WACTAF a également mené des plaidoyers et des facilitations qui ont permis aux commerçants grossistes et agrégateurs de bénéficier à crédit des semences de tomates et du piment de la part du   Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement Rural et des des engrais auprès du Mécanisme Incitatif de Financement Agricole basé sur le partage de risque (MIAFA-SA) ceci aux profits des producteurs.

Une meilleure connaissance du fonctionnement du commerce des produits agricoles et alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest

A ce niveau, une base de données régionales en ligne sur les flux transfrontaliers www.eco-icbt.org a été mise en place. Cette base de données en ligne est alimentée au jour le jour par l’AOCTAH-WACTAF à travers des enquêteurs collecteurs positionnés dans les points de chargements, de déchargements  dans les marchés et aux frontières.

 Sous l’égide de la CEDEAO, un processus de concertation est en cours avec les Instituts Nationaux de la Statistique (INS) en vue de l’intégration de ces données dans les statistiques officielles de commerce extérieur des différents pays.

Une étude scientifique du diagnostic des politiques, mesures et instruments commerciaux.

Cette étude a diagnostiqué les politiques, mesures et instruments commerciaux dans l’espace CEDEAO en mettant l’accent sur les produits agricoles et alimentaires, utilisant à la fois les statistiques officielles et d’autres statistiques fiables collectées par l’AOCTAH-WACTAF dans le cadre du projet.

Il ressort de cette étude,  des droits de douane beaucoup plus élevés et disparates ; un niveau élevé des mesures non tarifaires et autres entraves des deux côtés (importations et exportations); le niveau d’intégration commerciale n’est pas si bas quand on corrige les données officielles pour inclure des données sur le commerce transfrontalier informel et utilise les bons indicateurs.

« Nombreux défis attendent les pays d’Afrique de l’Ouest. Outre la volonté d’une meilleure intégration et de réduire le degré d’exposition aux chocs externes, ils doivent se préparer aux récentes initiatives continentales d’où la ZLECAf fournit un cadre pour accélérer ces progrès »

D’après l’étude, Compte tenu du niveau élevé des mesures non tarifaires et des autres obstacles présents en Afrique de l’Ouest, la réduction de ces coûts commerciaux (facilitation des échanges) sera primordiale pour atteindre ces objectifs.

Construction d’une typologie du paysage de la sécurité alimentaire par l’identification des goulots d’étranglement

 Les pays ciblés ici par l’étude sont le Burkina Faso, le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire, et le Nigeria.

La typologie est construite autour de quatre dimensions que sont le potentiel agricole,  la disponibilité, l’accessibilité et l’utilisation. L’analyse intégrée des deux approches typologiques indique que la plupart des politiques agricoles et stratégies de réduction de la pauvreté sont, les pays qui devraient se concentrer initialement sur la réduction des écarts d’efficacité actuels dans la production et la commercialisation en utilisant des investissements modérés.

Mise en place des Bureaux d’Informations Commerciales et d’Assistances aux Frontières (BICAF).

BICAF D’AFLAO

 Selon un constat, «  Les acteurs du commerce transfrontalier des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques originaires de l’espace CILSS/CEDEAO utilisant des points de passage formels ont souvent du mal avec les procédures administratives aux frontières »

Les fréquentes raisons énumérées sont entre autres, le manque de compréhension des documents soumis aux agents des frontières ; la Barrière de la langue ; et le manque de compétences nécessaires pour compléter les documents.

Visite au BICAF d’Aflao

Les Bureaux d’Informations Commerciales et d’Assistances aux Frontières mises en places sont des espaces dialogues entre les acteurs des plateformes transfrontalières pour la sensibilisation, l’information et l’assistance aux services de contrôle au niveau des frontières.

Les BICAF contribueront aux mécanismes opérationnels de coordination et de coopération pour assurer une gestion coordonnée et sécurisée des flux de passage des personnes et des biens particulièrement pour les produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques.

Le projet ‘’FARM-TRAC’’ financé par le FIDA vise également à identifier la localisation des principaux goulots d’étranglement en matière de sécurité alimentaire et de nutrition à un niveau désagrégé dans la région, à fournir des estimations des pertes alimentaires et de nourriture pendant le transport des produits agricoles.

 Aussi, il permettra d’estimer dans quelle mesure les longues procédures bureaucratiques et les politiques commerciales inappropriées affectent les revenus des agro-pasteurs ainsi que les prix des denrées alimentair.

Sit Web de l’AOCTAH / WACTAF/ : www.aocta-wacta.org

Facebook: AoctahWactaf Officiel

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