Le paludisme est l’une des maladies qui cause le plus de décès à l’échelle mondiale et plus particulièrement en Afrique. Actuellement en RDC, une étude est en cours autour d’une plante, l’Artémisia dont les vertus antipaludéennes sont confirmées au grand mécontentement des firmes pharmaceutiques.
Malgré les recherches et les efforts consentis, l’Afrique fait face à une résistance de plus en plus prononcée du paludisme face aux médicaments utilisés.
Tout commença il y a quelques années à Kinshasa, alors qu’un jeune congolais, Jérôme Munyangi tombe malade d’un paludisme résistant. Après des propositions répétées d’un ami, il finit par se résoudre à boire une tisane à base de feuilles d’Artémisia, et en 7 jours les analyses médicales ne trouvaient plus de présence de Plasmodium (parasite responsable du paludisme) dans son sang. Cela le motivera à consacrer plus tard ses études à cette plante.
C’est ainsi que des années après, après l’obtention de son doctorat en médecine, il entreprit de s’inscrire en maîtrise es-sciences à Paris afin d’étudier les vertus de l’Artémisia. Trois semaines après le début de ses recherches, les résultats obtenus étaient édifiants. Il fut néanmoins contraint d’abandonner ses recherches, se voyant la bourse retirée et renvoyé de l’Université ; parce que les responsables principaux craignaient que ses recherches causent l’arrêt des subventions accordées à l’Université par les firmes pharmaceutiques.
Il rencontrera plus tard le Dr Lucile Cornet-Vernet, chirurgien orthodontiste, qui acceptera de le soutenir dans ses recherches. Les fonds nécessaires recueillis, le Dr Jérôme Munyangi retourna en juin 2015 chez lui en RDC, dans son village natal à Kindu (bord du fleuve Congo), où il monta une étude selon les normes de l’OMS.
Il s’agit d’une étude qui permet de valider un résultat en fonction d’un échantillon significatif de 1000 personnes, où 500 seront traitées avec les antipaludéens usuels (les ACT : Artemisinin-based Combination Therapy ; en français, thérapie combinée à base d’artémisinine), et les autres prendront de la tisane d’Artémisia 3 fois par jours pendant 7 jours. Afin de respecter les normes de l’OMS, il fallait un investigateur (personne devant suivre l’étude et vérifier les résultats) autre que l’initiateur de l’étude (ici le Dr Munyangi). C’est ainsi que le Dr Michel Idumbo fut désigné.
Du sang des personnes atteintes de paludisme était prélevé et vérifié dans un laboratoire de référence avant et après le traitement afin de vérifier la charge parasitaire.
Au bout de 4 mois d’étude, les résultats montraient que les deux traitements avaient un bon résultat clinique. La différence s’est faite au niveau des analyses de laboratoire qui ont montré une disparition de la charge parasitaire de 80% pour les patients sous ACT contre 99% pour ceux ayant pris la tisane d’Artémisia. Il faut ajouter que les effets secondaires remarqués chez certains patients sous ACT étaient inexistants chez ceux sous Artémisia.
Au lieu que ces résultats concluant et pleins d’espoir pour tout un continent soient célébrés ; ce fut plutôt le début des problèmes.
D’abord, le médecin-chef de zone interdit la publication des résultats de recherche, de peur que les firmes pharmaceutiques ne coupent leurs subventions. Ensuite, dans la même foulée, le Dr Idumbo fut démis de ses fonctions. Le Dr Munyangi quant à lui fut l’objet de menaces de la part de gérants de dépôts de firmes pharmaceutiques et d’intimidations (vol de l’ordinateur ayant servi à l’étude, tentative d’empoisonnement etc.) ; et pour cause, la population locale ayant constaté l’efficacité de l’Artémisia a cessé de se procurer les ACT, ce qui occasionna une baisse des ventes de ces médicaments.
Des ONG partenaires commencèrent également à retirer peu à peu leur appui aux hôpitaux de la région.
Pourquoi tous ces acharnements malgré la conformité des démarches vis-à-vis des normes de l’OMS ?
« Sans doute parce que l’Artemisia représente un réel danger pour l’industrie pharmaceutique puisqu’elle ne coûte pas cher, n’a pas d’effets secondaires, élimine en grande partie les microbes et mêmes les cellules cancéreuses et, surtout, c’est une thérapie qui responsabilise les patients, remettant ainsi en cause l’engrenage mortel de la société de consommation. Il est donc nécessaire de l’éradiquer, comme les microbes ! Notre recherche est innovante dans le sens qu’elle inaugure une nouvelle approche thérapeutique qui sort des sentiers battus. Depuis l’avènement des financements des recherches scientifiques par les firmes pharmaceutiques, la médecine a perdu sa liberté d’exercer, les médecins n’exercent plus selon leur âme et conscience comme le recommande le serment d’Hippocrate. “L’ordre des médecins est devenu le désordre des médecins » ; a indiqué ce professionnel de la santé dans une interview.
« C’est de la mauvaise foi scientifique de ne pas reconnaitre les travaux sur Artemisia qui se font par les scientifiques reconnus et qui appliquent les normes en la matière. J’ai travaillé sur les recherches à l’OMS et personne n’a émis aucun doute sur les résultats, ils sont publiés librement dans les revues scientifiques. Ce n’est plus un secret pour tout scientifique averti que l’Afrique est un cobaye des firmes pharmaceutiques, et mon pays le Congo un bon élève. “Les Africains meurent non seulement des maladies mais aussi des produits de ces commerçants qui jouent avec leur santé” s’est-il indigné.
En 2016, l’équipe du Dr Munyangi entreprit une nouvelle expérience à l’école du village : les élèves buvaient deux fois par semaine une tisane à base de feuilles d’Artémisia. Cela diminua les cas de paludisme parmi les élèves et par la même occasion, la baisse de l’absentéisme. Certains médecins émirent néanmoins une réserve par rapport à l’expérience, craignant que cela ne retarde l’immunité chez les enfants.
Une nouvelle recherche en cours menée par l’équipe a consisté à soumettre une population de 500 personnes à 2 variétés différentes de la plante. La moitié de l’effectif était sous traitement par tisane d’Artemisia annua (variété présente en Chine et en Europe) et l’autre à la tisane d’Artemisia afra (variété présente en Afrique mais ne contenant pas d’artémisinine).
Les résultats prouvèrent la même efficacité chez les deux variétés. L’artémisinine ne serait donc pas la seule substance luttant contre le paludisme dans la plante.
Ces études sont d’autant plus importantes que les derniers rapports de l’OMS annoncent que le paludisme gagne du terrain, avec 90% de décès sur le continent africain.
Serions-nous des mendiants assis sur des sacs d’or ?
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