Auteur-compositeur, interprète et chorégraphe, Raymond Macoco, Degbekouto kokou de son vrai nom, est l’une des étoiles montantes de la musique togolaise. Au delà de la musique, Macoco est titulaire d’une licence en philosophie fondamentale et professeur de philosophie.Dans une interview accordée à notre rédaction, il nous explique comment il a commencé dans le métier.
A quand remontent vos premiers pas dans la musique?
Dans ma famille il n’y a que des bouches chanteuses. Ma maman est chanteuse aussi. Je crois que c’est de là que j’ai été piqué par le virus. Depuis mon enfance, j’ai chanté dans la chorale du culte des enfants à l’église. Au fil du temps j’ai constaté que ma vocation est de chanter. Alors j’ai décidé finalement de fructifier et de relever ce talent. Voilà en quelque sorte la genèse de ma carrière musicale.
Pourquoi avoir choisi de faire la musique? Vous auriez pu vous contenter des études et du métier de professeur tout simplement n’est ce pas ?
J’aurais pu en effet. Mais J’ai choisi la musique tout d’abord parce que c’est une passion. Au delà, je me suis dit pourquoi ne pas faire de cette passion une carrière. Ensuite c’est aussi pour moi un moyen de partager mes idées, mes sentiments et mon vécu avec les autres.
Comment combinez-vous votre profession d’enseignant et la musique ?
Ce n’est pas facile de manager l’enseignement et la musique puisque les deux métiers nécessitent beaucoup d’attention et de concentration. Mais je sais m’organiser. J’ai un calendrier bien défini qui tient compte de tous mes programmes, ce qui fait que je dispose toujours du temps pour la musique.
D’où vient l’inspiration de Raymond Macoco ?
Tout ce qui existe peut m’inspirer. D’abord la nature avec les cris des oiseaux, la vie avec toutes ses couleurs, les souffrances, le vécu, les témoignages des autres, les expériences personnelles, etc.
Raymond Macoco est auteur de combien de chansons?
J’ai déjà composé des centaines de chansons dont 4 sont déjà révélées au grand public. On peut voir les titres comme : ‟Fika Msoˮ, ‟Ativiˮ , ‟Sans Kanlanmiˮ, et ‟Afrika Musikiˮ que j’ai faits en collaboration avec les artistes Titi et Mr Dany du (groupe Osséine).
Parmi les 4 chansons révélées au public, laquelle a fait plus de buzz?
Je suis plus connu avec le titre «Ativi» puisque la vidéo a été réalisée et jouée sur les médias. Mais je crois que le morceau « Sans Kalanmi » fera encore plus de buzz, parce qu’elle sera médiatisé et fera le tour des radios et des télévisions sur le plan national et international. C’est le tout dernier et la vidéo sera réalisée bientôt.
Laquelle vous aimez le plus?
Bon, je ne saurai le dire puisque je les vois toutes au même pied d’égalité. Je laisserai ce jugement au grand public.
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Qui est votre idole en matière de la musique et qui vous inspire le plus?
Idole, je n’en ai pas. Seulement il y a des artistes qui m’inspirent comme Angélique Kidjo, Jimi Hope, P-square, R-Kelly, Jason Derulo, Rihanna et pleins d’autres artistes.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en tant qu’artiste?
En tant qu’artiste qui s’auto-produit, l’une des difficultés les plus évidentes est avant tout le manque de moyens financiers, ajouté au fait que je n’ai pas de producteur, de promoteurs… Mais j’évolue et les opportunités finiront par arriver. J’en ai la foi.
Quel regard portez-vous sur la musique togolaise?
La musique togolaise n’évolue pas. Il y a trop de mauvaises graines parmi les artistes. Tout le monde veut devenir chanteur. Il y a trop de clash parmi les artistes. Les styles locaux sont bafoués. Le pire c’est l’encouragement de la médiocrité. Les artistes sont mal payés et ça décourage.
Parlez-nous de ce que vous envisagez pour votre musique
Ma musique, je la fais autrement sur divers styles, c’est-à-dire que je fais de la diversité. Ma musique doit toucher les cœurs et guérir des malades. Elle doit être souvent réelle mais teintée d’humour. Le but de ma musique, c’est d’être authentique, c’est d’être écoutée sur toute l’étendue du territoire national, dans les pays d’Afrique et du monde entier. Ensuite j’envisage construire ma vie à travers ma musique et avec l’aide de Dieu j’y arriverai.
Quels sont vos projets d’avenir?
Pour les projets futurs, je compte réaliser le clip vidéo du titre ‘’Sans Kalanmi’’ d’ici la fin du mois de mars, enregistrer deux nouveaux singles avant la fin de l’année 2019. Il y aussi l’enregistrement du premier album et sa promotion au Togo dans les pays d’Afrique et du monde entier.
Quelle vision avez-vous de l’Afrique de demain?
Il faut que l’Afrique retrouve sa propre culture et la valorise, il nous faut ressusciter notre tradition orale, délier la tradition et l’idolâtrie. L’Africain de demain doit éviter de tuer son prochain. C’est en cela seul qu’on peut approcher le développement que nous espérons tant.
Un dernier mot
Je remercie Myafricainfos pour cette opportunité qu’il m’a donnée de pouvoir m’exprimer, me révéler au public et de partager mes pensées et mes ambitions avec le monde. Aux fans, croyez en moi et en ce que je fais car les bonnes choses arrivent.
Pour contacter Raymond Macoco:
E-mail : multibouy@gmail.com
Facebook : Raymond Macoco
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