Jeune togolais, entrepreneur jusqu’aux os, Kodjo Miboboné Dorkenoo est un admirateur sans condition du motivateur congolais Zack Mwekassa. Ce dernier était à Lomé le samedi 17 août à l’occasion du sommet du leadership africain organisé par UpAfrica. Dans cet entretien, Kodjo nous parle de sa rencontre avec Zack mais aussi de son activité d’entrepreneur.
Bonjour Pierre ! Présentez-vous à nos lecteurs s’il vous plaît !
Bonjour chers lecteurs de MyAfricainfos ; je suis Dorkenoo Kodjo Miboboné, je suis Directeur de la Société WEBSI-TOGO (Web Services International – Togo) que j’ai créé en 2014. Je suis comptable de profession mais j’ai tout laissé pour me consacrer à l’entrepreneuriat.
Vous êtes un jeune entrepreneur. Dites-nous, quels sont vos domaines d’intervention?
Je me définis comme jeune entrepreneur du fait que je m’auto-emploie et j’arrive à subvenir à mes besoins et ceux de ma famille grâce à mes activités. ¨je me définis comme un homme à multiples casquettes comme l’indique les domaines d’intervention de ma structure :
- Services immobiliers : location, Achat et ventes de biens immobiliers (Terrains, Maisons, Appartements, etc.)
- Gérance d’immeubles
- Achat, vente et Location de voitures
- Placement de personnel : Domestiques, personnel de bureau, Ouvriers, intérim…
- Promotion et Vente de produits locaux ou Made In Togo
- Rédaction de plan d’affaires
En dehors de ces activités, j’ai suivi une formation de technicien en Aviculture au CERSA et une autre en Aquaculture notamment l’élevage des tilapias et des silures noires communément appelés Poisson Chat. Ainsi je rédige des plans d’affaires dans le domaine de l’aviculture et de la pisciculture, je fais des formules alimentaires pour les éleveurs et j’apporte aussi mon expertise aux éleveurs en attendant d’avoir ma propre ferme. Je suis aussi vendeur de tilapias frais produits localement. Bref comme le dit Rober Kiyosaki je préfère savoir un peu de tout que tout savoir d’une seule chose.
Le samedi 17 août dernier, vous étiez au Sommet du Leadership Africain organisé par UpAfrica. Que retenez-vous de votre participation de manière générale ?
c’est surtout la venue de Zack Mwekassa qui m’a motivé à y aller
Kodjo Miboboné Dorkenoo
Le samedi 17 Août en effet j’étais au sommet du Leadership africain et c’est surtout la venue de Zack Mwekassa qui m’a motivé à y aller. Je fais un clin d’œil à mon ami Koffi KONOU qui m’a fait découvrir Zack par ses vidéos et depuis je suis un fervent suiveur de ses vidéos qui ont l’effet d’une boisson énergisante sur ma personne. Il va toujours droit au but et donne des exemples concrets, palpables, pas juste des théories ramassées sur le net, on sent le vécu dans ses propos.
Il va toujours droit au but et donne des exemples concrets, palpables, pas juste des théories ramassées sur le net, on sent le vécu dans ses propos.
Kodjo Miboboné Dorkenoo
De manière générale je n’ai pas regretté d’avoir passé toute la journée du samedi là-bas. C’était une journée bien utilisée. J’ai eu la confirmation de tout ce que j’avais appris jusque-là : le destin n’est pas une chose figée et je peux le changer moi-même, personne ne le fera à ma place. En écoutant les différents panélistes je me suis dit que je suis sur la bonne car cela n’a été aisé pour tous ceux qui ont réussi. Il faut toujours chercher à surmonter les obstacles qu’on rencontre sur le chemin entrepreneurial, c’est ainsi qu’on acquiert de l’expérience.
Justement à propos de Zack Mwekassa, comment aviez-vous préparé cette participation au sommet sachant que vous alliez y rencontrer votre motivateur préféré ?
En effet Zack est un motivateur au parcours hors pair que j’ai découvert par mon ami Koffi. Le rencontrer en chair et en os fut un rêve qui s’est réalisé. Le ticket le moins cher était de 15.000 F CFA mais je n’ai point hésité à le payer car j’ai un ardent désir d’investir dans ma personne, une volonté farouche de toujours apprendre. J’ai essayé de partager l’information avec les gens que je connais dans l’entrepreneuriat mais presque personne n’y était sauf mon compagnon de tous les jours Koffi KONOU avec qui j’ai beaucoup de projets communs.
Pour l’entrepreneur que vous êtes, quels sont les panels qui ont le plus retenu votre attention ?
Etant un entrepreneur qui m’intéresse beaucoup à l’agriculture et aux nouvelles technologies, les Panels 1 (Agrobusiness) et 2 (Innovations technologiques) furent très intéressants. La consommation locale que je prône depuis un moment fut abordée. Face au défi de la consommation locale, les entreprises locales ont un devoir de qualité dans la fabrication et la présentation de leurs produits afin qu’elles puissent être compétitifs face aux produits importés et l’Etat a un grand rôle à y jouer. Il ne suffira pas de produire pour produire mais produire et vendre, c’est pour cela le Panel 2 aussi a eu son importance vue qu’il traitait des innovations technologiques. Personne ne peut se passer des innovations technologiques de nos jours, qu’on le veuille ou non nous devons nous y mettre face à une population sans cesse croissante et des besoins tout aussi croissants. L’innovation doit accompagner l’agriculture.
Quelle conception avez-vous de l’agriculture par rapport au développement de l’Afrique ?
Selon Mr Jean-Paul Pougala que j’ai commencé à suivre depuis un moment, l’Agriculture est la clé du développement de l’Afrique et je suis d’accord avec lui. Pour quelle raison avons-nous des terres agricoles très riches et le climat en notre faveur si ce n’est pas pour atteindre l’autosuffisance alimentaire ? Nous ne devons pas cultiver pour cultiver mais bien sélectionner ce que nous cultivons. Selon Mr POUGALA, les africains ont été détournés de la vraie bataille agricole et notamment céréalière par des cultures qu’il qualifie de cultures colonialistes, ce que j’approuve entièrement. Avec son climat, l’Afrique peut facilement être un roi des céréales vu que nous pouvons faire trois récoltes par an, là où l’occident fait une récolte par an. Si nous nous y lançons la concurrence sera rude face aux céréales importées notamment le blé qui est à la base de beaucoup d’aliments que nous consommons tel que le pain et presque tous les produits de pâtisserie; alors que nous ne cultivons pas le blé. Je fais un clin d’œil à Mme Amina de MINAGRO qui met sur le marché des farines à base de manioc, Plantain, Fonio, Igname et taro afin de les substituer progressivement à la farine de blé dans les recettes culinaires. Il y a d’autres jeunes qui se battent jour et nuit pour faire bouger les choses et ces gens ont besoin de lumière sur leurs activités. Je salue au passage mon cousin AHOSSOU Komlan qui est à sa troisième édition du concours de cuisine dénommé Togo valeurs Culinaires, qui vise à promouvoir non seulement la consommation locale mais à faire découvrir les recettes de nos terroirs faits uniquement avec des produits naturels et locaux.
Le Café, le coton et le Cacao sont des cultures destinées à l’exportation alors que nous mourrons de faim en Afrique. Pourquoi ne pas produire ce que nous allons nous même consommer au lieu de toujours en importer ?
L’agriculture Africaine ne saurait être rentable pour les peuples si nous ne réfléchissons pas à la transformation de nos produits agricoles. Plus de la moitié de certains produits continuent par pourrir par manque de moyen de conservation et de transformation. La bataille agricole ne saurait être gagnée sans l’industrie agro-alimentaire indispensable pour tout développement. L’Afrique doit obtenir son indépendance alimentaire car on réfléchit mieux le ventre plein.
Un message à l’endroit de la jeunesse africaine qui vous lit ?
La clé de la réussite ne dépend pas du niveau d’étude ni du nombre de diplômes obtenus, la réussite dépend de toi et toi seule !!! J’ai un pincement au cœur quand je vois fleurir des centaines d’école supérieures formant dans des domaines aussi inutiles qu’obsolètes sans se soucier de ce que ces jeunes une fois diplômés deviendront. La formation est un business très lucratif et les formateurs se fichent de ce que deviendront ces jeunes. Il faut une réforme profonde du système éducatif de la plupart des pays africains. S’il ne tenait qu’à moi, certaines filières seraient fermées définitivement ou pour au moins 5 ans.
Un dernier mot ?
je tiens à remercier toute l’équipe du site MyAfricaInfos. Les médias sont une arme très puissante utilisée par les occidentaux pour agir sur nos manières de penser, sinon pourquoi créer des chaines qui ne traînent uniquement que de l’actualité africaine ? Ces chaines souvent parlent rarement de ce qui va bien en Afrique et se focalisent sur ce qui ne va pas. Vivement que l’objectif de Myafricainfos qui est de montrer un visage positif du continent soit atteint et la jeunesse africaine est là pour vous soutenir. A tous ces jeunes qui se battent nuit et jours dans le domaine entrepreneurial togolais je leur adresse mes encouragements, c’est dur mais pas impossible.
Merci.
Contacts :
- Facebook: Pierre Kodjo Miboboné Dorkenoo/ WEBSITOGO
- Instagram: WEBSI-TOGO Immobilier
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