Le monde a connu à chaque étape de son histoire de grandes vagues de migrations si bien que des sociétés entières furent modelées, des cultures se sont entrechoquées, des peuples se sont rencontrés au gré des aléas politiques, économiques, ethniques, religieux, commerciaux, climatiques, etc. L’Afrique n’a pas échappé à ces migrations.
Quand les Africains parcourent le monde à la recherche d’une vie meilleure ou aspiration à laquelle tout être humain est attaché, ce n’est pas parce que leur environnement proche ne leur est point favorable, mais plutôt parce qu’ils sont pour la plupart d’entre eux déconnectés de cet environnement. Les peuples les plus puissants du monde sont avant tout ceux qui restent profondément attachés à leurs cultures ou à une idéologie fondatrice. Mais alors, pourquoi l’Africain croit-il faire exception à cela ? C’est-à-dire, vouloir se développer selon le paradigme et la vision des autres peuples ?
Le continent africain est culturellement le continent le plus riche. Sous son apparente diversité de peuples et de cultures, réside toutefois une unité culturelle profonde enracinée depuis des millénaires. Mais comment expliquer alors que les premiers hommes sur Terre en soient réduits à emprunter des cultures et des idéologies étrangères au point de ne pas se référer aux leurs ? Comment expliquer le renoncement de soi si caractéristique de l’africain moderne, renoncement qui s’exprime jusqu’au patronyme ? Ces interrogations légitimes ont pour seule réponse : la domination des cultures et d’idéologie étrangères lesquelles induisent une modification profonde de l’africain, de la perception qu’il a de lui-même et de son environnement immédiat ou lointain. Ainsi, quelque soit la volonté et l’effort escomptés, aucune Afrique digne et debout ne sera possible sans un véritable revêtement culturel et spirituel authentiquement africain. La spiritualité se trouve donc au cœur de la lutte pour le redressement du continent.
La spiritualité est la voie de l’équilibre, de la vigilance et de l’harmonie. Elle permet à l’homme de prendre conscience de son être et guide celui-ci dans sa quête perpétuelle du bonheur. Chaque peuple est ainsi connecté à des divinités qui se manifestent à travers les âges. Les Africains savent que ces divinités sont la totalité de la mémoire des esprits désincarnés (les ancêtres). Tout Africain qui veut avancer dans ce monde doit ainsi se connecter à ses ancêtres qui lui montreront directement les voies à suivre et le protégeront contre les esprits négatifs.
Le monde physique est une infime partie de l’Univers. Derrière chaque être vivant se cache une réalité cosmique qu’on ne peut maîtriser que si l’on a atteint un niveau supérieur de conscience. Les énergies mobilisées par les vivants, si elles sont canalisées, nourrissent des égrégores (positifs ou négatifs) qui en retour peuvent agir en faveur de ceux qui leurs sont liés. Les égrégores les plus connus actuellement sont (Jésus, Mahomet). Ces deux égrégores sont inscrits dans le cadre cosmique occidental et arabe, puisque ce sont leurs inventions, et qu’ils savent mieux les charger et décharger. Cela justifie leur domination sur le reste du monde, surtout dans les nations où les religions inventées en leurs noms sont bien installées.
Chaque fois que les Africains se mobilisent dans des églises, mosquées ou lieux de prière, ils dégagent des énergies que les autres peuples canalisent pour les utiliser à des fins ésotériques ou les vendre à des gourous plus offrant et qui les exploitent. Le luxe ostentatoire qu’affichent les pasteurs n’est donc point le fruit des collectes cultuelles aussi spectaculaires soient-elles, mais le résultat d’un deal spirituel bien maîtrisé dont les fidèles sont les principaux fournisseurs de la marchandise appelée « énergie ». L’élite politique enserrée dans l’étau des loges ésotériques occidentales, sert avec zèle et fidélité les « vénérables maîtres » de ces loges. Cette élite est ainsi convaincue de détenir le pouvoir. Conviction pourtant démentie dans les faits tant l’adepte africain reste soumis, quelque soit son grade, au « vénérable maître » occidental. L’on comprend dès lors l’impuissance de l’élite politique africaine à faire décoller le continent. Aussi longtemps que cette élite restera inféodée aux gourous de tous ordres, à des impostures dites loges ésotériques, aussi longtemps qu’elle convoitera une illusion de pouvoir dans ces ordres, elle sera inapte à œuvrer pour l’Afrique et à la protéger.
Au-delà de la liturgie propre à chaque religion, il y a une dimension hautement ésotérique qui ne profite qu’à leurs inventeurs ou fondateurs. Les religions ne sont pas Dieu, encore moins les églises et les mosquées. Le christianisme ou l’islam ne sont pas un problème pour les africains et les arabes. Mais, pourtant ces deux religions posent problème en Chine, tant l’attachement des chinois à leur culture et à leurs traditions ancestrales est grand. De même que le Kémitisme qui est la voie par excellence de la reconstruction de l’Afrique, n’est pas approprié aux indiens ni aux juifs. Le monde invisible est complexe et spécifique. Les esprits qui y règnent sont pilotables, mais puisque nous ne sommes pas capables de les maîtriser car étant novices et surtout nous ne sommes pas initiés et n’avons pas les codes, il est important de rester alors connectés à nos propres esprits, à ceux qui nous connaissent, à ceux qui ont vécu les mêmes peines et douleurs et qui étant dans le monde spirituel, sont capables de nous guider. Voilà pourquoi nos ancêtres sont les seuls à nous guider dans cette vie.
La propension à défendre les religions étrangères pose la question de la fidélité des africains qui en sont adeptes en cas de conflit majeur entre l’Afrique et les pays tenant de ces religions. Ainsi un catholique romain ou un musulman sera-t-il plus porté à faire allégeance au Vatican ou à l’Arabie Saoudite plutôt qu’à défendre le continent si jamais celui-ci est opposé à ces deux Etats. Ce choix des priorités est le fruit d’une domination spirituelle et culturelle qui dépossède l’individu de sa capacité à prendre des décisions de façon lucide. Un exemple patent est la forte mobilisation des africains à défendre les Palestiniens ou les Syriens en lieu et place de leurs frères de RCA ou du Soudan, pays dans lesquels des milliers des leurs meurent en silence chaque jour sans que cela ne provoque un sursaut d’indignation ni dans les églises, ni dans les moquées ! On serait tenté d’affirmer avec raison qu’un africain musulman préfèrera la disparition de l’Afrique que celle de l’Arabie Saoudite et qu’un africain chrétien en ferait de même pour le Vatican ou Israël. L’Africain embrasse jusqu’à étouffement des combats qui ne sont pas les siens ! Il se substitue aux principaux protagonistes d’une lutte qui lui est étrangère pour en faire sa lutte, sa raison de vivre ! Terrible aperçu du « cosmopolitisme » à la Senghor ! Oui l’Africain est « perméable à tous les vents du monde ».
L’Occident chrétien et l’Orient arabe resteront aussi puissants et ce pour longtemps, tant que les africains seront attachés à leurs religions, tant qu’ils s’y identifieront, y rêveront et y placeront leur espoir. Chinois et indiens ont compris cette faille et se sont vite émancipés en s’ancrant davantage dans leur culture et spiritualité. Ce qui justifie leur formidable résistance face à l’impérialisme Occidental. Des pays comme la Russie ont opté pour un christianisme orthodoxe endogène pour mieux le contrôler.
L’on observe que chaque fois qu’une alerte sécuritaire d’envergure mondiale est déclenchée, chaque peuple ou nation fait recours à sa spiritualité afin d’y puiser des forces pour mieux se positionner, pour mieux résister au danger. Les occidentaux invoquent les esprits maçonniques et chrétiens, les arabes en appellent aux esprits islamiques, les indiens aux divinités hindous, les africains quant à eux, se perdent en invocations chrétiennes, islamiques, bouddhistes, maçonniques, rosicruciennes, etc… renforçant ainsi les égrégores des peuples qu’ils affronteront demain dans le monde physique. Ainsi, l’Afrique perd elle toutes ses guerres d’abord sur le plan spirituel puis cosmique avant de les perdre sur le terrain.
La culture tout comme la spiritualité guide l’économie, la politique et même les sciences. Elle permet à l’individu d’adopter des pratiques qui lui sont propres. Par exemple, dans une société dominée par l’islam, la majorité des produits, visions et concepts importés viendront des nations arabes car l’islam a en elle une culture vestimentaire, alimentaire, politique, économique, etc. Idem pour les sociétés à dominance chrétienne qui ne vivent et ne respirent que par l’Occident.
Demeurer dans sa culture, sa tradition, sa spiritualité, modèle les habitudes d’un individu et contribue fortement au rehaussement économique et social du pays. En effet, si le tubercule de macabo est sacré dans la culture d’un individu, c’est bien parce que le macabo fait partie intégrante des produits prioritaires de sa communauté. Aussi longtemps que cet individu restera attaché à sa culture, il consommera cette tubercule, non pas parce qu’elle a bon goût, mais parce qu’elle contribue à son équilibre spirituel. Ainsi, si cet individu est amené à imposer sa culture à un autre, même si ce dernier ne produit pas le macabo, il sera contraint à en acheter auprès du premier, reléguant ainsi au second plan pour ne pas dire faisant disparaître ses propres produits issus de son environnement. Le peuple conquérant devient alors économiquement puissant car pris pour référence sur tous les plans. C’est ce qui justifie la facilité avec laquelle les produits importés sont facilement vendables en Afrique, puisque ces produits marchent avec la culture et idéologie dominantes.
Cette inversion de valeurs donne ainsi lieu à l’apparition de curiosités alimentaires dans les sociétés africaines où le choix prononcé pour le pain de blé prime sur le pain fait avec la farine de manioc quand bien même ces pays ne produisent pas de blé ! Surtout si on s’en réfère à la culture occidentale, Jésus a multiplié le pain, et le premier pain servi fut celui à base de blé. Nul doute que si l’histoire de Jésus se déroulait à Bamendjou, il n’aurait point multiplié le pain, mais bel et bien le manioc ! Nos habitudes alimentaires, vestimentaires sont influencées par les cultures dominantes. Mais les occidentaux et arabes ont plutôt, dans leur logique expansionniste, fait une alliance entre leur culture et leur spiritualité pour créer des religions. L’Africain est ainsi dominé sur le plan économique et politique parce qu’il est d’abord battu sur le plan spirituel et culturel.
EPILOGUE
Les causes des souffrances des peuples africains ne sont pas à rechercher aussi loin. Elles résident davantage dans l’abandon de nos cultures et traditions. Si nous voulons faire de grandes choses dans notre vie, sachons que tout doit commencer par une reconnexion directe avec nos ancêtres et un retour pur et simple à nos traditions. L’Afrique a l’impérieux devoir de se réveiller. Nous avons en Afrique nos propres divinités, nos propres égrégores et n’avons pas besoin d’y greffer une religion à vocation expansionniste. Nous devons juste emprunter la voix de nos ancêtres, chacun dans sa lignée. Ainsi, les pratiques et rites doivent se faire dans le respect des lois de la nature et des lois spirituelles. Des cérémonies de reconnexion, d’hommage, de purification, de protection… doivent renaître pour permettre à quiconque veut avancer d’y aller sans risque.
Recevez les ondes positives, bénédictions et protection de nos ancêtres en ce moment où nous traversons une période de crise plurielle.
Par Fotsing Nzodjou, Bamendjou le 16 juin 2018.
FOTSING NZODJOU, libre penseur, Ecrivain, entrepreneur, homme de culture et coordonnateur du CLUB AFRIQUE VISION.
Tel/WhatsApp : 00237 653291248
E-mail : fotsingnzodjou@gmail.com
Aucune vérité n’est supérieure à celle dite dans le sous-bois autour du rocher sacré de NEPÊH LONTHÛ à Batchoum au royaume Bamendjou.