Ex-choriste, vocaliste et chrétienne confirmée, l’artiste Queen Étémé est un trésor pour le gospel africain en particulier et la culture africaine en général. La Diva ne viendra pas à la musique car elle est née et a été bercée dans la musique étant d’un père mélomane. Convaincue des valeurs culturelles africaines, Queen Étémé ne ménage aucun effort pour s’engager auprès des autres et soutenir les initiatives qui le méritent, notamment celles qui promeuvent l’autonomisation de la femme.
Bonjour la Queen ! Pouvez-vous nous dévoiler votre identité ?
Bonjour. Je suis Queen ETEME artiste musicienne africaine d’origine camerounaise et j’habite à Abidjan en Côte d’Ivoire. Je suis également coach vocale, présidente fondatrice de l’institution panafricaine de la voix ( INPAV) et femme leader très active sur les plateformes d’autonomisation des femmes .
Vous avez un parcours assez riche et inspirant. Qu’est-ce qui vous a poussé à embrasser la musique et quelle est votre particularité ?
C’est une grâce que Dieu m’a accordée d’assouvir ma passion à travers la musique. En effet j’aurais pu être avocate ou même médecin. C’était le souhait de mes parents mais ma passion pour la musique était plus forte que tout… Ma particularité est que ma passion a évolué vers une plateforme qui soutient des ONG, des associations des femmes et des jeunes pour les soutenir dans leurs projets et les accompagner.
Dans votre cheminement, vous avez fait de belles rencontres dont celle avec l’icône africaine Manu Dibango. Racontez-nous !
Ma rencontre avec mon papa Manu Dibango s’est faite à Paris où je résidais à l’époque dans un club de jazz très mythique nommé le NEW MORNING. J’y accompagnais un artiste en tant que choriste et je ne savais pas qu’il était dans la salle ce soir là en tant que spectateur. Il avait honoré de sa présence somptueuse ce spectacle et par la suite, nous avions commencé a travailler ensemble et ça a duré des années jusqu’à ce que je ne commence ma propre carrière. Ça c’était notre rencontre physique mais ma rencontre avec papa Manu Dibango s’est faite bien des années plus tôt à travers ses œuvres, lorsque j’étais toute jeune au collège. En fait, ses chansons passaient en générique à toutes les éditions du journal bien avant l’arrivée de la télévision dans mon pays et sa musique est tellement particulière qu’elle marquait tous les esprits et je ne parle pas de sa voix.
Une belle rencontre et on pourrait passer des heures à vous écouter dans les détails de cette belle expérience. Au-delà de Dibango, d’autres personnes ont marqué votre parcours d’une manière ou d’une autre. Voulez-vous leur faire un clin d’œil ?
Absolument ! Ça serait si difficile de faire un clein d’œil à toutes les personnes qui ont marqué mon parcours dans ce métier. Je risque de faire des jaloux mais j’ai une pensée très forte pour mon premier arrangeur Obam Zoé Obianga qui m’a tenue par la main pour mon premier opus et qui a apporté toute sa musicalité pour m’offrir un album au-delà de mes attentes et qui m’a très bien positionnée dans mon registre. Je pense aussi à des grands frères comme Georges Seba qui m’a beaucoup encouragée vocalement. Je pense aussi à tous ceux qui m’ont fait appel dans leurs projets tels que Ismaël lo, Alpha Blondy, Wes Madiko, Boncana Maiga, Aïcha Koné, King Mensah etc. Il y en a tellement. Mais je tiens à témoigner ma reconnaissance à tous ceux qui m’ont apporté leurs soutien dans les médias aussi Amobe Mevegue, Claudy Siar, John Dossavi, Robert Brazza, Alain Mouaka, Ephraim Dolce. Il y en a beaucoup. Je les aime tous.
À côté de votre carrière vous êtes impliquée dans plusieurs activités culturelles. Vous avez participé au FAFEL (Forum Africain des Femmes Leaders) de 2020. Quel est le résumé que vous faites de cette édition et de votre participation ?
Oui j’ai eu la grâce de participer à plusieurs éditions du Fafel et c’est une opportunité incroyable de rencontrer d’autres femmes de tous les secteurs d’activités et de bénéficier de leurs expériences. Nous apprenons aussi beaucoup au Fafel à travers les formations de haute qualité qui y sont proposées tous les ans à chaque édition. L’année dernière j’ai reçu le prix Fafel leader culturel et ça été une source de motivation supplémentaire pour moi et je continue de me battre pour l’excellence qui est vraiment la marque de cette plateforme. C’est l’occasion pour moi de remercier le coach Cyrille Bado le promoteur du Fafel pour l’opportunité qu’il m’a donnée encore une fois cette année de m’exprimer pour apporter ma contribution par un Master classes vocal que j’ai animé et aussi par mes différentes prestations artistiques.
La promotion de la culture africaine, un autre volet qui vous intéresse beaucoup. Comment aviez-vous célébré la Journée Mondiale de la Culture Africaine (JMCA) le 24 janvier dernier ?
Oui j’ai toujours été une actrice culturelle très active et je déploie toutes mes compétences et mon énergie pour apporter ma contribution à mon niveau pour le rayonnement culturel de notre continent. J’ai eu l’honneur et le privilège de célébrer la JMCA à Abidjan à l’hôtel du district avec le président du Rapec Mr John Dossavi et plein d’acteurs culturels qui ont abbatu un travail extraordinaire pour la visibilité de cet événement. Je salue toute l’équipe de Totem production.
Vous avez organisé récemment un atelier sur la prise de parole en public. Dans quel contexte ces capacités peuvent-elles être utiles à la jeunesse africaine ?
J’ai été sollicitée par le Club des Orateurs à Abidjan pour animer un Master class appelé Voix Libre dans laquelle nous avons renforcé les capacités des participants dans les techniques vocales et en expression scénique. Cette rencontre avait pour objectif de leur permettre de mieux s’exprimer en public avec plus d’aisance et plus d’assurance dans la voix lors de leur prise de parole en public. Ces capacités peuvent être utiles pas seulement à la jeunesse mais aussi à tous ceux qui ont comme instrument de travail la voix; autant dire tout le monde.
Artiste chanteuse Gospel, vous aimez faire des prestations et évangélisations dans des marchés de la capitale ivoirienne, Abidjan. Pourquoi ce choix ?
Ce n’est pas un choix, c’est un devoir et c’est l’essentiel même de mon ministère pas seulement en tant que chanteuse de gospel mais aussi en tant que femme leader. En effet, de telles plateformes me donnent l’opportunité de partager ma foi en Jésus avec le plus grand nombre mais aussi d’apporter de la chaleur et de l’amour à ces mamans qui sont dans les marchés et font d’énormes sacrifices de 4 h du matin jusqu’à 22 h quelques fois pour nourrir leurs familles. Je suis si heureuse d’apporter une peu de joie à leurs Âmes.
Votre dernier album, le 5e, sorti en 2O18, est intitulé « A New day for Africa » (Un nouveau jour pour l’Afrique). Pourquoi ce titre et quel est le morceau qui vous donne la chair de poule sur cet album ?
J’avais besoin en 2018 d’apporter un message fort à la jeunesse africaine car j’étais si triste de voir tous ces jeunes africains morts à la mer et je me suis dit que si je leur parlais de la beauté de l’Afrique et de ses icônes ça leur donnerait de l’espoir et des repères pour pouvoir s’identifier à leurs modèles ceux qui font la fierté de notre continent. Ça n’a pas été facile de mettre en valeur le maximum de personnes toutes disciplines confondues car une chanson ne dure que 5 minutes en moyenne mais j’ai essayé au maximum de mettre en exergue un échantillon assez représentatif. « A New day for Africa » est un album qui a été bien reçu par le public et il y a beaucoup d’hommages avec d’autres artistes tels que kadja Nin , Manu Dibango, Victor Dème, Ismaël lo, Anne Marie Nzie etc. Il y a également un featuring sur le premier single intitulé children of Africa avec mon jeune frère Shaoleen. Une valeur sûre de la musique ivoirienne et africaine. Tous les titres de cet album m’ont donné la chair de poule car j’y ai mis tout mon coeur.
Effectivement, quand on fait une chose avec le cœur, elle est toujours belle et apporte de la fierté. Fin 2020 connaîtra la sortie de votre 6e bébé artistique. Quel est le titre et que peut-on espérer sur cette œuvre ?
Le titre de cet album c’est « Amazing Expérience». J’espère que cette œuvre touchera l’Âme de tous ceux qui vont l’écouter comme toutes les autres depuis le début de ma carrière car c’est le témoignage de tout ce que l’Éternel Dieu a fait depuis plus de 20 ans dans ma carrière. Santé, grâce, faveur , inspiration, passion etc..
Nous l’attendons de tout coeur. Ceci dit, votre agenda est sûrement chargé à craquer. Des dates à retenir ?
chargé ? Oui, un peu ! Au mois de mars pour clôturer le mois de la femme, je vais donner un grand concert au Wharf hôtel à Grand Bassam pour célébrer la femme. Un concert dénommé Mama Africa. Début avril je vais à Bangui par la grâce de Dieu avec d’autres sœurs pour assister à un forum panafricain des femmes pour la paix. En mai je consacrerai tout ce mois à la formation vocale. J’ai des artistes qui arrivent du Mali et ils viennent en résidence de formation pendant tout le mois . Entre les deux j’irai à Lomé pour participer a un festival à l’Institut français de Lomé et au mois de juin, je vais au Cameroun. Bref, j’ai beaucoup d’activités cette année. Dieu fait grâce et je lui rends toute la gloire.
Nous vous souhaitons plein succès dans chacune de ces activités. Ceci est une question que nous aimons bien poser à nos invités sur MyAfricaInfos.com. Si vous aviez un conseil à donner à la jeunesse africaine, lequel serait-il ?
Je dirai à la jeunesse africaine de croire en elle sans complexe, de travailler dur avec passion et de mettre Dieu au centre de tous ses projets.
Merci infiniment pour ce précieux message. Votre dernier mot ?
Mon dernier mot est une action de grâce à mon Dieu pour la grâce qu’il m’accorde de m’exprimer à travers cette plateforme . Mais aussi l’expression de ma fierté de ces Africains et Africaines, travailleurs acharnés comme Essenam K², Alain Mouaka, Agbodji Jean François et tous les autres qui font la fierté de ce continent. Longue vie à tous et merci infiniment pour cette interview.
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