L’événement Miss Africa-France, qui a fait couler beaucoup d’encre en 2017, reprendra son envol cette année, après le déconfinement tant attendu cet été.
Sa spécificité : la mise en valeur de la culture et de la beauté africaine, pour valoriser l’afro-pessimisme et faire connaitre l’Afrique auprès des néophytes. Cette initiative, bien que louable, fait tout de même face à un défi de taille : le financement.
En créant Miss Africa-France, sa fondatrice Ikaelle TATI se base sur la richesse humaine africaine dont les différences rappellent la diversité culturelle, peu connue des non-natifs, plus intéressés par les plages et la faune. Il faut dire qu’avec 6 millions d’afro-descendants que compte la France, le potentiel n’est pas négligeable mais les barrières demeurent nombreuses.
L’objectif visera à faire découvrir l’Afrique autrement, avec 5 défilés basés sur des thèmes spécifiques (traditionnelle maillot de bain…) ponctués d’animations, pour faire voyager les invités.
En 2018, la première édition réunissait 12 représentantes des pays africains, incluant l’Algérie, Madagascar. Surfant sur la vague «afro-optimiste», Ikaelle Tati espère mobiliser davantage les communautés nonobstant les barrières psychologiques parfois pesantes. «En France, nous avons une image de nous-mêmes parfois écornées alors que notre potentiel est présent. Nous avons des personnes issues de nos communautés qui ont eu de belles réussites. Nos cultures panafricaines sont un atout et nous devons les valoriser afin de faire changer les regards», indique-t-on.
La deuxième édition réunira 16 participantes issus des 4 points cardinaux du continent, pour englober 500 invités. Ikaelle TATI espère ainsi marque les esprits dans un secteur où la concurrence ne manque pas. En moyenne, nous comptons plus d’une dizaine de manifestations culturelles panafricaines par mois sur l’ensemble du territoire français (hors Outre-mer). Mais elles font face à un défi commun: le mécénat. «Chaque année, il faut composer avec les coupes budgétaires et se montrer inventif pour assurer un retour sur investissement ou un équilibre financier», explique-t-on au sein des associations. Même son de cloche pour Ikaelle Tati: «Cette année, nous recherchons des financements. Mais la première édition, je l’ai auto-financée. Bien que je sois parvenue à l’équilibre, il a fallu tout de même se battre», analyse-t-elle.
La chasse aux financements est ouverte
Certains nouveaux dispositifs récemment mis en place dans quelques états devraient permettre de rétablir un équilibre. «Certains gouvernements, notamment dans l’Union européenne, prévoient un dispositif de 40 à 60% d’exonérations fiscales pour des versements supérieurs à 2 millions de dollars», indique l’association ADMICAL. Et avec les difficultés d’ordre financière, il faut aussi composer avec une certaine instabilité conjoncturelle.L’expérience de la première édition fut une réussite, malgré le mouvement insurrectionnel des «gilets jaunes» qui dissuadait des prestataires à s’impliquer dans le projet.
A l’époque, l’entrepreneuse réunit 10.000 euros sur fonds propres, en une année de préparation, avec des partenaires prestigieux avec des médias de la communauté afro en France. «Ils ont cru à l’impact à moyen et long terme du projet et à sa pérennisation» rappelle l’organisatrice. Une initiative appréciée par les potentiels participantes ainsi que les personnalités. La France devait cette année organiser la saison Africa 2020 pilotée par N’Goné Fall- commissaire générale en charge de cette saison culturelle voulue par le président Emmanuel Macron. «Les initiatives comme Miss Africa-France permettent justement de valoriser le patrimoine culturel panafricain et il faut que ces projets se multiplient pour faire rayonner l’Afrique sur l’ensemble du territoire hexagonal et ultra-marin », précise-t-elle.
Ikaelle Tati, spécialisée dans l’immobilier de luxe et âgée de 25 ans, originaire de Pointe-Noire (République du Congo) habituée des challenges, tire son ambition d’une citation du Pasteur Martin Luther KING, en «essayant de construire le meilleur arbuste possible».
Inutile de dire que le sien est bien enraciné dans le temps… pour le plus grand bonheur des cultures panafricaines en France.