Promouvoir l’initiative Africaine, cette tâche nous incombe à tous et c’est ensemble que nous devons nous y assigner, qu’importe nos origines, nos religions, car cela concourt à l’épanouissement et au rayonnement de notre chère Afrique.
C’est cette optique que partage Kevin Lukusa, un jeune entrepreneur, dont NegroNews a reçu le témoignage dans ses colonnes. Du haut de son 1.85m, “l’Afro-indépendant” comme il se définit, est un jeune Suisse originaire de la R.D.C. Âgé de 31 ans aujourd’hui, Kevin a engagé des études de Bac pro commerce (apprentissage employé de commerce) qu’il a réalisé en alternance avec une compagnie d’assurance.
Encore jeune et ne sachant dans quelle filière s’engager, il va enrichir son parcours en réalisant des stages d’anglais (6 mois) à Londres puis d’allemand (6 mois) à Zurich. De retour à Lausanne, un ami lui recommande de se lancer dans le commerce de proximité (supérette), parce qu’il a les compétences requises pour cette activité.
Kevin se met alors à la recherche d’une arcade, qu’il trouvera le 31 octobre 2012. Aujourd’hui, quatre ans après, il travaille aux côtés de son père, sa petite sœur, apprentie qu’il initie à son tour au métier de la vente.
NegroNews : Hier assureur, aujourd’hui commerçant révélé, cette transition est-elle plus rentable pour l’homme d’affaires ?
Kevin Lukusa : Ce qui s’avère plus rentable, c’est ma santé physique et mon feeling par rapport au travail. Dans les assurances, mon salaire mensuellement était garanti, je connaissais tous les rouages, mais pour rompre avec la monotonie qui caractérise le métier, j’ai voulu explorer d’autres horizons. Dans le business je suis triplement gagnant. Quotidiennement j’apprends beaucoup de choses, c’est plus intéressant. Financièrement et moralement c’est plus rentable.
NN : Quels sont les produits les plus prisés, ceux qui font le chiffre d’affaires de Charly-Shop ?
KL : En effet, il existe trois types de produits qui font le bénéfice de Charly Shop : les produits en matière de boulangerie (Pain, croissant, pain au chocolat etc..), la particularité Charly Shop ce sont ses produits frais. L’alcool en deuxième position c’est-à-dire (vin, bière et alcool forte). Et enfin le domaine des jeux, la loterie locale. Voilà là les trois produits-phares qui font le chiffre d’affaires de Charly-Shop.
NN : Est-ce plus facile de travailler en famille, comment la répartition de taches se fait-elle chez les Lukusa ?
KL : Je ne sais pas si c’est plus facile, mais je le trouve nettement différent de tout ce que j’ai pu voir avant. Il y a entre nous beaucoup d’amour et de confiance, tout le monde peut faire le travail de tout le monde mais nos tâches sont bien reparties: je m’occupe de tout ce qui est relation avec les fournisseurs, de tout ce qui est novateur ce qui peut être créé autour de Charly-Shop, les évènements. Mon employé Whitney s’occupe de la facturation, tout ce qui a trait à l’administration. Mon père quant à lui s’occupe de tout ce qui est en relation avec les impôts.
NN : On vous sait très proche du monde du football à Lausanne, pouvez-vous nous édifier sur les rapports que vous entretenez avec certaines équipes ?
KL : Je suis passionné de sport particulièrement du football, par rapport à mon business, je sponsorise 3 équipes Lausannoises. Ces 3 équipes d’origine Sud-américaines jouent le championnat local. Je m’occupe de payer leurs maillots annuellement.
NN : Quel lien entretient Kevin avec le continent Africain, quel serait selon lui la clé de voûte de son développement ?
KL : Excepté le contact que je garde avec la famille, je n’ai malheureusement jamais mis les pieds au Congo, ce que je compte faire très prochainement. Je sillonne un peu le continent : Afrique du Sud, la Zambie et bien d’autres. Pour que l’Afrique se développe ma foi, il faut trois clés : la transformation de nos matières premières. La rigueur, le professionnalisme et le sérieux dans le travail. Il est aussi important que nous croyons en ce que nous faisons tout en faisant preuve d’opiniâtreté.
NN : Au vu de votre de votre parcours, de votre réussite, quel conseil pouvez-vous donner aux jeunes Africains en quête de réalisation de soi ?
KL : En toute sincérité je pense que la réussite est un grand mot, en tout cas pour moi, car je ne pense pas encore l’avoir atteint. La réussite pour moi s’articule en quelques mots, c’est d’ailleurs dans ce sens-là que j’adresse un conseil à mes jeunes frères du continent en quête de réussite : avoir une passion, trouver quelque chose qu’on veuille bien faire, qu’on apprend, l’amour qu’on a pour le métier vous aidera à surmonter toutes les difficultés. Le travail, faire preuve de sérieux, ne jamais lâcher en dépit de ce que les gens disent. Troisièmement se trouver un groupe de personnes qui nous entoure (famille ou amis) pour des conseils et des innovations, j’accorde particulièrement une grande importance au groupe.
NN : Avez-vous une dédicace, une salutation particulière à adresser à un ami ou un proche en particulier ?
KL : je tiens à saluer 2 ou 3 entrepreneurs Afros que je connais à Lausanne, des personnes bourrées de talent, indépendantes, qu’il faut encourager : Kink-creation, We Glam qui fait dans les produits cosmétiques et Attom du prêt-à-porter haute de couture.
Source : NegroNews.fr