Pour lutter contre la pollution et protéger l’environnement, les états africains ne tarissent pas d’idées. C’est ainsi qu’au Kenya, il a été donnée une seconde vie à un boutre en recouvrant sa coque et sa quille de plastique pour sensibiliser à la pollution.
Flipflopi, c’est le nom du petit navire à voile dont la coque et la quille ont été recouvertes avec l’équivalent de 30 000 tongs provenant de 10 tonnes de déchets plastiques déchiquetés et moulés. Seul le mât est en bois.
Selon Dipesh Pabari, un Kényan et défenseur de l’environnement qui a dirigé le projet , « Il ne s’agit pas uniquement de construire des bateaux, c’est un symbole de la deuxième vie qu’on peut donner au plastique »(…), « Il s’agit de montrer que, si ce matériau est génial au point qu’on puisse en faire un bateau qui navigue, il est stupide de penser à lui comme quelque chose à usage unique », a-t-il déclaré au cours de son allocution à l’occasion de son escale du vendredi au dimanche derniers à Watamu, à quelque 150 kilomètres au sud de Lamu ( côte Nord du Kenya).
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Les 30 000 tongs aux couleurs criardes recouvrant la coque qui ont donné leur nom au bateau (ces sandales sont appelées Flipflop en anglais), ont été ramassés sur les plages du Kenya et lui donnent l’aspect d’un patchwork multicolore.
Long de 9 mètres, le Flipflopi a été construit pendant trois ans à Lamu par des constructeurs de boutres traditionnels, en utilisant des techniques simples qui peuvent aisément être reproduites, ajoute Dipesh Pabari. Toutes les personnes ayant participé au projet étaient des bénévoles. Le financement a été assuré par ces derniers, par financement participatif et par de petites donations, avant que le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement) ne s’implique pour financer l’expédition du Flipflopi.
Ce bateau ayant entrepris une expédition le long des côtes Est-africaines, a presque tout du boutre traditionnel avec sa voile triangulaire caractéristique. La seule différence est le matériau de construction assez étonnant qui a servi à le fabriquer. Et pour cause, le but de l’initiative est de sensibiliser aux effets dévastateurs de la pollution au plastique.
Considéré comme étant à l’origine du mouvement qui a débouché sur l’interdiction des sachets en plastique au Kenya en 2017, l’activiste et blogueur James Wakibia, était à Watamu pour l’escale du Flipflopi. Pour lui, le Flipflopi peut sensibiliser la population à aller plus loin que la simple interdiction des sachets en plastique. Il ironise en affirmant qu’avant l’interdiction des sachets plastiques en 2017, « il y avait du plastique partout (…), on aurait dit que c’était une fleur kényane ». « Maintenant, on voit des bouteilles en plastique, mais on ne voit plus de sachets en plastique ». poursuit-il.
Par ailleurs, M. Pabari espère construire un boutre de 20 mètres de long et le faire naviguer jusqu’au Cap, en Afrique du Sud.
Le Flipflopi a entamé un périple de 500 kilomètres le jeudi 24 janvier à Lamu sur la côte nord Kényane. Il doit atteindre sa destination finale, l’île de Zanzibar, le 6 février. On ne peut que lui souhaiter bon vent.
Contact: The Flipflopi Expédition
Rita T.
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