De nouveaux affrontements ont éclaté lundi en Éthiopie, au lendemain de la mort de 55 personnes lors d’une manifestation antigouvernementale.
Un témoin rapporte lundi qu’on continue à retirer des corps des fossés dans lesquels les victimes sont tombées en tentant d’échapper aux balles et aux gaz lacrymogènes des forces de l’ordre.
Nimona Negash dit la police est intervenue violemment pour disperser ceux qui, lundi matin, manifestaient pour dénoncer les pertes de vie survenues la veille et réclamer la libération des personnes arrêtées. Des balles réelles auraient été utilisées et quelque 200 personnes de plus arrêtées.
La tragédie est survenue dans la région administrative d’Oromia, l’une des plus instables du pays. Plusieurs manifestations, dont certaines meurtrières, s’y sont récemment déroulées. Une partie de la population réclame plus de liberté.
Un grand mouvement de panique a éclaté après que la police eut utilisé des gaz lacrymogènes et tiré des balles de caoutchouc pour disperser les manifestants. Plusieurs personnes sont tombées les unes sur les autres. Les premières à chuter au sol ont péri étouffées.
Environ deux millions de personnes assistaient à la cérémonie de l’Irrecha, sacrée pour la population de la région. Des protestataires en ont profité pour scander des slogans antigouvernementaux, selon des témoins.
La foule s’est précipitée vers l’estrade où prenaient place des chefs religieux. Certaines personnes ont lancé des pierres et des bouteilles de plastique.
La police a répliqué en utilisant des gaz lacrymogènes et en tirant des balles de caoutchouc. Une partie de la foule a alors tenté de fuir les lieux. Certaines victimes ont été écrasées dans des fossés situés tout près.
Le gouvernement régional a blâmé “des forces irresponsables qui ont planifié des actions maléfiques”. Il a nié que le désastre ait été provoqué par les forces de sécurité.