La diaspora ivoirienne fait partie de celle qui agit activement dans sa terre d’origine. L’investissement dans l’éducation reste rare, mais Flan Joli une Suisso-Ivoirienne basée à Genève en a fait le pari.
Avant la pandémie du covid 19, Flan Joli voyageait souvent en Côte-d’Ivoire, précisément à l’ouest à la frontière du Liberia, de la Guinée et de la Sierra- Léone. Elle a crée dans cette zone un complexe comprenant une école et d’autres infrastructures le 18 août 2016, pour des enfants démunis ou orphelins, composés en majorité d’ivoiriens mais aussi d’enfants issus de la sous- régions comme deux orphelins Libériens .
Pour cette présidente d’association, ce combat pour l’Education est un véritable sacerdoce. «Il faut aider les autres et transmettre l’amour du travail, pour que les personnes n’ayant pas eu de chance en bénéficient ». Si elle a démarré sur fonds propres, elle ne désespère pas voir l’Etat de Côte d’Ivoire venir en soutien à l’institut Robert Marie Isroma. “La démarche doit être progressive et continue. C’est la raison pour laquelle nous lançons une campagne de financement participative qui porte le nom de l’institut sur Internet. Et il faut dire que l’enjeu en vaut la chandelle. Selon les statistiques de l’Union Africaine, la part des impôts prélevés dans certains pays africains se situe entre 15 et 17 % du PIB avec un ratio très faible en faveur de l’Education, système souvent alimenté par l’argent des parents. De plus, toutes les études démontrent aussi l’inadéquation entre l’offre de formation et les besoins de l’économie”. C’est en fonction des données statistiques, que Flan Joli réalise son projet en liant éducation et formation pour les secteurs professionnels d’avenir.
Située à 600 kms d’Abidjan à l’ouest du pays, cette école fait également office de centre de formations professionnelles. «Le complexe comprend 15 salles de classes, où nous proposons des formations en couture, coiffure, menuiserie. Il faut leur donner rapidement un horizon professionnel», dit-elle. Bien que la COVID a tout chamboulé sur son passage, toute l’équipe maintient le cap pour cette nouvelle année. Et même les adultes ont aussi droit à leur propre formation dispensée. «Chaque mois, nous les invitons à la bibliothèque pour améliorer l’écriture et la lecture pour les hommes et pour les femmes», conclu-t-elle. Ainsi, ils sont mieux armés pour faire prospérer leurs activités commerciales et professionnelles.
Pour les recrutements des formateurs, la cheffe d’entreprise reste exigeante. L’institution recrute deux catégories d’enseignants. Certains parviennent à obtenir le CAFOP (formation pour être enseignant) et d’autres non. Pour ces derniers qui ne réussissent pas leur examen, il faut qu’il soit titulaire du BAC. Cela n’est pas un frein. «Ils doivent suivre un stage de formation financé par nos soins avant d’intégrer notre équipe», affirme-t-on au sein de la direction de l’association. Cette souplesse s’explique aussi par la vocation sociale de cette école qui se veut inclusive autant pour les élèves que pour les enseignants à tous les niveaux. Et aucun détail n’est laissé au hasard. «Notre terrain mesure 2 hectares. Nous les poussons aussi vers l’agriculture en leur inculquant les notions d’autonomie et d’alimentation saine», explique Flan Joli qui insiste sur cette valeur de seconde chance valable également pour les élèves. Une vision qui concerne tout l’écosystème «Nous comptons construire une cantine scolaire pour 2021, et d’ouvrir le collège avec l’appui de l’Etat ivoirien», explique-t-on au sein de la structure.
Le numéro 235 de la revue Afrique contemporaine, avec un article particulièrement intéressant de Roland Pourtier intitulé «l’éducation, enjeu majeur de l’Afrique post indépendances – Cinquante ans d’enseignement en Afrique : un bilan en demi-teinte » pourra s’avérer différent dans les prochaines années, grâce à l’intervention de plus en plus insistante de la diaspora.
Dans son Document de stratégie pays 2013-2017 consacré à la Côte d’Ivoire, publié en octobre 2013, la BAD (Banque africaine de développement) résume assez bien la situation du pays en ce qui concerne l’éducation. Selon ce rapport, « le taux brut de scolarisation a connu une hausse significative en passant, pour le primaire, de 80 % en 2010 à environ 91 % en 2013 et pour le secondaire de 32 % en 2012 à 37 % en 2013 suite notamment aux efforts du gouvernement visant à rendre l’école gratuite et à fournir des kits scolaires aux élèves du primaire, ainsi qu’à réhabiliter et équiper les écoles, collèges et lycées. L’institut Robert Marie Isroma pourrait bien bénéficier de cet accompagnement. L’établissement revendique un taux de réussite de 100% lors des tests effectués chaque année pour l’entrée des élèves en 6ème. Néanmoins beaucoup d’efforts restent à faire surtout en milieu rural, mais l’apport de la société civile pourra inverser les statistiques de la campagne, en incitant aussi les jeunes à entreprendre dans l’agriculture, en évitant l’eldorado urbain souvent illusoire.
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