Ce matin , vous n’aurez plus
Ces beaux chants matinaux ,
Qui lorsque le soleil se lève,
Annoncent l’un de nos plus doux breuvage.
La vendeuse d’Akassan n’est plus.
Elle est partie rejoindre le livreur de pain
Qui, sur sa bicyclette,
Nous réveillait à coups de tintements .
C’est drôle ce silence ,
Ce chant d’oiseaux esseulé.
Jadis , au cri de la vendeuse de sel
Suivait celui de la vendeuse de feuilles d’ademe et de gombos.
Après que la colportrice d ‘huile rouge et de coco
ait négocié âprement ses prix.
Et c’est au seuil de nos maisons,
Ou la discrétion de nos cours,
Que nous les accueillons
pour garnir la marmite déjà riche
De quelques poissons fumés à point.
N’est il pas triste ce silence,
Celui qui accueille le manœuvre et le fonctionnaire ?
Ce manque de fumet,
Lorsqu’ils foulent, hagards et les bides creux,
Ces espaces où se scandaient les noms de nos mets les plus savoureux ?
Regardez-les, sous le soleil au zénith,
Qui n’auront plus de jus d’agrumes pressés
Car la maman s’ est rendue,
Vaincue par la marque à la double consonne,
Qui dans ses glacières,
Distribue désormais, à vil coût,
Gaz, colorant et aspartame .
Le paysan ayant apris la nouvelle,
Maintenant scrute la ville,
La houe déjà brisée par le sinistre étranger
Qui convoite goulûment ses champs.
On lui a appris que ses frères et ses sœurs , là-bas,
Se gavent de victuailles qui ne viennent plus de lui,
Qu’ils gisent ignares et amoindris,
Les viscères malades, à coté de la plantule ancestrale
Qui purge du gras.
Ne sont-ils pas tristes
Ces silences de praticiens impuissants
Qui déjà ne questionnent plus ?
Ce patient est-il victime du tilapia asiatique ?
D’une sauce gorgée au glutamate ?
Ou juste de ce maïs transgénique
Recouvert d’un film d’engrais corrosif?
Il est triste notre silence
Coupable et duplice ,
Nos actes , stériles et complices
La perte de nos richesses,
Sous prétexte de mode.
Ce suicide collectif,
Où l’on ne surveille plus
Ce que l’on consomme,
Où on s’émerveille
De ce qui nous consume
Où on perd l’estime de ces choses qui nous font .
Et déjà que je m’emporte …
Que le paysan scrutant toujours l’horizon,
Voit quelques-uns de ses enfants revenir
Il les voit gravir les monts de la curiosité
S’ écorcher aux aspérités de la connaissance des nôtres,
S’ agenouiller et pétrir de larmes ce sol précieux.
Puis , savourer le germe qui reconnaissant ,
S’ offre aux caresses du soleil.
Il sourit content qu’ils aient compris , enfin.
Horus Donkovi
*Tous droits réservés
Notes :
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