Il fait partie de la génération des pionniers en matière de musique urbaine au Togo. Avec ses pairs, il a enchanté toute l’Afrique de l’Ouest dans les années 2000. « Gogbalo » est entre autres l’un des albums qui l’ont dévoilé au grand public. Vous l’avez deviné ; MyAfricaInfos vous offre aujourd’hui l’artiste Wedy dans une interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder.
Bonjour ! Présentez-vous à nos lecteurs s’il vous plait !
Bonjour! Je suis GABLA Koffi Wodi alias Wedy. Artiste chanteur-auteur-compositeur, Togolais résidant au Togo.
Wedy, expliquez-nous pourquoi ce nom de scène ?
En fait, Wodi est un diminutif d’une expression en langue Ewe qui stipule « Wodi o dou na » qui veut dire « l’avenir se prépare dès aujourd’hui ». En d’autres termes, « c’est ce que tu as planifié aujourd’hui dont tu vas bénéficier demain ». J’ai juste modifié un peu l’appellation pour faire simple et tendance. Le Y de la fin, je l’ai emprunté à l’artiste américain R Kelly qui était mon idole à l’époque. Pour la petite histoire, mon père lui, m’appelle toujours Wodi !
Dans quel genre musical excellez-vous ?
Je fais du R&B ; Rythm and Blues est un héritage des Afro-Américains, très à la mode à mes débuts et que je considère encore aujourd’hui comme la meilleure des musiques. Même si l’afrobeat fait danser aujourd’hui je pense que tous ces artistes se sont inspirés du R&B. Je fais aussi de l’Afro pop, du Zouk, un peu de Danse hall et un peu de Rap.
Qu’est-ce qui vous a motivé à faire carrière dans la musique ?
Passionné par la musique depuis mon enfance, j’avais aussi un frère qui faisait du rap à l’époque (1990). Ensuite pendant mon adolescence, j’ai fait la connaissance de certains cousins et amis grâce à qui j’ai appris les rouages du métier. Je sentais que je pouvais aussi faire de la musique comme certains de mes idoles.
Quel est le chemin parcouru ?
En 1997, je formais un trio (Pushing Injection) avec deux amis de quartier. Il s’agit de Mouyi d’origine Anago et Raoul un Togolais vivant au Congo Brazzaville et qui était de retour au pays. Dans ce groupe, je gérais le côté Chant, tandis que Mouyi et Raoul s’occupaient du Rap.
On participait aux récitals lors des semaines culturelles à travers la capitale. La même année on avait participé au premier concours national de Hip-Hop organisé par la TVT qui n’avait pas beaucoup marché pour nous. Cette mauvaise expérience avait démobilisé le groupe et chacun est parti de son côté. Raoul a fondé un groupe de danse et ils faisaient de la chorégraphie sur les morceaux du groupe Extra Musica et d’autres chanteurs congolais. Quelques années après il décède à la suite d’un empoisonnement. Mouyi quant à lui, a quitté le Togo pour la France.
En l’an 2000 j’ai rencontré mes amis du groupe Wises avec qui on a sorti l’album « Mifiom lo ». Seulement, je me sentais un peu à l’étroit vu qu’on était 5 dans le groupe. Et comme dans tous les groupes les problèmes ne manquent pas, j’avais finalement compris que c’était le moment pour moi d’entamer une carrière solo.
En 2003 mon premier album solo « New Day » vit le jour. En 2004 ce fut l’album « Gogbalo ». En 2006, j’ai sorti « Enyo », puis « Cadeau » en 2010. J’en suis actuellement à mon 6ème single qui annonce mon 5ème album.
2010-2018, à quoi est dû cette grande pause musicale ?
De 2000 à 2010 j’étais celui qui avait dominé le R&B togolais. En 2010, l’album « Cadeau » n’avait pas trop marché faute de promotion. En réalité, j’avais eu beaucoup de difficultés à m’entendre avec les nouveaux acteurs culturels du moment. Le public étant en manque de nouveauté, a dû se tourner vers les artistes qui bénéficiaient de visibilité. Ce qui a fait que le public m’avait un peu oublié. Avec le temps, l’effet de nouveauté s’étant dissipé je commence par reprendre ma place dans le cœur de mes fans depuis 2012 avec des singles comme « Eyena », « Cendrillon », « Tonyédji », « Nyoindé » et très bientôt avec « Vamidjo », une chanson qui traite des mésententes dans les couples.
Bref pour tout vous dire ce n’était pas vraiment une pause, c’est seulement que ces chansons n’ont pas bénéficié d’assez de promo. Sinon je n’ai jamais eu de pause !
D’où vous viennent votre inspiration musicale et artistique ?
Certaines chansons me viennent des expériences vécues par moi-même ou par des gens autour de moi, et d’autres me viennent après avoir écouté un disque ou regardé un film.
Que représente la musique pour vous ?
La musique, c’est toute ma vie. Elle me donne le sourire, de l’espoir. Aujourd’hui elle me permet de réaliser plein de choses.
Comment décririez-vous votre musique à vous ?
Elle vient des noirs des États-Unis. Elle est douce et suave. Elle me permet d’exprimer mes sentiments, mes idées et de me sentir toujours jeune. Ma musique c’est du R&B adapté à nos réalités africaines. Elle parle des maux qui minent nos sociétés ; « Gogbalo », « Mitin » etc., d’amour ; « Mademoiselle », « Nyoindé », « Enoubué » etc., Elle parle de Dieu et de la vie « Viwo », « Enyon », « Enouwo té no sessin » etc.
Y a-t-il des chanteurs qui ont influencé votre écriture et votre style musicale ? Si oui lesquels ?
Le groupe Bil Vi Devoen, composé des chanteurs comme Bobby Brown (l’ex-mari de Whitney Houston) et Johnny Gill (1990), Shabba Ranks (1992), le groupe Boyz2Men, Jagged Edge et surtout R. Kelly.
Vos artistes préférés dans la sphère musicale togolaise, et mondiale ?
Puff Daddy, Rick Ross, Jagged Edge, et au Togo Kodjo Djanka et Bella Bellow ; Jimi Jope et King Mensah.
Avez-vous déjà collaboré avec d’autres artistes ?
Oui j’ai eu à faire beaucoup de collaborations, avec Éric MC, Jerry Jay, Melo Drummer et Bibi Reine du Togo, Ardiess, S.a.m et les Frères de sang du Bénin, ainsi que Kadikan de la Guadeloupe.
Votre meilleure collaboration ?
Toutes mes collaborations sont de belles expériences. Ma meilleure collaboration fut sûrement celle avec les Frères de sang du Bénin sur le titre « Miwa sé » qui traite des mauvais côtés de la politique, des populations qui soient obligées de fuir leurs pays à cause des conflits. C’est également un appel à l’apaisement.
Le feat avec Eric MC sur « Lonlon nya » est l’un de mes meilleurs.
Quel regard portez-vous sur la musique togolaise aujourd’hui ?
Les jeunes n’ont pas connu les meilleurs moments du R&B mais ils connaissent tous Akon et leur R&B va dans ce sens. Ce qui fait qu’ils sont limités. Cependant, ils excellent bien dans l’Afro-beat.
Mais là aussi je pense qu’il y a trop de copier-coller. Tu écoutes une chanson aujourd’hui à la radio et tu te dis que l’artiste a fait du bon travail. Demain, tu retrouves la même mélodie sur une compil nigériane ou ghanéenne et t’es déçu. Toutefois, il y a de bons ingénieurs de son de nos jours et la qualité des chansons en général est meilleure par rapport à notre temps. Nous, on était obligé d’aller à Accra.
Votre dernier album est titré « Cadeau ». Quel est le titre phare de l’album et quel message vouliez-vous passer à travers ce morceau ?
“Cadeau” sorti en 2010, dont le titre phare du même nom, parle de la persévérance car rien ne s’obtient sans effort.
Que vous apporte la musique ?
La joie de vivre, l’espoir, elle me nourrit aussi, faut le dire, et elle me permet de découvrir d’autres horizons.
La sortie d’autres singles et vidéo-clips avant la sortie du 5ème album. Restez câblés, des surprises vous attendent !!!
Pouvez-vous nous donner une date pour la sortie de ce 5ème bébé ? Quel en sera le titre ?
Début 2019 ! Pour le titre, ce sera une surprise !
Avec quel(s) artiste(s) aimeriez-vous faire un duo si l’occasion vous était donnée ?
R. Kelly, Stevie Wonder, Rick Ross et Buster Rhyms.
Qu’auriez-vous fait comme métier si vous n’aviez pas été artiste ?
J’aurais probablement été footballeur, je suis fan de foot.
Votre plus beau souvenir ?
Ma première tournée européenne. C’était 29 décembre 2004. J’y étais en plein hiver moi qui ne supporte pas le froid. Je n’étais pas du tout dans mon élément. À part ça, j’ai été très bien reçu. J’ai même tourné 2 vidéos clips à Bruxelles. Après j’ai été à Paris où l’accueil était encore meilleur. J’ai eu droit en live à la danse folklorique polynésienne où j’ai pu rencontrer des artistes de renom comme Pit Bacardi, Mokobé et les Neg’Marrons. De retour en Belgique, j’ai pu animer dans une boîte dans la région Gan puis à Düsseldorf en Allemagne. Pendant ma tournée j’ai pu retrouver certains amis que j’avais perdu de vue il y a des années. J’ai eu l’occasion de côtoyer des gens de divers horizons et diverses races: Péruviens, Bangladesh, Comoriens, Cap-Verdiens, Polynésiens ; sans oublier la communauté africaine. C’était vraiment surprenant et intéressant !
Votre plus grand regret ?
Je regrette de ne pas avoir su profiter de certaines opportunités. L’homme propose mais c’est Dieu qui dispose. Et je me dis qu’il n’est jamais trop tard pour que nos rêves se réalisent. Il faut toujours espérer car les bonnes choses sont à venir.
Votre plus grand rêve ?
M’imposer en Afrique et côtoyer les acteurs du show-business en Afrique et dans le monde.
Votre citation préférée ?
Vouloir c’est pouvoir !
En couple ou cœur à prendre ?
Cœur à prendre !
Parlant de votre situation matrimoniale, votre ex-femme a fait une sortie dernièrement qui a fait parler le net. Pouvez-vous nous en toucher un mot ?
Je pense qu’elle vit mal notre séparation. Mais je peux dire que c’est la meilleure chose qui pouvait nous arriver. Cela nous permettra à tous deux de recommencer une nouvelle vie ; surtout que nous sommes toujours jeunes, et que les opportunités ne manquent pas.
Certains disent que c’était fait exprès pour vous créer du buzz. Que répondez-vous ?
Non ce n’était pas pour du buzz. Mais je sais aussi que rien n’arrive par hasard.
Vous qui chantez l’Amour, selon vous quels devraient être les critères de base pour choisir son ou sa partenaire de vie ?
La vie n’est pas ce que nous suivons dans les feuilletons ou dans les romans. La réalité est toute autre, et il peut nous arriver de nous tromper aussi. L’essentiel est de le reconnaître et de prendre un nouveau départ. Quand on tombe, on se relève. Et il faut faire en sorte de pas recommencer les mêmes erreurs.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui rêvent d’une carrière musicale ?
Je leur conseillerai de beaucoup travailler et de viser loin. Je leur dirai aussi de chercher toujours la perfection et surtout de toujours se remettre en question pour toujours mieux faire.
Quelle est votre vision pour l’Afrique de demain ?
Une Afrique unie et puissante, avec des dirigeants prêts à se sacrifier s’il le faut pour le bonheur de leurs peuples.
Quels conseils à la jeunesse africaine en général ?
Je leur conseille de s’aimer les uns les autres, et d’aimer leur continent afin de travailler pour son essor.
Vos mots de fin ?
Je ne baisserai pas les bras. Le meilleur est à venir. Je suis de retour pour de bon. C’est maintenant que tout commence !
Nous vous remercions !
Merci à vous ! Je remercie mes fans et tous ceux qui me soutiennent.
Contacts de l’artiste Wedy
N° de téléphone : +22890209449
E-mail: wedygabla@gmail.com
Facebook: Wedy Gabla
Instagram: Wedy Gabla
YouTube: Wedy Officiel
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