Karim Wade a-t-il été contraint au silence?

Cette question a été à la base d’une enquête intitulée “L’énigme Karim Wade”. Il se révèle que le fils de l’ancien président du Sénégal a été contraint à l’exil et au silence par le pouvoir en place; une thèse que Dakar dément.

L’enquête a été réalisée par Jeune Afrique. Elle portait sur la libération de l’ancien ministre du Sénégal et fils de l’ex-président Abdoulaye Wade. Libéré il y a cinq mois suite à une grâce présidentielle accordée par le président Macky Sall, Karim Wade qui a été accusé pour enrichissement illicite aurait bénéficié d’un passeport diplomatique. C’est ce sésame qui lui a d’ailleurs permis de s’exiler au Qatar. Il faut remarquer qu’à sa libération, Karim Wade ne s’est vraiment pas exprimé sur les conditions de sa libération.

Les investigations menées par Jeune Afrique révèlent un accord passé avec le pouvoir sénégalais. Alors que le fils de Wade a refusé de signer une demande de grâce, il a tout de même accepté d’être libéré non sans condition. Selon les proches de Karim Wade, sa libération a été conditionnée par deux choses: quitter le Sénégal et éviter la presse pendant un temps.

Cependant, Dakar met ces déclarations sur le dos de “spéculations fondées sur une fiction”; selon les propos d’El Hadj Kassé, ministre conseiller du président Macky Sall. Pour le Porte-parole du gouvernement Seydou Gueye, “Karim Wade est libre de tout mouvement comme tout Sénégalais jouit de la liberté d’aller et de venir, de la liberté de s’exprimer sur les questions qui l’intéressent et d’agir sur les questions qui l’intéressent”. Tout en réfutant l’existence d’un éventuel accord, M. Seydou a indiqué que l’obtention du passeport diplomatique est un avantage accordé aux anciens ministres, sans pour autant confirmer si Karim Wade en a bénéficié.

Pour l’avocat de Karim Wade qui confirme l’existence d’un accord, le séjour de son client au Qatar n’est ni plus ni moins qu’un “exil forcé qui doit prendre quelques mois”. “Nous sommes dans ce délai, mais nous pensons que ce sera terminé lorsqu’on estimera que le nombre de mois qui lui est astreint a été atteint”, a indiqué Me Seydou Diagne sans donner plus de précision sur la durée de ce silence.