Issu du continent, ce ne serait pas surprenant que Bakary Kamara fasse la fierté de l’Afrique. Cela a déjà démarré avec l’étonnante solution numérique qu’il vient de mettre au point pour aider davantage les footballeurs. Il s’agit de protège-tibias connectés dont la Mauritanie, son pays d’origine, est passionné tout comme la France, pays où il a grandi. Retour sur un projet fou qui entend créer des données à partir des déplacements et des mouvements des joueurs, sur les terrains. Portrait
Le déclic s’est déroulé il y a près de 20 ans aujourd’hui quand Bakary Camara, Mauritanien d’origine, installé à Rouen en France, regardait un match de football. Il ne tarde pas à faire le constat que chez les professionnels tout comme chez les amateurs, le problème était le même: faire tenir le protège-tibia avec de la bande adhésive.Tout de suite, ce passionné d’entrepreneuriat se met à réfléchir. Au début, avec son épouse, au sein de leur start-up dénommée VBKAM (Virginie et Bakary Kamara), ils proposent des maintiens élastiques en 2003. Et c’est seulement treize ans plus tard que le couple arrive à mettre au point l’ensemble du protège-tibia.
Ainsi, la marque TibTop est née. Il s’agit d’un produit «auquel personne n’a pensé», explique fièrement Monsieur Kamara qui confie qu’au départ, le protège-tibia développé par ses soins était certes convaincant, mais pas relié à des outils numériques, autrement dit, «sans modèles technologiques». La valeur ajoutée est simple: «créer des données à partir des déplacements et des mouvements».
Une idée qui mobilise
Le projet séduit des partenaires locaux qui décident de s’impliquer et c’est ainsi que l’homme, qui a travaillé un temps pour les collectivités locales en Normandie avant de revenir à l’entrepreneuriat, enchaîne les contrats. Actuellement, le produit industrialisé depuis le début de l’année a convaincu plus de 200 clients footballeurs «Et là on attend la reprise du foot pour pouvoir continuer à livrer nos clients », précise Bakary. Ce qui ne devrait pas tarder d’ailleurs avec le redémarrage des activités sportives sur les pelouses européennes après la première vague pandémique qui secoue la planète entière. L’objectif, à court terme, est de «lancer commercialement cette solution» et déjà les premiers contacts avec les fédérations africains de football sont rassurants. Dernière illustration avec la Mauritanie où l’équipe de Bakary Kamara été très bien accueillie. «Nous sommes en discussion pour une étroite collaboration avec l’académie de la FFRIM et potentiellement des professionnels en ayant rencontré le directeur technique national mauritanien, son sélectionneur et le Président de la Fédération», rapporte le patron de VBKAM qui, en plus d’appartenir à ce pays du Grand Maghreb, revendique également des origines sénégalaises». Ce dernier point, il compte aussi l’exploiter en proposant le produit aux autorités sportives de Dakar dont le contact l’intéresse à plus d’un titre.
Les premiers sur le marché
VBKAM, déterminé à exporter son protège-tibia connecté, vise aussi le Maroc, grand pays de football, en Afrique. Des discussions ont aussi démarré. L’avantage de la start-up, c’est qu’on «est les premiers à avoir créer les protèges-tibias connectés puis on a une double technologie dans le protège-tibias parce que nous allons travailler sur le GPS sur une autre technologie, la centrale inertielle pour affiner les données du GPS pour acquérir de nouvelles données comme les gestes communs du footballeur», détaille Bakary Kamara qui souligne que son produit est «composée d’une carte électronique avec des outils de mesures et de créations de données dotées d’une mémoire. Ainsi, les informations sont toutes enregistrées et c’est à la fin d’un match qu’il les envoie sur un téléphone mobile par le moyen du wifi et du bluetooth. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que l’entrepreneur établi en France insiste sur le côté éco-responsable de sa solution puisque, «dans la conception du produit, on est sur des matières plastiques recyclables et une mousse hypoallergénique». Pour le moment, le protège-tibia connecté fonctionne sur le modèle du made-in France, mais Bakary Kamara assure que «si demain, il faut livrer en Afrique, on aimerait faire de la production locale».
Un départ prometteur
Pendant que Virginie, son épouse, assure les ventes, Bakary Kamara lui, se charge du volet technique et des partenariats, même s’il est persuadé qu’il faut des recrutements au niveau de l’information et de la gestion des commandes. Il ne se fait aucune gêne sur cette confidence: Bakary Kamara veut des salariés avec une mentalité d’entrepreneur. Il adore lorsqu’un employé lui confie qu’il a essayé de prendre des risques ou initiatives et qu’il a échoué du moment qu’il est capable d’expliquer les raisons de ces échecs. Côté résultats, l’équipe ne s’inquiète pas non plus.
L’entreprise a atteint un chiffre d’affaires estimé à plus de 100.000 euros en 2019 , en dehors de la vente de protège-tibias connectés. Ses projections, cette année, c’est de tendre vers les 400.000 euros de chiffre d’affaires avec le recrutement d’au moins cinq salariés dont deux ingénieurs-développeurs Car nul doute que c’est grâce à l’innovation que l’entreprise perdurera.
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