Depuis plusieurs années, le discours sur l’entrepreneuriat a envahi l’opinion en Afrique de telle sorte que tout le monde aimerait devenir entrepreneur, parfois sans réellement prendre la pleine mesure de la chose. Mais le constat que l’on fait jusqu’à présent est décevant, puisque tout ce discours n’a pas véritablement créé de véritables ENTREPRENEURS dans le sens réel du mot mais plutôt des débrouillards qui exhibent au quotidien des petits projets et se prennent pour des Dieux.
Avec la naissance des coachs en entrepreneuriat, nous observons la prolifération des illusionnistes qui croyaient devenir milliardaires en un an juste pour avoir participé à un séminaire ou les émotions sont activées pour replacer le rationnel.
Plusieurs personnes sont souvent tombées dans les pièges du discours de propagande sur l’entrepreneuriat en abandonnant brusquement un salaire, qui pourtant leur permettait de s’occuper de leurs besoins quotidiens. Croyant qu’un bon gestionnaire de la boulangerie de son patron peut être automatiquement un bon entrepreneur dans le même domaine.
Il se sent alors engagé dans le travail indépendant et ceci sans préparation ni création de transition bien pensée. Ils ont ainsi après quelques mois ou années repris leur curriculum vitae pour retourner s’agenouiller devant les anciens patrons.
On a également vu des centaines de personnes contracter des crédits ou faire des levées de fonds pour se lancer dans des projets juste parce qu’on leur aurait dit que ce secteur regorge beaucoup d’avantages financiers.
Le problème avec certains coachings et séminaires est que les formateurs oublient parfois leurs apprenants par la suite et ceux-ci retombent dans l’inertie mentale et physique: le quotidien des Africains.
Au-delà de la volonté d’entreprendre, il y’a des éléments importants que chacun devrait intégrer. On peut citer entre autre la compétence, le sens de la détermination, la compréhension du marché, l’intelligence économique, le leadership, la gestion, le management, la capacité d’innovation, le sens de l’ambition mesurée… tout ceci s’acquiert majoritairement sur le terrain et non dans les amphithéâtres; encore moins dans les séminaires.
Un autre piège dans lequel certains continuent de tomber c’est le discours sur les secteurs porteurs.
En effet, tous les secteurs d’activité sont porteurs, le problème est qu’il y a deux éléments à prendre en compte dans son choix :
Alors si tu as étudié la biologie à l’école, comment pourrais-je te demander de faire dans le négoce juste parce qu’un contact de vente de cacao te rendra millionnaire? As-tu des compétences en négociation et représentation ? NON A PRIORI ! Et même si tu as des notions, tu devrait approfondir pour réduire les risques. Alors dans ce cas vas te former et acceptes que tu n’auras de l’expérience qu’après plusieurs années.
L’idéal est d’orienter chacun dans le domaine où il maîtrise le mieux et où il se sent à son aise sans créer des illusions sur des secteurs dits plus rentables.
Si l’on vous demande d’investir en cosmétique ou en agroalimentaire, même si vous êtes certain de la présence de la forte demande, il est important de savoir que la base de ces deux secteurs, comme plusieurs autres, reste la capacité de vendre ses produits, dont la maîtrise de la stratégie marketing de ses secteurs. D’où vient-il que des gens qui ne savent pas baratiner une femme veulent investir dans un secteur où il faut l’exploitation des faiblesses, des émotions du client et vendre le rêve pour avancer ?
Lorsque je suis rentré au Cameroun en 2017, j’étais excité à l’idée de fabriquer plusieurs produits. J’avais pu essayer et tout mon entourage me voyait comme un petit Dieu car mon génie était unique ; on pouvait consommer le chocolat ou de la bière fait maison. C’est ainsi que certains m’appelaient “”industriel””. Un bien grand mot à mon sens qui berne d’avantage plusieurs de nos jeunes sortis des centres de vente d’illusions.
ne devient pas riche, celui qui fabrique un produit, mais plutôt celui qui a la capacité de le vendre à une très grande échelle.
Plusieurs jeunes se ventent aujourd’hui d’être fabricants de tel ou tel produit, puisque l’on nous a souvent dit que l’Afrique doit produire ce qu’elle consomme. Or, ne devient pas riche, celui qui fabrique un produit, mais plutôt celui qui a la capacité de le vendre à une très grande échelle.
C’est ainsi que des centaines de formations sur la fabrication de plusieurs types de produits ont été organisées en Afrique avec des frais de participation allant souvent jusqu’à 5 millions de fcfa. Or montrer à un nonchalant comment fabriquer de l’huile de cuisine sans toutefois lui montrer comment vendre, c’est offrir une bague à un lépreux.
Fabriquer un morceau de savon est plus facile que préparer un plat de couscous, pourtant vendre un plat de couscous est plus facile que vendre un morceau de savon.
Les gens ont perdu des millions dans ces formations et dans les essais avant de faire face à la réalité.
Alors au vu de tous ces éléments, si vous insistez à devenir entrepreneur, vous devez allier la notion de passion, compétence, intelligence économique, capacité de créativité et d’innovation, capacité marketing, persévérance, détermination et surtout engagement. Si vous n’avez pas ceci, il faut chercher à l’avoir avant de vous lancer.
Dès le mois de novembre, le CLUB AFRIQUE VISION relance les mercredis de l’entrepreneuriat à Douala, une journée ouverte à tous ceux qui aspirent à monter un projet. Chaque mercredi, gratuitement, vous pourrez vous faire former sur plusieurs thèmes. Le club Afrique vision répond au (00237) 659015851
Nous vous accompagnons dans l’étude de vos projets, de vos investissements et formons vos partenaires dans plusieurs domaines. Que vous viviez au pays où pas, nous sommes là pour vous.
Fotsing Nzodjou
Ecrivain Essayiste en investissements,
Entrepreneur en herbe
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