Elles et les médias/ “Mon challenge; devenir l’une des femmes les plus célèbres de ma génération afin d’en inspirer d’autres” : Maryse ASSOGBADJO

Journaliste au quotidien ‘’La Nation’’, la Béninoise Maryse ASSOGBADJO réside à Abomey-Calavi et est très engagée dans des actions de développement pour une Afrique meilleure. Myafricainfos vous présente le parcours de cette férue de l’écriture en presse écrite.

Titulaire d’une licence professionnelle en journalisme audiovisuel, Maryse est membre du Réseau des femmes entrepreneures du Bénin, de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) et aussi point focal de l’Unicef au quotidien de service public ‘’La Nation’’, à Cotonou (Bénin).

Elle s’intéresse énormément aux questions liées au genre, à la femme et à l’enfance; une passion qui lui a valu d’énormes distinctions en 2010, 2014 et 2017.

Très impliquée également dans des activités liées au domaine social, principalement la santé, l’environnement et l’éducation, la journaliste croit en une Afrique de paix et développée avec la contribution des femmes, et où les droits de l’Homme sont promus et respectés.

Le rêve de Maryse depuis toute petite, est plutôt d’évoluer dans un média de télédiffusion sans jamais envisagé exercé plus tard en presse écrite.

«Alors sur les bancs, je ne m’étais jamais imaginé que j’allais exercer un jour en presse écrite » a t-elle confié.

« Certes, mon goût pour le journalisme s’est affirmé depuis mon enfance plus précisément en classe de CE2. En ces temps-là, je n’aimais jamais rater aucune édition du journal TV à 20h sur l’ORTB, malgré le fait que le menu du JT n’était pas accessible à mon jeune âge », se souvient Maryse.

Tout commence donc après son Baccalauréat. La jeune bachelière de l’époque décide de faire partie de la première promotion en journalisme de l’Institut supérieur des métiers de l’Audiovisuel (ISMA), une école qui lui a fourni satisfaction.

« Cette école a réussi à étancher quelque peu ma soif du journalisme. » , apprécie-t-elle.

Elle se voyait peu à peu venir à bout de son rêve qui au final ne s’accomplira pas comme elle l’aurait voulu car Maryse n’eut pas cette chance d’être embauchée par une chaîne de télévision, en dépit de ses capacités d’alors dans ce domaine.

Mais comme le dira un proverbe « À brebis tondue Dieu mesure le vent ». C’est alors qu’en fin 2012, le quotidien national d’informations, ‘’La Nation’’ lance un avis de recrutement. Maryse postule et intègre la rédaction dudit journal.

«Zut ! Me voilà en presse écrite, après avoir troqué mon micro et ma caméra contre la plume et l’ordinateur. Qu’à cela ne tienne ! Les règles du journalisme s’appliquent à tous les médias et ce métier s’exerce de la même manière que l’on soit en presse écrite, à la radio ou à la télévision. J’y suis depuis et m’exerce, à l’instar de mes aînés dans la profession, à contribuer à ma façon à écrire les plus belles pages du journalisme pour la satisfaction des lecteurs.»

Dans ce domaine, Maryse est très investie et a une grande passion pour les enquêtes journalistiques.

«Elles sont à la fois passionnantes, contraignantes et complexes. A l’aune des fruits de votre enquête, le public jauge vos capacités et apprécie vos mérites. Les enquêtes journalistiques sont une œuvre délicate, tendancieuse et une expérience enrichissante pour l’enquêteur. La meilleure satisfaction pour le journaliste est de travailler à révéler au gré du jour des faits cachés auxquels le public n’aurait jamais eu connaissance sans son enquête », a-t-elle témoigné.

Au-delà de ses activités professionnelles, la journaliste adore le tourisme, la musique, la lecture, voyager; faire des rencontres et des découvertes.

«Offrez-moi un voyage à l’extérieur et je saute immédiatement sur l’occasion, avant de réaliser que j’ai mal ajusté le col de ma robe, une fois à bord de l’avion . Je suis passionnée des belles découvertes, des pays, des personnalités, des confrères d’autres contrées, de la culture, des histoires et de la vie d’autres peuples…» dévoile-t-elle, le sourire aux coins des lèvres.

« Je n’ai jamais eu de chagrin qu’une randonnée de quelques heures à la plage, ou un voyage dans le cadre professionnel ne m’ait arraché. J’aime le tourisme, la lecture et la musique», assure-t-elle.

Un paradoxe tout de meme! Ce qui demeure surprenant dans la vie de cette passionnée de média, c’ est qu’elle a toujours décliné des propositions de nouveaux postes dans son domaine, car pour elle l’expérience et le savoir faire sont plus importants qu’autre chose.

« J’ai toujours décliné les propositions de postes depuis bientôt 5 ans. Ce qui compte principalement pour moi, c’est l’expérience, le savoir-faire et non le poste, les titres ou encore les grades. Ce sont des qualificatifs qu’on enterre aussi à la fin de notre passage sur terre. De toutes les façons, nous sommes tous nés sous une bonne étoile, à chacun de travailler pour faire briller sa lumière et se forger une bonne réputation. A mon avis, le journalisme est un métier assez sensible. Il faut avoir les coudées franches pour ne pas vite céder à certaines tentations. Le journaliste côtoie toutes les figures politiques, les personnalités et sommités et a plus de facilité à les approcher. La délicatesse de ce métier s’applique davantage à la femme exerçant en presse écrite. Travaux de nuit, jours fériés, week-ends…, votre quotidien est rythmé en fonction des évènements. N’en déplaise à votre conjoint ou à vos enfants ! Exécution avant réclamation », soupire-t-elle.

Elle pense que le métier du journalisme est peu valorisé au Bénin.

Maryse ASSOGBADJO-MyAfricaInfos

« Personnellement, il ne me plaît pas que mon enfant m’emboîte le pas dans cette profession. Le métier est très peu valorisé au Bénin et mal payé aussi. J’y suis parce que ma petite tête ne manque jamais de me rappeler que  je ne travaille pas pour mon employeur, mais pour la satisfaction des lecteurs. Et comme le dit Jules Janin, “le journalisme mène à tout à condition d’en sortir” . Si une grande porte devrait s’ouvrir à moi, que la providence tienne également compte de mes passions.

Maryse, à travers l’écriture aborde tous les sujets qu’elle juge pertinents sauf le sport et la politique.

« Je ne rechigne presque jamais devant un sujet dont la pertinence porte sur la femme, les enfants et les questions de santé. Au fond, je m’intéresse à toutes les rubriques, excepté le sport et la politique, même si j’éprouve du plaisir à lire ces genres d’articles.» souligne-t-elle.

A long terme, elle rêve de diriger une institution internationale comme l’Unicef, Plan international ou l’Unfpa afin d’offrir sa modeste compétence aux populations, aux femmes et aux enfants.

Conseil de Maryse ASSOGBADJO à l’endroit de tous les lecteurs qui rêvent exercer dans ce métier:

Maryse-ASSOGBADJO-MyAfricaInfos

« Le métier est ouvert et accessible à tous. Y va qui a de la passion et le courage  pour l’exercer et surtout bosser à plein temps. Il faut forcément une relève. Je pense que la spécialisation, c’est depuis l’université qu’il faut commencer à y penser, pour se faire un nom plus tard dans le métier.»

Edith DAK

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